Partie 3/8 : L'anóncia de la malediccion (L'annonce de la malédiction)
À Artés, les villageois accueillirent le cheval blanc avec amour et bienveillance. Puis, la joie fit place à la terreur lorsque leur représentant évoqua la sinistre sentence, qui s’abattra à la mort de l’animal.
- Malaja ! DECAPITE ! cria le boulanger.
- Ne'ns mancava pas sonque aquò !
- Peut-être n’est-ce qu’une menace en l’air ? souleva une mère de famille, effrayée par leur dure réalité.
- Non de Diu ! Notre roi est juste d’habitude ! intervint le forgeron. Pourquoi cette étrangeté tout à coup ?
Près d’eux, occupée à laver son linge dans un ruisseau, la vielle dame du village, celle qui habite seule à la lisière de la forêt, prit la parole.
- Lo seus visins ! Tout humain possède sa part d’ombre ! déclara la decana. Notre bon roi n’en est pas épargné !
Ses voisins la lorgnèrent, dubitatifs, puis reprirent leur conversation, comme si la doyenne ne s’était pas exprimée. Cette dernière était amusée devant l’attitude des villageois. La peur avait envahi leurs esprits et les empêchait de réfléchir rationnellement.
« Le revers sombre deu joenèr… » pensa-t-elle. Elle n’avait pas si tort. Après tout, le majestueux cheval blanc etait vivant !
Et les artésiens comptaient bien qu’il en soit ainsi le plus longtemps possible !
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