Aldo au marché

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Quand Prune pris son panier à provision, je profitai de son passage devant la fenêtre pour sauter dedans. Mon zumain n’allait pas s’envoler, alors, en route pour de nouvelles aventures ! Bon, allez : je pense à mon estomac aussi, soyons franc ! C’est que les mouches, les papillons de nuit, ça va un temps, mais il me faut penser à diversifier mon alimentation. C'est que je suis un crapaud soucieux de ma santé !

L’endroit où ma zumaine m’emmenait clandestinement, excitait mes narines et enchantait mes yeux : Il y avait là des étalages remplis de nourriture divers et variées. Mais il ne fallait pas que je relâche mon attention, car déjà une pluie de fèves me tomba sur la tête.

– Croaaaaaaaaille ! Dis-je furieux… Mais je n’eus pas le temps de rouspéter davantage, que déjà une pluie de pois chiche inonda le panier.

Je poussai un « Croa » de terreur et me planquai dans un coin du panier les pattes protégeant, autant que faire se peut, ma tête.

Bien m’en prit, car une truite plongea directement dans le panier faisant voler des pois chiches.

Je m’écartai subitement en lâchant :

– CroAAAAh ! Quelque chose comme « Au secours ! » ou « Maman ! » ou encore « Aaaah ! » comme vous voulez… Toujours est-il que ce croassement failli me coûter la vie, car une fève se planta dans mon gosier.

Fort heureusement, une quinte de toux salvatrice m’en libéra. Je reprenais mon souffle soulagé, quand je sentis une paire de pince titiller mon postérieur. Je me retournai inquiet et je fis un bond qui me déposa au-dessus de la truite.

Devant mes yeux exorbités, une écrevisse me menaçait de ces pinces. Mon cœur battait la chamade. J’allais défaillir, quand je vis avec soulagement que la bête avait les pinces liées.

Je regardai hors du panier et vit que Prune quittait le marché pour s’en retourner au logis.

Je narguais l’écrevisse chemin durant, quand ma zumaine déposa le panier sur la table, près de l’eau qui bouillait sur le feu.

Sa main plongea dans le panier, me saisi, me déposa sur la table. Dans son autre main, elle tenait un outil tranchant.

– CroAAAAh !

Je tentai vainement de planquer mes cuisses de crapaud.

– Oh, mais Aldo ! Que fais-tu là ? J’ai bien failli te cuisiner aux petits oignons !

Bien à l’abri dans mon bocal, où elle m’avait déposé, je la regardai faire avec gourmandise. C’est que toutes ces odeurs sa creuse tout de même !

Quand ma zumaine se mit à tuer l’écrevisse, je fermai les yeux de dégoût ravi de ne pas être un crustacé.

Lorsqu'elle s’approcha de son mâle pour le nourrir, je bondis jusque sur la table et goûtai son repas, ce qui faisait rire Prune. Mais, c’est qu’elle cuisine bien ma zumaine ! Je me délectais de ce délicieux met quand je surpris son regard sur moi. Je m’approchai donc pour la remercier.

– Croamiam !

– Tu es un fin gourmet, pour un crapaud. Allez ! J'ai du travail. Veille bien sur mon homme !

Elle me parla avec douceur et me posa sur la petite table de chevet pour que je puisse veiller sur son bel endormi.

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