Retour au lavoir
Le soleil était à son zénith et je cherchais autour de moi mon déjeuner, quand je vis Prune prendre la panière à linge.
– Croaaaaaaaaa ! « Une balade ! »
Ni une ni deux, je bondis dans mon carrosse et en route pour la balade matinale !
Le temps était chaud, mais agréable et le linge sentait mon zumain malade.
J’entendis la voix mélodieuse de Prune qui chantait, je l’écoutais avec ravissement en l’accompagnant de mes « crooooa croaaaaaa » mélodieux.
Je réussis à sortir la tête et je pus observer par les fentes du panier, la route qui mène au grand bassin que vous appelez lavoir.
– Croaaaaaa ! « En voilà une bonne idée ! »
Ma zumain posa son panier et commença à tout sortir. Je tombai sur l’herbe sans ménagement.
– Croaaaaaa ! « He ho doucement ! »
– Rho ! Aldo ! Que fais-tu encore au milieu de mon linge ? Allez, oust ! Va ! J'ai à faire !
Je la regardai un peu râleur, puis je senti la fraîcheur du grand bain et allai m’y vautrer allègrement.
Je profitais pleinement de la fraîcheur de l’eau et n'avais pas vu le temps passer. Quand je vis ma zumaine remballer son linge, je fus stupéfait :
– Croaaaaaa ! « Déjà ? »
Je bondis hors du lavoir et atterris sur le linge qu’elle était en train de saisir, ce qui me fit rater mon coup : je me retrouvai sur le dos, les pattes gesticulants en tous sens.
Prune me regarda et se mit à rire en me remettant dans une position plus confortable. Ma fierté en fut grandement entachée, mais comment lui en vouloir ?
Je la regardai avec affection, son rire m’enchantait. Elle était heureuse de me voir. Je lui montrai mon attachement par des croaas croaaaas tous doux.
– Allez, cour après ton casse-croûte, va Aldo !
Je compris, grâce à son geste m’invitant à aller chasser et surtout, je reconnus le mot «casse-croûte». Je ne me le fis pas répéter : je sautai allègrement à la recherche de petites bestioles sympathiques à me mettre sous la dent. Oui oui, on a des petites quenottes il ne faut pas croire !
Pendant que ma zumaine s’affairait, je me délectai d’insectes croquants à souhait : des libellules, des grillons, des sauterelles, des fourmis… tout était bon à engloutir.
Quand elle eut fini de tout ranger, je repris place dans mon carrosse, et en route vers la maison !
Arrivés au bercail, je sautai dans mon bocal pour un roupillon salvateur.
Je refis le même rêve avec ma zumaine lumière puis je m’éveillai avec le même désir de la suivre.
Quand j’ouvris les yeux, Ange était là, semant comme des petites étoiles autour de la tête du malade.
Des questions fusionnaient dans ma tête et je la questionnai lui demandant d’où elle venait, que faisait-elle, pourquoi elle n’était plus avec nous.
Je ressentis une vague de chaleur et je me calmai. Je compris, comme par enchantement, sa vraie nature et j’en fus réjoui. Je la sentais partout autour de nous et j’en croassai d’enthousiasme.
– Croaaaa croaaaaaaaa ! « Regarde, c’est notre ange », dis-je à Prune réveillée par mes croassements.
J’étais heureux, car nous commencions à nous comprendre un peu à notre façon. Je savais qu’elle avait besoin de moi et je compris que notre bonne étoile nous avait réunis.
Je regardai vers la fenêtre, et m’adressant à notre protectrice, je lui promis de veiller sur mes zumains.
Annotations