Chapitre 2 : Péronne
Bref, alors voici : Parfois il arrivait,
Que les gens entre cousins se mariaient,
On peut appeler ça des mariages consanguins,
D'où résultaient des êtres presque humains,
Pour ainsi dire un peu "hors normes",
Qui selon le cas étaient plus ou moins difformes .
Certains ne pouvaient vivre, malheureusement,
Et mourraient, tandis que d'autres, cependant,
Aux anomalies moins importantes, survivaient,
Mais devaient se résoudre à rester cachés,
Sauf s'ils nourrissaient l'amer espoir,
D'être embauchés comme monstres de foires,
Payés à un prix dérisoire .
En Pays d'Oc vivaient plusieurs de ces personnes,
Ayant la malchance que soient cousins père et mère,
Parmi elles, une fille par ses parents appelée Péronne,
Et qui par leur faute ne pouvait du jour voir la lumière,
À moins que des pieds à la tête elle se couvre,
Pour ne pas que sa nature secrète en souffre .
Oui, à cause d'eux elle était née vampire,
Et buvait donc le sang mais pas par plaisir,
Plutôt pour satisfaire de son corps le désir,
Mais afin que le moins possible elle donne,
Une image de monstre assoiffé de sang,
Elle avait à cœur de se montrer bonne,
Se refusant à tuer tout être vivant,
Pour se limiter à ce qu'elle ne prélève,
Que des morts l'amère sève .
Ses parents la traitaient de fille de Satan,
Alors que c'était leur faute entièrement,
Si Péronne était différente des autres gens,
Et pour que de leur sang elle ne se gave,
Ils l'enfermaient dans une sombre cave,
Prétextant la protéger des rayons du soleil,
Qui sur elle l'amènerait à l'éternel sommeil .
Un soir elle en eut marre,
De vivre ce cauchemar,
D'être prisonnière,
De la familiale petite chaumière,
Et avant que son père la cache dans le noir,
Comme il le faisait presque chaque soir,
Elle s'enfuit loin de chez elle,
Pour espérer une vie plus belle .
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