Chapitre 30, partie 3 :

14 minutes de lecture

Angelo DeNil :

Avachi sur mon lit, je suis épuisé de cette journée qui m'a paru interminable. J'ai écouté les conneries des autres en occultant mon envie de les massacrer parce que Roselyne n'a pas lâché ma main une seule seconde.

Will m'a intercepté plusieurs fois dans les couloirs, écrit quelques textos pour savoir comment j'allais et si je gérais la situation. Je lui ai assuré à plusieurs reprises que tout allait bien, même si j'ai eu énormément de mal à maîtriser ma colère. De retour dans mon environnement, je me sens un peu plus détendu.

Je suis seul à la maison, enfin avec Bérénice qui ronfle dans le salon, mais Loli n'est pas là. Simona l'a invitée à dormir chez elle pour l'initier au plaisir du scrapbooking. J'ai accepté sans hésiter lorsque j'ai découvert son air ravie.

Je me suis préparé un sandwich au beurre de cacahuète que j'ai avalé en rangeant la maison et en triant les courriers accumulés devant la porte. Il s'agissait majoritairement de factures impayées que j'ignore comment régler.

Je récupère le téléphone posé sur mon ventre lorsqu'il vibre suite à l'arrivée d'un nouveau texto. Je soupire, persuadé que Roselyne me harcèle encore. J'ai vite regretté de lui avoir donné le numéro lorsque j'ai réalisé qu'elle ne me laisserait plus jamais en paix. J'adore ma Rose et pourrais tuer pour elle, mais j'ai aussi envie de lui hurler dessus parce qu'elle s'amuse à m'envoyer des vidéos idiotes sur des chatons qui ne retombent pas sur leurs pattes.

Un sourire ourle mes lèvres mais une pointe de culpabilité m'étreint en apercevant que j'ai maudis à tort mon amie.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Je m'ennuie.

J'ouvre l'image qui accompagne cette très courte phrase et reste fasciné pendant un long moment devant la bouche tirée vers le bas qui s'est affichée. Il n'y a que la partie inférieure de son visage, ses lèvres roses et gonflées qui font une triste moue. L'envie de mordre dedans me transperce brutalement.

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Fais un château de cartes, ça t'occupera.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Vraiment pas cool comme plan. Autre suggestion ?

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Footing.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

J'ai les jambes en feu à cause de l'entraînement. Sinon, tu peux venir dormir avec moi ?

Je relis le message plusieurs fois en écoutant mon cœur marteler ma poitrine. Je ne sais pas s'il est sérieux mais sa proposition me fait un sacré effet.

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Tentant mais impossible.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Donne-moi trois raisons valables et peut-être que je te croirais.

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Loli n'est pas là. Ma mère est trop imprévisible pour rester seule. Tes parents.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Je suis déçu... :(

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Mais toi, rien ne t'empêche de venir.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Il ne faut pas me le dire deux fois, je décolle dans dix minutes.

Un nouveau texto apparaît sur le téléphone alors que je le fixe toujours. J'étais persuadé qu'il refuserait, pourtant ce n'est pas le cas et l'angoisse m'enveloppe. J'ignore ce qui m'effraie puisque je passe mon temps à désirer sa présence.

Sms de WillLeMagnifique à Angel :

Ta mère ne va pas nous jeter d'assiettes, n'est-ce pas ?

Sms de Angel à WillLeMagnifique :

Elle dort. Ne sonne pas, envoie un texto quand tu seras là pour ne pas la réveiller.

Ça me met mal à l'aise que Will vienne ici. Le confort n'a sûrement rien à voir avec celui qu'il connait. Soyons réaliste, il n'y en a aucun entre les murs de cette baraque pourrie.

J'appréhende le jour où il réalisera que c'est une perte de temps d'être en couple avec moi. Je ne lui apporterai rien de bon et j'en ai mortellement conscience. Lorsqu'il en aura marre de ramer en eaux troubles et d'entendre les gens bavasser sur nous, il finira par partir. Serai-je capable de survivre à sa fuite alors qu'il est devenu le soleil de mes nuits ? Il est sincère pourtant, je le ressens dans ses gestes, je l'entends dans ses mots, je le vois dans ses yeux. Mais parfois l'amour ou ce qui s'en approche ne suffit pas...

Je quitte mon lit pour une douche rapide. L'eau froide reste désagréable bien que j'y sois habitué. Il y a tout de même un certain avantage pour la consommation, nous ne risquons pas de nous prélasser durant un temps fou sous un jet glacé.

Je laisse mes cheveux s'égoutter et sécher naturellement. Je n'ai pas le temps pour une coupe soignée qui s'avérerait inutile puisque nous allons dormir. J'enfile mon sweat à capuche blanc que je porte que très rarement par peur de le tacher de sang. Je n'ai pas retouché à la lame depuis que Marx s'est révélé être ma lumière. Mon téléphone vibre sur le lavabo alors que je passe une jambe dans mon jogging.

Will est là ! se réjouit Loupiote.

Lorsque j'ouvre la porte, je le découvre appuyé contre la rampe du perron. Les lampes illuminent son visage et font briller ses yeux. Un sourire ourle ses lèvres, celui qui me fait trembler de désir. Ce sourire de charmeur, un vrai tombeur.

Je lui tends la main, il l'attrape silencieusement. Nous devons rester discrets pour ne pas alerter la bête qui dort sans aucune grâce sur le canapé. Je le tire jusqu'à ma chambre et respire à nouveau quand je referme la porte derrière nous. Il agrippe mes hanches, m'attire dans ses bras avant que je puisse faire quoique ce soit. Son odeur familière fait battre mon cœur par saccades, tandis que son nez se perd entre mes mèches encore toutes mouillées.

— J'ai l'impression d'être un vilain garçon quand j'entre dans cette chambre, murmure-t-il en glissant ses mains dans mon dos.

Sa peau froide entre en contact avec la mienne et me fait frémir.

— C'est seulement la deuxième fois.

— Je sais, mais je ne dois pas me faire repérer, comme si je risquais ma vie en venant te voir.

— C'est un peu ça. Je suis sûr qu'on peut mourir en se prenant un verre en pleine poire.

Il pouffe de rire et fait plusieurs pas en l'avant, jusqu'à ce que mes mollets rencontrent le lit et qu'il me fait basculer dessus. Les bras autour de son cou, je l'emporte dans ma chute. Son corps s'écrase contre le mien, le sommier grince de tous les côtés.

— Niveau discrétion, nous ne sommes peut-être pas les plus doués, souffle-t-il en prenant appui sur ses coudes.

Son visage est si près que son souffle effleure ma peau.

— Ne t'inquiète pas, je te sauverais si un nuage d'ustensiles nous attaque.

— Je n'en attends pas moins de ta part.

Ça me fait rire, je ne suis pas le plus à même de lui sauver la vie. Même si j'essayais de faire barrage en me mettant devant lui, il manquerait plus d'une tête et quinze centimètres de largeur pour que je le protège entièrement.

Will se penche, dépose un baiser à la commissure de mes lèvres, puis remonte lentement sur ma pommette et redescend jusqu'à ce que sa bouche caresse mon cou. Mes doigts se referment sur ses cheveux, je suis perturbé. Dans cette position, je peux ressentir chaque partie de son anatomie. Si c'est le cas, cela signifie qu'il le peut aussi. J'essaie de me concentrer pour ne pas laisser le désir m'envahir mais ses lèvres ne me laissent pas de répis.

C'est agréable autant que terrifiant.

— Will, chuchoté-je à son oreille, calme-toi...

Ce n'est pas ce que je souhaite mais mon corps est brûlant, tremblant, et je ne sais que penser de ce constat. Ces sensations sont nouvelles pour moi, je n'arrive pas à les gérer.

Un couinement m'échappe alors que ses dents se referment sur mon menton.

— Hum, tu as peut-être raison, susurre-t-il en se redressant.

Mon cœur flanche lorsque je croise son regard. C'est la deuxième fois qu'il me fixe avec tant d'intensité. La première était au chalet, quand je me suis laissé emporter par la fougue de nos membres enlacés après avoir étranglé Esmée. À ce moment là, je n'étais plus maître de mes mouvements. J'avais laissé mon corps parler pour moi et Will avait calmé le jeu. Ce soir, les rôles sont inversés.

Il s'appuie contre la tête de lit, et me demande silencieusement de le rejoindre. Je me place entre ses cuisses écartées, le dos contre son torse. Immediatement, il m'entoure de ses bras tandis que ma tête retombe mollement contre son épaule. Je me sens en paix lorsqu'il m'étreint et semble me protéger de tout ce qui pourrait m'atteindre.

— Elle est où ta sœur ?

— Chez Mona, elles font des trucs bizarres avec des albums photos, de la colle et des paillettes.

— Intéressant, c'est ça que tu aurais dû me suggérer plutôt qu'un footing ou un château de cartes.

— Ah ouais ? C'est mieux de décorer des trucs plutôt que d'être avec moi ?

— Absolument pas, murmure-t-il en claquant un baiser sur ma joue.

— Il n'y a pas grand-chose à faire pour s'occuper ici.

— Ce n'est rien. S'ennuyer à deux, c'est mieux.

— T'as sûrement raison.

Ses doigts caressent mon ventre et les miens suivent les veines gonflées sur son avant-bras.

— Ce week-end, j'ai fait le tour de la ville pour trouver du taffe, avoué-je en inclinant la tête pour plonger dans son océan.

— Ah oui ? Et ?

— Ouais... j'en ai marre de vivre comme ça. J'aimerais élever Loli dans de meilleures conditions. J'attends qu'on m'appelle, mais je n'ai pas énormément d'espoir.

— Ma cousine et son mari ont ouvert un petit restaurant il y a quelques mois. C'est un diner où on mange des hamburgers et on boit des milkshakes. Je peux lui parler de toi, elle pourrait aménager tes horaires en fonction du lycée.

Je m'éloigne et me place face à lui pour mieux le regarder.

— Pourquoi tu ne le fais pas pour compenser de ta bourse ?

— Elle me l'a proposé, mais j'ai refusé. Ce n'est pas conseillé de travailler en famille. Je vais trouver, ne t'inquiète pas pour ça. Là, c'est de toi qu'on parle.

— C'est gentil, mais non, soufflé-je en baissant la tête.

— Pourquoi ?

— Je ne veux pas t'être redevable, Marx. Je veux gérer ça tout seul.

Son index relève mon menton pour que je le fixe regarde à nouveau. Sa main caresse ma joue alors qu'il me sourit tendrement.

— Je comprends, même si jamais je ne te demanderai quoi que ce soit en contrepartie. Promets-moi d'y réfléchir si tu ne trouves pas d'autre solution ?

— Hum... oui, j'y penserai.

— Merci, lâche-t-il en approchant son visage. Je te donnerai son numéro de téléphone si tu veux t'entretenir avec elle. Elle est géniale !

— Comment s'est passée la reprise de l'entraînement ?

— C'est encore l'une de tes diversions pour que l'on cesse de parler de toi ?

— Non, ça m'intéresse vraiment.

Il me scrute, les sourcils froncés, puis ses épaules s'affaissent sous le poids de la résignation.

— Bien, soupire-t-il, mais j'ai sûrement trop tiré sur mes muscles, j'ai mal partout. Je crois que ça faisait dix ans que je n'étais pas resté si longtemps sans m'entraîner.

— Tu es une machine, demain tu seras comme neuf. Et dans les vestiaires ?

— Nickel, répond-il trop rapidement pour que ce soit vrai.

— William, grogné-je, ne me mens pas !

— Quoi ? C'était comme d'habitude.

Je le toise sévèrement, je sais qu'il me cache quelque chose et j'aimerais savoir de quoi il s'agit. Je ne suis pas idiot au point de croire que son équipe entière a accepté la situation sans faire de vague.

— Ok..., capitule-t-il, arrête de me regarder comme ça. Noah a tenté de la ramener, mais Murray lui a bien fait comprendre que c'est lui le patron.

— Qu'est-ce qu'il a dit ?

— Des conneries sans importances.

— Ne me dis pas ça, Carter est un connard ! J'imagine bien toutes les merdes qu'ils a pu débiter et ça me donne envie de le buter !

— Tu ne vas tuer personne, me contredit-il en passant son bras dans mon dos. Tout va très bien, et je me moque de ce qu'il peut dire.

— Je vais lui fraca...

— Tais-toi, me coupe-t-il en souriant. On s'en fout, Angelo. Je n'ai pas envie de penser à lui, je veux juste profiter de ma soirée avec toi.

Cette fois, je prends l'initiative de faire le premier pas. Il a raison, on s'en branle de ce connard de Carter ! Je meurs d'envie de mordre ses lèvres depuis qu'il m'a envoyé sa photo. Je l'embrasse lentement en attrapant sa nuque pour le rapprocher davantage. Ses mains attrapent ma taille, il me soulève pour me ramener sur ses cuisses.

Chacun de nos baisers me donnent l'impression d'une première fois. Les effets sont toujours les mêmes, mais plus devastateurs. C'est semblable à une drogue qui se répand dans mes veines et qui m'enivre complètement.

Sa poigne se resserre sur mes hanches quand j'attrape sa lèvre entre les miennes. J'ai envie de croquer dedans, de les dévorer. Je me retiens, debout au bord d'un précipice qui me hèle en souriant. Si je me laisse aller, j'ai peur de ne pas parvenir à réfréner mes ardeurs. Je refuse de lui faire du mal, dans le cas contraire, je ne me le pardonnerai jamais.

— Angelo, souffle-t-il en s'accrochant à moi, j'ai envie de...

Il ne termine pas sa phrase mais il n'a pas besoin d'en dire davantage. Je sens son excitation contre la mienne. Elle appuie fortement entre mes jambes. Je devine parfaitement ce qu'il se passe dans sa tête, cela ne peut qu'être une copie de ce qui se joue dans la mienne.

C'est la première fois de ma vie que je ressens ça, ce supplice de toucher et d'être touché. Ce besoin de découvrir son corps, sa peau lisse et sûrement parfaite ; de le laisser découvrir mon épiderme dans les moindres détails, avec mes défauts, mes vices, mes cicatrices. Je ne sais pourtant pas quoi faire, ni par où commencer. J'ignore comment m'y prendre, ni si c'est réellement le bon moment pour laisser exprimer le désir qui nous englobe dans une bulle chaude et lascive.

Sa main quitte ma hanche et glisse lentement vers mon entrejambe. Je retiens ma respiration quand ses doigts se referment sur mon membre vêtu de plusieurs épaisseurs.

— Will, soupiré-je subjugué, continue...

Il prend de l'assurance, ne semble plus hésiter lorsqu'il me fait basculer dos contre le matelas pour se placer au-dessus de moi. Je mentirais en disant que je n'ai pas peur. Je suis terrifié mais son océan me calme. Ses yeux sont si pétillants que j'ai la sensation de nager au milieu de ses iris à l'eau cristaline, tout en admirant exploser des artifices aux centaines de nuances. Ça me coupe le souffle. Il m'embrasse encore, dépose plusieurs baisers sur mes lèvres puis son nez glisse sur ma joue jusqu'à atteindre mon oreille qu'il mordille doucement.

J'empoigne le drap entre mes doigts, frissonnant sous l'impact brûlant qui déflagre dans le bas de mes reins. Mon bas-ventre est en feu également, tiraillé de pointes incandescentes qui se répercutent jusqu'à mon membre qui se gorge encore de sang.

Dans un geste purement mécanique, mon bassin part violemment vers l'avant, tape contre le ventre de Will et me fait gémir. Je suis trop sensible. C'est normal, je suis novice. Pourtant, lui ne l'est pas et j'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'il désire.

J'attrape son visage entre mes mains pour l'obliger à me regarder. Je dois sûrement avoir l'air d'un parfait abruti. mes joues sont probablement écarlates et mes yeux brouillés, cependant, je n'en ai cure. Ce que je vois dans l'océan de Marx fait disparaître mes complexes. Il ne me regarde pas, il m'admire.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? chuchote-t-il alors que ses mèches brunes caressent mon visage.

— Rien, je... enfin, je... tenté-je laborieusement.

— Tu veux que j'arrête ?

— Non, crié-je presque. Ne t'arrête pas...

Je me sens gêné tout à coup, complètement idiot et bon à rien.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Je ne sais pas... quoi faire.

Il sourit, embrasse mon nez puis sa langue glisse sur ses lèvres. Je les observe, luisantes de bave. J'aimerais me perdre entre elles, disparaître.

— Moi non plus, avoue-t-il, je n'ai connu que Marianna. Ce qu'il se passe entre nous est nouveau pour moi aussi, mais on peut apprendre ensemble.

Je hoche la tête, étant dans l'incapacité de parler. J'ai la bouche sèche et le cœur qui bat violemment.

— Tu me laisses l'autorisation d'essayer quelque chose ?

— Quoi ?

— Ça fait plusieurs jours que j'y pense... mais je ne sais pas si je vais y arriver, ou si je vais aimer, alors je me dis que tenter est sûrement la meilleure chose à faire.

— De quoi tu parles ? parviens-je à articuler.

Sa tête se niche dans le creux de mon cou. Il ne répond pas immédiatement, se contente seulement de respirer ma peau, comme s'il voulait s'imprégner de mon odeur. Je frissonne à chaque expiration chaude qui s'écrase contre mon épiderme.

— Tu me fais confiance ? demande-t-il doucement.

— Oui, je crois.

— Tu crois ? répète-t-il en un murmure.

— Je suis sûr, rectifié-je. J'ai confiance en toi.

— Alors, tu me donnes le droit d'essayer ?

Je n'ai aucune foutue idée de ce qu'il tente de me faire comprendre. Je n'en sais foutre rien mais quand il replace sa tête au-dessus de la mienne, que je vois son expression, cette envie, ce désir qu'il a pour moi, je pourrais lui dire oui à n'importe quoi.

J'acquiesce, lui donne mon aval pour un acte dont j'ignore tout. Ses yeux s'illuminent, son visage se crispe de concentration et en un quart de seconde il me délaisse de sa chaleur pour se placer entre mes jambes qu'il a lentement écartées. Il s'incline, soulève mon pull et dépose ses lèvres chaudes sur mon ventre tout en me fixant avec intensité. Ses doigts s'agrippent à l'élastique de mon jogging. Il ne bouge pas, me demande une fois de plus l'autorisation en un regard. Je suis au bord de l'asphyxie, j'ai cessé de respirer. Je crois avoir oublié comment inspirer, cependant, j'ai enfin compris ce qu'il s'apprête à faire.

J'en ai terriblement envie, mais j'ai aussi atrocement peur.

Ses yeux ne me quittent pas alors qu'il fait pointer le bout de sa langue autour de mon nombril. Je frémis, terrifié et impatient. Ma main glisse dans ses cheveux alors que la deuxième serre mon pull au niveau de mon cœur, avec l'espoir de faire cesser l'assaut de ce dernier. D'un mouvement du menton, je donne mon accord final en me perdant dans le bleu pâle de ses yeux.

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