La dame à la faux
Tu as frappé fort cette année.
Tu te maquilles, sous tes faux airs de tranquillité.
Tu anesthésies, neutralises, brutalises.
Tu tournes autour de moi, comme un moucheron tournant autour d'une ampoule pâle.
Tu te réjouis, n'est-ce pas ?
Les larmes coulent le long de tes veines ;
Les cœurs brisés, émiettés complètent le tien ;
Les corps te servent de repas.
On t'embellit, te fleurit, te colore.
Tu es pourtant aussi fade que les cadavres que tu laisses pourrir sur terre.
Danse, danse ! Ris aux éclats, appelle les vers,
Chuchote aux mouches, négocie avec les vivants,
Fais valser ton voile noir, à la transparence
Brumeuse, opaque.
Que fais-tu avec les milliers d'enfants que tu enlèves ?
Que fais-tu avec ces gens tombés malades ?
Les rends-tu apaisés ?
Ou bien fais-tu cela pour ton plaisir macabre à nous voir pleurer à en crier ?
Je pense à toi, souvent.
Tu m'appelles, garce.
Tu manipules mon esprit, me susurres des paroles douces...
Nous nous verrons ; c'est toi qui me faucheras.
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