Mon Soleil,

j'ai touché du bout des lèvres la félicité, pour finir dans les méandres d'une existence putréfiée.
Sombres sont mes pensées lorsqu'Ombre guide mon avancée. De ma peau souillée, aux lambeaux de mon âme martyrisée, j'ai soufflé sur les braises et provoqué un assassinat prématuré.
Esseulé sous un ciel d'obscurité, je peine à respirer. Reviendra-t-il chercher les dépouilles de ma carcasse calcinée, lorsque le temps de mes folles envies sera passé ? J'ai haussé la voix, brûlé mes cordes vocales dans un hurlement d'agonie, brisant le silence bruyant d'une vie d'infâmes plaisirs. L'hémoglobine suinte, l'hémorragie de mon cœur ne se tarit guère quand son océan me regarde avec tant de brutaux regrets.

Loupiote, j'ai joué avec le feu et mon esprit aliéné s'est embrasé comme mon corps frémissant lorsqu'il m'a embrassé. Je crois que je ne te reverrai plus, ma Lumière, où es-tu ? Ombre est sournoise, elle m'effraie, viens me sauver. Ou essaie, s'il te plaît.
J'ai perdu l'envie d'avancer, de titiller les nerfs de mon beau tableau. Il n'est plus là, est-ce que tu le vois ? Si charmant minois, jolie croix au goût acidulé, comment a-t-il pu m'assassiner de ses mains veloutées ?
Je crois, qu'entre ses paumes, mon cœur se cache. Il est mort comme mon désir de survie. Je crois, qu'au bout de ses lèvres, il a volé mon dernier souhait.
Le gardera-t-il secret, quand mon âme épuisée se sera brisée ?