Chapitre 31, partie 1 :

10 minutes de lecture

Will Marx :

Angelo me regarde à travers ses longs cils, les yeux mi-clos. Ses joues sont joliment rougies alors qu'il pince sa lèvre inférieure entre ses dents. Il est absolument irrésistible avec ses ondulations blondes qui retombent sur son front et ses pupilles dilatées. Sa peau est douce sous mes lèvres, j'ai envie d'en embrasser chaque parcelle jusqu'à n'en plus pouvoir. Mes doigts s'agrippent à son pantalon que je descends lentement jusqu'à ce que son désir se dresse sous mes yeux. Je déglutis, à la fois super excité et anxieux par ce que je m'apprête à faire. J'ai envie de découvrir de nouvelles choses, de lui faire plaisir, mais j'ai peur de mal m'y prendre.

Je relève les yeux vers son visage après avoir réalisé que je fixais son sexe depuis trop longtemps. Sa main caresse mes cheveux, ses doigts glissent entre mes mèches qu'il tire doucement.

— Tu n'es pas... obligé. Reviens vers moi si tu as changé d'avis, murmure-t-il en clignant plusieurs fois des paupières.

Je secoue la tête, si je fais marche arrière maintenant je ne suis pas certain d'avoir le courage de réitérer. Lentement, j'attrape son membre durci entre mes doigts, tout en essayant de calmer ma respiration. Sa peau est lisse et satinée, c'est un contraste parfait avec la fermeté de sa virilité. Il est excité. Je n'en doutais pas, mais maintenant que je le tiens dans ma paume ça rend l'événement plus réel. C'est grâce à moi qu'il est dans cet état et ça me plaît plus que de raison.

Je commence à doucement jouer du poignet. Je fais aller et venir ma main sur toute sa longueur alors que son souffle se coupe. J'ai également du mal à respirer, c'est la première fois que me vient l'envie de caresser un autre homme et, bon sang, c'est excitant à mourir.

Je le fixe encore lorsque je dépose mes lèvres sur l'extrémité de son membre. Il sursaute légèrement, ouvre de grands yeux mais ses doigts se resserrent dans mes cheveux et m'encouragent à continuer. Je fais pointer ma langue, goûte la moiteur qui perle de son plaisir. Son goût se répand sur mes papilles, j'ai l'impression de devenir fou de désir. Ce n'est pas mauvais, juste salé.

J'écarte davantage les lèvres, commence à le déguster avec énormément de lenteur, prenant le temps de m'habituer à sa présence dans ma bouche. Angelo gémit et se tend lorsque j'accélère le mouvement. C'est plus difficile que ce que j'imaginais, j'ai du mal à le posséder entièrement. Ma main caresse sa base alors que mes lèvres se resserrent sur son érection qui tape contre mon palais. La salive inonde ma bouche, coule sur mon menton et j'essaie d'avaler en même temps que je lui procure du plaisir.

— Putain, Will ! s'exclame-t-il en tirant fortement mes cheveux.

Je tente de maintenir le contact visuel pour admirer ses expressions mais sa tête bascule violemment en arrière alors que son bassin se surélève. Son sexe entre entièrement dans ma bouche, s'écrase dans ma gorge. Mes yeux s'arrondissent de surprise alors que je suis pris d'un réflexe vomitif. Je m'éloigne en toussant, les joues en feu et la main refermée sur l'érection d'Angelo.

— Merde... je suis désolé, bredouille-t-il en se redressant sur ses coudes.

Je continue de m'étouffer alors qu'il me zieute avec une mine boudeuse. Cette tête me fait bander trois fois plus et j'ai l'impression que mon caleçon est deux tailles trop petit désormais. Bordel, je ne pensais pas apprécier autant. C'est foutrement plaisant de lui faire du bien, encore mieux que de s'en faire soi-même. Chaque trait de son visage laisse apparaître son plaisir, de ses yeux embués à ses pommettes écarlates.

— Pardon, murmure-t-il encore quand je me calme enfin. Ne recommence pas, j'ai peur de...

Mes doigts s'activent sur lui alors que ma paume écrase mon entrejambe pour tenter de calmer la tension.

— Si, en fait je... j'aime bien, avoué-je sincèrement.

J'ai été surpris mais j'ai également trouvé ça incroyablement sexy. Il tente un sourire qui ressemble plus à une grimace à cause de la crispation de son visage, puis se laisse tomber une nouvelle fois contre le matelas. Ses mains se plaquent sur son visage, sûrement pour dissimuler les rougeurs de ses joues. Je profite qu'il ne regarde plus pour le reprendre dans ma bouche.

— Merde... putain, gémit-il quand ma langue glisse sur toute sa longueur.

Ça devient compliqué d'ignorer mon propre plaisir. Alors que je l'avale presque entièrement, ma deuxième main glisse dans mon pantalon pour alléger ma frustration. Je me caresse à la même cadence que ma bouche glisse sur son désir. Mes yeux ne le quittent pas, j'analyse chacune de ses réactions. Il se tend quand je joue avec ma langue, couine quand je découvre légèrement les dents, jure quand je fais cogner son extrémité contre l'intérieure de ma joue. C'est enivrant, il est si désirable.

Je ne réfléchis plus, laisse mes barrières s'effriter lorsque je sens ma jouissance approcher, la sienne aussi. Il a remonté les manches de son pull, dévoilant ainsi ses avant-bras mutilés. Cette vision me perturbe, je ne vois plus que sa douleur et mon cœur s'enrage. Je clos les paupières, dessine son visage envahi de désir dans mon esprit pour effacer le poids de son mal-être. Ses mains se placent sur mon crâne, suivent chacun de mes mouvements sans en forcer un seul. Son corps se tend brutalement alors qu'il gémit plus fort et referme ses cuisses autour de mes épaules. Son orgasme afflue en même temps que le mien qui souille mon caleçon et mes doigts. Je n'ai pas le temps de reculer lorsque la première coulée de son plaisir se répand entre mes lèvres. J'avale en ignorant le goût salé qui inonde ma bouche et referme mon poing sur son extrémité alors qu'il se cambre sous l'effet de la jouissance.

Mon corps tremble autant que celui d'Angelo. Je suis perdu, embrouillé et beaucoup trop bien. Je me laisse tomber entre ses jambes, la tête sur son ventre alors que je tente de réguler ma respiration. Ses doigts caressent mes cheveux, son souffle erratique me berce. C'était une expérience... indescriptible.

Petit à petit, nous reprenons nos esprits alors qu'un silence apaisant nous englobe. Ses ongles grattent mon crâne alors que, du bout des doigts, je retrace les cicatrices qui parsèment son flanc. Mes cheveux sont trempés de sueur, la peau d'Angelo est moite également. Il se redresse difficilement, tente de retirer son sweat sans pour autant me demander de reculer. Bien qu'atrocement paisible dans cette position, je m'éloigne tout de même pour lui facilité la tâche. Angelo dévoile son torse quand le vêtement passe au-dessus de sa tête. Il replace son pantalon convenablement sur ses hanches et me sourit, un sourire éblouissant qui m'émerveille, puis tend la main pour que j'approche. Je me glisse à nouveau entre ses jambes, le menton sur sa poitrine pour l'admirer.

— Merci, souffle-t-il en caressant mon visage. C'était vraiment très agréable.

— J'ai trouvé aussi, réponds-je sur le même ton, sans parvenir à me défaire de mon sourire niais.

Il frissonne à chaque fois que mon souffle ricoche sur sa peau. Je crois ne m'être jamais senti si serein après avoir joui. J'ai l'impression d'être fait de coton, mon corps est détendu et mon cœur léger. Nous venons de passer un cap important, son plaisir est désormais le mien. J'en viens à imaginer les étapes suivantes, lorsque nous ne ferons plus qu'un et je ne peux empêcher mon corps de réagir, encore.

— Comment tu te sens ? m'enquiers-je après un long silence.

Son index longe ma mâchoire alors qu'il fixe son doigt parcourir ma peau.

— Très bien, chuchote-t-il, parfaitement bien.

Son aveu me fait chaud au cœur, je ressens la même chose. Je dépose mes lèvres sur son plexus, puis gigote pour aligner nos visages. Je grimace, mon caleçon souillé est devenu désagréable. Si j'ai tenté de l'ignorer jusqu'ici, je me sens sale désormais.

— Tu veux que j'aille chercher de quoi te nettoyer ?

Je hoche la tête.

— S'il te plaît...

— Hum, j'ai changé d'avis, débrouille-toi finalement. Je suis trop bien pour bouger.

Je fronce les sourcils en me demandant s'il est sérieux. J'aime sentir son corps contre le mien et souhaiterais qu'il ne s'éloigne jamais mais l'inconfort me met mal à l'aise.

— Détends-toi, je déconne, s'amuse-t-il en me poussant.

Je soupire, soulagé. Une fois debout, il s'étend pour faire craquer son dos. Avant de s'éloigner, il se penche et embrasse mes lèvres. Une seconde à peine qui suffit à faire s'emballer les pulsations de mon cœur. Il revient une minute plus tard, me tend une serviette humide avant de se diriger vers son placard.

— Désolé, l'eau est froide.

— Je sais, c'est parfait, ne t'inquiète pas.

Il me jette un jogging au visage en ricanant.

— C'est le plus large que je possède mais tu risques quand même d'être à l'étroit dedans.

Angelo détourne le regard alors que je me nettoie rapidement et enfile son pantalon qui, effectivement, est beaucoup trop petit. Une fois plus à l'aise, je m'installe contre la tête de lit et ouvre les bras pour l'inviter à me rejoindre. Il se blottit tout contre moi en soupirant de bien être. Sa peau est froide désormais. Je me maudis de ne pas avoir retiré mon tee-shirt, j'aurais préféré le sentir sans aucune barrière.

Il tire la couverture, nous recouvre entièrement d'un cocon chaud embaumant son odeur. Je retrace les marques sur son avant-bras. Je n'ai pas besoin de les voir pour savoir où elles se trouvent, elles sont en reliefs sur sa peau. Il ne dit rien, me laisse faire en respirant calmement. L'ambiance est légère, calme et sereine. Angelo est détendu, pour une fois.

— DeNil ? murmuré-je après un instant de silence.

— Hum, quoi ?

— Quel est ton plus grand rêve ?

Il relève la tête, pose son menton sur ma poitrine pour m'observer.

— Comment ça ?

— Ton rêve... répété-je, celui qui te donne envie de te démener pour l'atteindre.

Il fronce les sourcils, semble réfléchir. Je me retiens de passer mon doigt sur le creux qui barre son front.

— Je ne sais pas. Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion d'y réfléchir.

— C'est le moment dans ce cas, alors... ?

— J'aimerais... écrire, je crois.

Son index monte et descend le long de mon cou, sème sous son toucher une myriade de frissons sur ma peau.

— Ce n'est pas déjà ce que tu fais en suivant des cours de journalismes ?

— Non, pas comme ça. Écrire sur le succès des sportifs n'est pas ce que j'apprécie faire.

— Alors, que veux-tu rédiger ?

— Je ne sais pas encore, mais j'aime les mots.

Je jette un coup d'œil vers son carnet en cuir qui se trouve sur son bureau. La curiosité m'enlace, que se cache-t-il entre ces pages ? Est-il si doué que lorsqu'il monte un article pour le journal du lycée ? Depuis que je le connais, j'ai épluché les archives de la bibliothèque pour lire chacune de ses rédactions. Il est fait pour manier un crayon, je n'ai aucun doute là-dessus.

— Donc, tu veux devenir... romancier ?

— Je n'aurais jamais le cran d'y parvenir, ni même l'audace d'essayer.

— Il faut toujours croire en ses rêves. J'ai espéré jouer au foot et je suis devenu le capitaine de l'équipe d'un lycée d'élite dans le monde du sport.

— Parce que tu as le courage de te battre pour atteindre tes objectifs. Je ne suis pas comme toi, Will. Moi, lorsque j'entreprends quelque chose, je le rate à coup sûr.

— Ne dis pas de telles bêtises. Si tu as besoin de soutien, je serai là, parce que j'ai foi en toi.

— Sinon, j'aimerais aller en France ou en Italie pour manger de vrais macarons, détourne-t-il.

Je pouffe de rire en raffermissant mon étreinte. J'ai parfaitement compris qu'ainsi, le sujet quant à ses souhaits d'avenir est clos. Il ne désire plus en parler pour le moment et j'accepte sa décision.

— J'aurais dû m'en douter.

Je souris en l'imaginant devant la tour Eiffel en train de déguster un croissant au beurre. Je me penche légèrement pour déposer un baiser sur sa tête.

— Un jour, je suis certain que tu pourras réaliser tous tes rêves.

Ses yeux me sourient, il n'a pas l'air convaincu mais semble vouloir y croire.

— On devrait peut-être dormir, je commence à 09h00 demain, finit-il par dire.

— Moi aussi, et comme un idiot je n'ai encore pas pensé à prendre mon sac de cours.

— Grand et con ! Rose n'avait pas tort.

— Ne commence pas, j'étais peut-être trop pressé de voir ta grosse tête.

— Comment ça " grosse " ? râle-t-il en se redressant pour aligner nos visages.

— C'était pour ne pas dire belle.

— Il y a une sacrée différence entre grosse et belle.

— C'est vrai, alors je reprends : j'étais pressé de voir ta belle tête et espérais voir ta grosse qu...

— Putain, ta gueule ! braille-t-il en écrasant sa paume sur ma bouche, les joues rouges. T'es sérieux là ?

Je secoue vivement la tête pour me défaire de sa prise.

— Depuis quand es-tu gêné ? m'amusé-je. Tu n'as aucun filtre d'habitude.

— Justement, moi je dis toujours ce que je pense alors que toi tu es raisonnable. C'est ainsi que ça doit être.

— Pourquoi on n'inverserait pas les rôles parfois ?

— Laissons les choses dans l'ordre, c'est parfait comme ça.

Je hausse les épaules alors qu'Angelo se presse davantage contre moi. Il frotte son nez contre mon cou et je l'emprisonne de mes bras.

— Hum... et sinon, elle est comment ma grosse queue ? murmure-t-il toujours le visage caché.

J'éclate de rire. J'exagère à peine lorsque je dis que ses propos n'ont aucune frontière.

— Je n'ai pas vraiment de point de comparaison, mais je pensais que tu avais compris le fond de ma pensée après ce que j'ai fais.

— Oui, je crois que j'ai compris, souffle-t-il en embrassant ma peau du bout des lèvres. Bonne nuit, Willy.

— Bonne nuit, trésor.

Il ne dit plus rien mais je sens son sourire se dessiner contre mon cou. J'ai l'impression d'être niais, pourtant mes mots sont sortis naturellement et sont d'une sincérité qui devrait peut-être m'effrayer. Avec Angelo, je n'ai pas besoin de réfléchir avant d'agir.

Annotations

Vous aimez lire Li nK olN ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0