Alzheimer
Je prends la plume peut-être une dernière fois,
Car je crois perdre la mémoire.
Au fur et à mesure ça croît.
Les souvenirs, dans mes dossiers cérébraux, sont cramés ; tout devient noir.
Il en reste peu et tout ne se mélange pas encore.
Je sais qui est mon fils, mon époux et…
Est-il mort ?
Je ne sais plus. Je ne pense pas. (Je veux me libérer).
Ma petite-fille est si belle ! Ou bien est-ce une inconnue ?
Qu’importe, l’enfant est mignon !
Il me semble l’avoir connu…
Elle est jolie, en tout cas, avec son chignon.
Sacré cerveau ! Il aime me jouer des tours.
Il m’a retourné complètement !
Sacré magicien ! Il est parfois un peu lourd
Avec ses tours qu’il répète bêtement.
(Je ne savais plus où j’avais mis mon stylo).
Où suis-je d’ailleurs ?
Cet endroit ne m’est pas familier (et pourtant j’y ai probablement vécu mes moment les plus beaux…).
Et je ne sais toujours pas qu’elle heure
Il est. L’heure de manger ?
Je n’ai pas faim !
Laissez-moi donc me reposer !
Des médicaments ? Combien ?
Ah ! Je ne les veux pas !
(J’ai griffé un homme, que Dieu me pardonne).
Me voilà plus calme à côté de toi.
À tes côtés, je chantonne
Un air perdu dans le temps.
(Où en étais-je ?)
Ah oui, lentement,
Ma mémoire se décompose. Les informations tournent dans un manège
Qui ne s’arrête pas. Ça tourne, ça tourne…
Quel est mon nom et prénom ?
Quel âge ai-je ? Tout se retourne
Dans l’appartement qui s’effrite long-
uement. Il devient aussi vide que mon âme…
Il s’éteint dans les flammes.
Je crois que je vois mon époux ;
Ou peut-être bien mon père… C’est flou…
Puis… Je perds toutes les notions…
Après le temps
C’est la formation
Des phrases ; lentement
Ça m’absorbe, ça m’engloutit..
Sa nan fini
Plu
Je sui foutu
Lait m’eau
Je per
.
Lutte, faux
Liberté
An volé
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