10 – TAYLOR SWIFT : The Ousides

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De New-York, on dit que c’est la ville qui ne dort jamais. De Paris, je dirais que c’est la ville… mais comme « toute vérité n’est pas bonne à dire », je vais me taire ? Je rejoins donc Levallois-Perret pour entrer dans le bâtiment de la D.G.S.I, je demande le Commandant Charles-Xavier, qui me fera patienter plus d’une heure. J’en profite pour me répéter mon mantra, ma nouvelle résolution, être positive.

Il n’est même pas venu m’accueillir, la grande famille qu’il m’avait vendue en prend déjà pour son grade, même si on me remet mon badge, mes accréditations et mes mots de passe provisoires. On m’indique l’étage et le numéro de bureau. Les personnels sont professionnels, aucunement familiers avec une nouvelle collègue, même détachée d’un autre service. C’est mon nouveau statut dans la fonction publique, je suis en détachement !

Il y a toujours en moi une certaine émotion à laisser ma vie en suspens pour servir ma patrie, mais comme je l’ai dit je veux être positive, aller de l’avant, et Chax ne m’y aide pas, mais alors aucunement. Il est aussi froid que sa poignée de main est molle, et pour toute conversation, me remet deux dossiers épais chacun de deux ramettes de papier. Il me demande de les étudier pour me mettre au courant de l’objet de ma mission puis me congédie tout en me disant de revenir le lendemain à 17 heures lui rendre compte de mon expertise.

Question accueil, je repasserais… aussi, je me dirige vers le secrétariat au milieu du couloir qui me renvoie vers un open-space où je trouve la place qui m’a été attribuée. Je dois vraiment paraître comme « la fille qui sort de sa campagne » où alors c’est la région qui veut que la simple politesse de dire bonjour soit optionnelle ? J’arrête de me poser des questions, et n’en poserais pas, même pour trouver les toilettes.

Je me lance en ouvrant celui portant le numéro un, fais des recherches, opère des recoupements, mon travail d’enquêteur quoi ! Le lendemain matin, après une courte nuit à l’hôtel qui m’a été réservé, tout comme mon billet de train, j’attaque la suite. Heureusement, je n’ai pas eu à lire l’intégralité du dossier. Il contient beaucoup de relevés de compte, d’écoutes téléphoniques qui possèdent déjà leurs comptes-rendus et conclusions.

Qu’en est-il des activités d’un club de motards opérant dans l’est de la France, à la toute proximité de la frontière allemande, et en fait, des deux côtés de celle-ci. Toutes ces feuilles retracent leurs activités sur plusieurs années, et surtout une notable expansion ces dernières dans de nombreux domaines comme la drogue, les armes, le jeu et les filles. Plutôt bien structuré, le gang a petit à petit éliminé la concurrence avec l’aide d’autres chapitres (= club) français voir d’autres pays, puisque le nom existe mondialement.

Le dossier est plutôt complet quant aux activités, la grande interrogation, c’est ce qu’il advient de l’argent ainsi collecté, de quelle manière est-il blanchi ? Ma mission sera certainement celle-ci, établir comment, vérifier ce qui est établi et confirmer les suppositions. Le commandant Charles-Xavier n’en fait pas mystère, bien que je ne voie pas vraiment qu’elle sera ma carte d’entrée dans le monde des bikers.

Lorsque Chax ouvre la bouche, je comprends mieux pourquoi il ne m’a rien dit, pourquoi la tête du Commissaire Principal Christian, pourquoi on m’a demandé de répondre « oui » avant de me dire quoi que ce soit. Je vais pénétrer ce milieu en intégrant celui de la prostitution, et sans me laisser dire quoi que ce soit, il m’explique le cheminement que devra être le mien. Très souvent quand il rentre de nuit au club, ils passent sur un boulevard, ramassent quelques putes pour y finir la nuit. Donc il faudra que je me fasse une place sur leur trajet, que je sois ramassée, avec l’objectif premier de rester à demeure au club pour rapidement de devenir la régulière d’un membre haut placé.

Ce crétin, on dirait qu’il savoure son effet pendant que je me liquéfie sur place, il veut que je devienne une pute, pas juste histoire de passer inaperçue, réellement. Pour enfoncer le clou, certainement en voyant ma tête, il m’explique que c’est exactement ça, il va falloir, selon ses propres termes, que je vende mon cul pour accomplir ma mission qui est de découvrir leurs circuits financiers de l’intérieur.

Avant même que je puisse dire quoique ce soit, il ajoute que j’ai rendez-vous dès demain pour mes consultations préopératoires en vue de mon opération de chirurgie esthétique et plastique. On est bien loin de « Miss Détective » et de la cosmétique, et alors que je me lève pour protester, il me fait rasseoir d’un « assis » rempli d’autorité ajoutant que mon accord vaut consentement à tout ce qui a été prévu pour faire de moi une bonne pute à motard, que tout ce qui compte c’est ma mission, et peu importe les moyens pour y parvenir !

Je suis sidérée, mais c’est quoi ce truc, une punition, je suis quoi là, une personne où une chose, non, juste un instrument pour parvenir à leurs fins, peu importe le moyen. Il me congédie sur ces dernières paroles d’un signe de la main. Juste avant, il ajoute que je serais récupérée par un coach en gare de Lille T.G.V qui est en charge de mon planning et des détails pratiques de ma future vie.

J’avais encore la possibilité de refuser à ce moment-là, ça ne m’a même pas traversé la tête…

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