Superman Returns - Lois et Richard : Je serais là pour toi

7 minutes de lecture

Suite de "Lois et Clark : le dernier au revoir", cette fanfic reprend la fin de Superman Return. Après sa séparation officielle avec Clark, plus de retour en arrière possible, Lois annonce alors à son mari, Richard, que leur fils n'est pas de lui mais de Superman.

Cette scène rend honneur à Richard qui prend sur lui et, malgré les doutes, prouve que les liens du coeur sont plus puissant que les liens du sang.



Quand Lois franchi la porte de la cuisine, la tête encore pleine de sa dernière rencontre avec Superman, la normalité de sa propre vie la frappa.

Un torchon jeté négligemment sur l’épaule, Richard astiquait en sifflotant la cuisine qui avait accueilli son diner et celui de Danny. Sur la table, un dernier couvert solitaire était dressé. Lois savait qu’une part de lasagne, ou de n’importe quel autre plat préparé par son mari, l’attendait au chaud dans le four. D’une normalité incroyable.

Comme tous les soirs, elle accrocha son pardessus sur le porte-manteau commun, jeta ses chaussures sous l’escalier normal, laissa son sac dans l’entrée banale et entra dans la cuisine classique.

Richard se tourna immédiatement vers elle. Ses yeux brillant d’une joie enfantine qui ne le quittait pas dès qu’il la regardait.

-Bonsoir ma chérie ! lança-t-il avant d’abandonner son éponge, les mains pleines de mousses, pour l’enlacer avec un plaisir non dissimulé.

Mais Lois ne lui rendit pas son étreinte.

Surpris, il s’éloigna pour la regarder, ses doigts toujours posés sur la taille de son épouse. Son air distant et pensive ne lui échappa pas.

-Tout va bien Lois ? Tu rentres tard ce soir.

Esquivant les mains chaudes qui la tenait, elle balaya la question d’une excuse toute faite et s’éloigna de lui.

Richard n’osait pas la presser de question, mais il sentait bien que quelque chose la tracassait. Les récents évènements les avaient tous affecté, pourtant elle avait toujours affirmé que tout allait bien, s’enfermant dans son travail pour fuir. Il aurait préféré qu'ils en discutent, mais il avait accepté ce choix, attendant patiemment qu’elle soit prête pour qu’ils fassent le point ensemble.

Peut-être ce soir était-il le bon ?

Attentif, il attendait qu’elle fasse le premier pas. Il ne voulait pas risquer de la braquer.

Lois regardait les carreaux du sol en trifouillant le bas de son chemisier. Elle voulait aborder tant de chose avec Richard, mais ne savait pas par où commencer. Ni quand commencer.

C’est si facile de ne rien dire, de faire comme si tout allait bien, de continuer à avancer comme si rien ne s’était passé. De dissimuler ses sentiments. A partir du moment où elle allait commencer à parler, où elle allait permettre à Richard d’entrevoir le tumulte de ses pensées, elle allait perdre les reines de cette sensation de contrôle.

Elle inspira une fois.

Puis, sans se laisser le temps de réfléchir aux conséquences de ses paroles, elle lâcha d’un trait :

-Aimes-tu Danny ?

La question désarçonna complètement Richard. Il s’attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à ça. La question lui semblait d’une évidence si absurde.

-Quelle question ! pouffa-t-il. Mais évidemment ! Je vois même pas pourquoi il y aurait un…

Elle leva les yeux, leurs regards se croisèrent. Il vit qu’elle était au bord des larmes et s’arrêta net.

La réponse ne semblait pas si évidente pour elle.

Il comprit que la discussion était devenue beaucoup plus sérieuse qu’il ne l’avait imaginé.

Pour se laisser le temps de réfléchir, il tira une chaise et s’y assit, invitant Lois à faire de même. Celle-ci avisa le siège de l’autre côté de la table et craignit de se planquer derrière le meuble. Elle ne voulait plus se cacher, elle en avait assez.

Elle traina la chaise pour se positionner face à lui. Sans table. Sans cache. Sans artifice.

Le temps des vérités.

Entre temps, le sourire de Richard s’était fané. Il était devenu sérieux. Il avait réfléchi à sa réponse.

-Evidemment que j’aime Danny. Je le regarde grandir tous les jours avec un émerveillement sans fin. Depuis qu’il est là, j’ai l’impression de faire partie d’une chose qui me dépasse : l’aider à s’épanouir pour devenir un adulte accompli.

Les yeux humides de la jeune femme se remplirent de larmes. Avec difficulté, elle prononça la phrase qui allait peut-être tout changer.

-Même si tu apprends que tu n’es pas son père biologique ?

Le cœur de Richard manqua un battement. Il courba la tête sous le coup, chamboulé par la nouvelle.

En face, Lois guettait ses moindres gestes. Elle mourrait d’envie de lui prendre la main, de l’enlacer, mais elle craignait sa réaction.

La tête basse, il ne laissa filtrer qu’un mot à travers ses dents serrées.

-Superman.

Ce n’était pas une question.

Il le savait. Evidemment. Il l’avait toujours soupçonné.

Richard savait compter. Même en imaginant que Danny soit un enfant précoce, il était peu probable qu’il en soit le véritable père. Il n’avait jamais posé de questions, c’était douloureux et inutile.

Il ne serait jamais à la hauteur du kryptonien. Dans les journaux du monde entier, dans le cœur de Lois, dans les veines de Danny, il y aurait toujours plus du sur-homme que de lui. Il ne faisait pas le poids.

Depuis le retour de Superman à Metropolis, il avait reconquis son ancienne conquête : la belle et irrésistible Lois Lane.

Mais si Lois le lui annonçait officiellement ce soir, c’était pour écarter les doutes avant son départ.

Il était persuadé qu’elle partait rejoindre Superman.

Le temps s’était arrêté dans la cuisine. Comme un peu plus tôt dans la soirée, la jeune femme aurait à la fois voulu se situer à des centaines d’années lumières tout comme elle désirait serrer dans ses bras l’homme qui était en face d’elle.

Mais contrairement à Superman, elle comptait se démener pour ne pas le laisser. Richard avait toujours eu ce je-ne-sais-quoi en plus. Ce regard sincère. Cette gentillesse honnête. Ces petits tics parfaitement humains. Elle l’aimait comme elle n’avait jamais aimé le kryptonien. Et elle n’allait pas le laisser tomber.

Il finit par se redresser. Elle n’avait jamais vu son visage aussi sérieux. Lui d’habitude si rieur semblait avoir 10 ans de plus.

Quand il prit la parole, sa voix était enrouée.

-Que veux-tu faire ?

Ce fût au tour de Lois d’être désarçonnée par la question.

-Comment ça « qu’est-ce que JE veux faire ? » Mais c’est à toi de…enfin que…je… bafoua-t-elle.

Il l’arrêta d’un geste de la main.

-Je veux que tu sois heureuse Lois. Depuis le retour de Superman, je savais que j’avais un nouveau rival pour la bataille de ton cœur. Je ne veux pas que tu vives avec moi par obligation, même, et surtout, parce que je suis ton mari. Je ne veux pas que tu me choisisses parce que tu m’as dit oui il y a de cela bien longtemps. Je veux que tu aimes et que tu sois aimée. Si c’est Superman que tu choisis, va, je ne te retiens pas.

Lois essuyait d’un geste maladroit les larmes qui sillonnaient ses joues. Avant qu’elle ne se reprenne, il rajouta du bout des lèvres :

-Prends ton fils avec toi. Votre fils. Mais s’il te plait, aimes-le autant que je l’aime.

La fin de sa phrase n’était qu’un murmure. Elle était trop douloureuse pour qu’il la prononce plus audiblement. Il courba le dos, lui aussi sur le point de pleurer.

Il ne l’avait pas comprise.

Le cœur bouleversé de Lois essayait d’analyser, au-delà des mots, les messages que lui envoyait Richard. Elle avait peur de tout casser sur un quiproquo, de ne pas s’être entendu, de faire une fausse route qui pouvait entraîner des conséquences désastreuses.

Elle aimait Richard, elle voulait vivre avec lui jusqu’à la fin de leur vie, elle voulait le voir devenir le père de son fils, les savoir complices. Les deux seuls hommes qui comptaient vraiment pour elle désormais. Qui au fond avaient toujours compté.

Elle avait si peur qu’il la rejette désormais. Qu’il rejette Danny.

La jeune femme hoqueta entre deux sanglots silencieux :

-Non. Ce n’est pas Superman que j’ai choisi. Il est parti. Je l’ai fait partir.

Les yeux brillant d’espoir, Richard redressa la tête. Lois continua :

-Mais je peux partir de ta vie aussi si tu ne supportes pas de vivre avec un enfant qui n’est pas le tien. Je ne veux pas t’imposer de…

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, il bondit de sa chaise et enlaça la taille de son épouse avec force. Il laissa la joie le submerger.

Elle n’avait pas choisi le kryptonien. Elle ne lui annonçait pas cela pour le quitter. Elle voulait rester avec lui.

La joue écrasée contre le tissu de son tailleur, il articula :

-Je ne suis peut-être pas le père biologique de cet enfant, mais je suis celui qui l’élève. Je l’ai vu faire ses premiers pas, je l’ai entendu prononcer ses premières paroles. Je suis à ses côtés. Je suis celui qui le rassure quand il fait un cauchemar. Je suis celui qui le console quand il s’est fait mal. Je suis celui qu’il appelle « Papa ».

Il leva la tête et darda son regard dans les yeux de son épouse.

-Je suis son père.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ar_Sparfell ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0