C'était dans un royaume très, très lointain, il y a très, très longtemps.

Le roi était bienveillant, gentil et aimé de tous, il ne se passait pas un jour sans que l'on ne loue ses exploits.

Mais si le roi était bienveillant, son fils ne l'était point.

Le roi mourut comme tout les hommes et ce fut le début du règne du prince.

Le nouveau roi faisait tout son possible pour être lui aussi adoré, mais personne ne se laissait tromper par cette poudre illusoire. Le prince voulait qu'on lui érige des temples, qu'on le loue à travers des chansons, que milles présents lui soient offerts, que dix palais lui soient construits, que cents bœufs lui soient sacrifiés, que vingt pays soient conquis.

Il leva une armée et posa pied sur trois pays qui furent conquis, de nombreux trophées de victoire furent amenés dans son palais, les prisonniers devinrent ses esclaves.

Lorsque tout les royaumes du continents furent conquis, le roi décida de s'arrêter, la mer devint la frontière infranchissable. Nul besoin d'aller plus loin.

Un jour un homme qui se prétendait magicien arriva au centre de ce gigantesque royaume.

Les miracles de ce magicien devinrent le sujet d'innombrables rumeurs.

Il pouvait faire apparaître les choses les plus fantastiques de l'univers, disait-on.

Il pouvait vous montrer l'autre bout du monde d'un claquement de doigt.

Il pouvait montrer des choses que personnes n'eut jamais vu.

Le roi fut intrigué etordonna d'amener le magicien devant lui. Il eut à peine finit sa phrase qu'un homme se présenta devant lui.

« Qui es tu ? » demanda le roi.

« Je ne suis qu'un voyageur » répondit l'homme.

« Pourquoi un voyageur viendrait il me voir ? »

« Parce que vous avez demandé à me voir »

Le roi devina alors avec stupéfaction l'identité du mystérieux inconnu.

« Est-ce toi le fameux magicien qui ombre ma gloire ? »

« Je ne suis pas un magicien et je ne fait aucunement ombre à votre gloire » répondit le magicien.

« Comment as-tu su mon intérêt quant à tes pouvoirs ? » demanda le roi.

« Je ne l'ai pas su. Je l'ai vu »

Le roi demanda alors au magicien si les rumeurs sur sa puissance étaient réelles et justifiées.

Le magicien ne sut quoi répondre. Le roi demanda alors au magicien de lui montrer l'étendue de ses pouvoirs magiques.

« Montre-moi ce que je ne peux pas voir. »

Aussitôt dit. Aussitôt fait. La guerre apparut devant ses yeux.

« Voici le Front que vous avez quitté Majesté, dit le magicien. Vos armées auront maté ces révolutionnaires d'ici peu de temps, tous mes compliments. »

Le roi fut étonné et demanda au magicien de lui montrer autre chose d'encore plus impressionnant.

« Montre-moi ce que je ne pourrai plus jamais voir. »

Le magicien fit une révérence élégante et une jeune boulangère apparut. Le roi fut stupéfait lorsqu'il reconnu son premier amour qu'il avait chassé du royaume.

« Vous avez bien bon goût Majesté. »

Le roi voulu corser le défi et demanda autre chose au magicien.

« Montre-moi ce que je veux voir ! »

Le magicien acquiesça et l'image d'un homme vénéré apparut, il était grand, beau, et adulé comme un dieu.

« Je ne vous imaginais pas si vantard Majesté. »

Le roi fut impressionné mais irrité. Lui vint alors à l'idée cette demande qu'il jugea impossible.

« Montre-moi ce que je ne possède pas ! »

Le magicien sourit et invita le roi à se diriger vers la porte menant au balcon. Le roi, à peine eût-il ouvert les portes qu'un monde inconnu se dressait devant lui.

Le magicien montra la mer.

« Une telle mer bleue, ne trouvez vous pas cela merveilleux ? »

« Cela est bien beau mais bien futile »

Le magicien montra une immense flotte de navire.

« Quelle armada ! En possédez vous une comme cela ? »

« Non, mais qu'importe, une armée de bateau ne vaut rien face à un empire aussi vaste et puissant que le mien ! »

Le magicien montra alors de bien belles femmes.

« De pareilles nymphes ! Les possédez-vous ? »

« À quoi bon lorsque l'on en possède d'autre ! »

Le magicien perçut l'agacement du roi et décida de porter le coup fatal.

Le magicien leva la main et la vue depuis balcon revint.

Le magicien montra le royaume de la main.

« Et cela le possédez vous ? »

Le roi répondit d'un air arrogant :

« Évidemment ! C'est mon royaume ! »

Le magicien sourit et demanda :

« Cette jolie jeune fille là, pouvez vous la mettre dans votre lit ? Ce vieil homme là, pouvez vous le faire mourir ? Cette terre stérile là, pouvez vous la rendre fertile ? Ces montagnes là, pouvez vous les faire s'effondrer ? »

Le roi ne put répondre.

« Majesté, que possédez vous ? »

Le roi, fou de rage, fit jeter le magicien au cachot. Durant deux nuits, il réfléchit aux paroles du magicien.

Il alla au cachot et demanda une dernière dernière démonstration au magicien, ceci fait il serait libéré.

« Montre moi celui qui m'aidera à tout posséder »

Le magicien montra alors le visage d'une femme à chapeau pointu et aux cheveux blancs.

Puis il partit alors que le roi ordonna que l'on se mette à la recherche de la femme au chapeau pointu.

La femme au chapeau pointu arriva au palais et le roi lui soumis sa requête.

« Toi qui défies toutes les lois, donne moi tout ce qui existe »

La femme au chapeau pointu se mit au travail. Lorsqu'un mois fut passé, le roi obtint la formule.

La femme au chapeau pointu dit au roi.

« Libre à vous de tout avoir, mais dans ce cas ne vous attendez pas à être heureux »

Le roi n'écouta pas et se retira dans sa chambre. Il prononça la formule et aussitôt son corps fut envahit de mille émotions, il se sentit piétiné de partout, il avait mal.

La luxure l'envahit. La fatigue se fit sentir. La douleur lui lacérait l'esprit. Il n'avait jamais voulu cela. C'était insupportable.

Une voix lui parvint, c'était celle de la femme au chapeau pointu.

« Je t'avais prévenu, tu voulais tout posséder, voilà. Te voilà devenu le monde, te voilà condamné à ressentir toutes les émotions que ressentent les autres, te voilà condamner à subir les mille tortures que vous faîtes subir à cette terre qui vous a enfanté. »