La crapaud-pulte
Le lendemain, ma zumaine c’était levé tôt et s’affairait grandement avec la zumaine vacillante et le grincheux. Ils faisaient le grand ménage.
De mon rebord de fenêtre, je les regardai faire en mâchouillant un scarabée. «Non mais sérieux ! S’ils continuent à tout astiquer, je n’aurai plus rien à me mettre sous la dent moi !»
Soudain, je vis la mémé se diriger vers moi d’un pas dynamique.
–Cro...
Je n’eus pas le temps d’en placer une : je me retrouvai, volant jusqu’à mon bocal. Les fesses un peu meurtries. Je me retournai et je compris ce qui venait de m’arriver : En ouvrant la fenêtre la zumaine, m’avait catapulté hors de mon rebord.
– Crooooooooaaaaaa crooooaaaaaaa ? brrr croa croaaaaa ? Non mais ça ne va pas ? va se calmer la vielle ?
Je regardai ma zumaine
– Crooaaaaa croooaaaaaa CROA ? Crooaaa croooa CROA ? Croac crooooa croa craaaa ! Non mais ! Tu en as encore beaucoup des comme ça ? Entre le crapaud-cide et la crapaupulte. Ça promet !
Non mais c’est vrai quoi ! C’est quoi ces humains bizarres qui envahissaient ma maison !
J’étais furax qu’une étrangère puisse m’empêcher de prendre le soleil sur le rebord de MA fenêtre, me cantonnant dans mon bocal. Si elle avait été à ma taille, je lui aurais dit ma façon de penser de ses manières de rustres !
Plus je l’observais et plus je réalisai qu’elle n’avait pas l’air d’être à prendre avec des pincettes. Je calmai donc ma frustration en gobant une mouche qui eut le malheur de passer par là, ou le bonheur, selon le point de vue duquel on se place.
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