Droguée
Je dois être déchirée,
Je ne sais plus vraiment ce que je fais,
Ne me reconnaissant plus,
Mais que suis-je devenue ?
Dès le matin,
Ce poison empire dans mon corps,
J'attends,
Seule d'être enfin,
La cuillère, mon bras,
J'en ai besoin
Je ferme les yeux, inanimée,
Attendant ces quelques minutes pour me réveiller,
C'est de cela que mon adolescence à chutée,
Je la passe,
Droguée
Seule la pensée de m'évader,
Me traverse par mille moyens,
Me piquée, toujours,
Dans les toilettes, chemin quotidien
Et ce métro, ces têtes familières,
Toujours, attendant l'habituel client,
Je ne peux m'en défaire,
Tapin, manche, pourvu que m'advienne mon présent
Mon visage pâle, mon corps si maigre,
Ses doigts caressant une apparence qui n'est plus mienne,
Le sentant ruisseler et murmurer,
Sales, ses mots m'ont déchirée,
Tachant mon sang, mon âme,
Souillant ses draps, son lit,
Et ce goût si amer de l'ennui,
Obligé de le goûter, c'est ma vie
Et prendre ma dose, me casser,
Repartir, mon corps, encore, saignant,
Vers les toilettes, mon quotidien
Désintoxication, en vain,
Mes larmes blanches,
Plongées dans mes mains,
C'est l'héroïne contre mon sein
La vie, sale, souillée,
Depuis ce jour damné,
Où la mort a traversé,
Ma peau pour la première fois,
Possédant mon sang,
Tel un démon assoiffé
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