12 – REEL TO REAL : I Like to Move It

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Qu’est-ce que je pourrais vous dire, que Sœur Sourire est venue à six heures, que j’ai été opérée, que j’ai l’impression qu’on a passé mon visage au mixeur, tout comme mes seins et mes fesses. Que je me nourris et bois avec une paille, que j’avale des antidouleurs comme du charbon une machine à vapeur. Que je porte un soutien-gorge, pour la première fois de ma vie, mais qu’il est en béton armé, que je porte un panty plus difficile à enfiler qu’une paire de chaussures trop petites et sans chausse-pied.

En bref, comme chaque fois que je suis malade ou limitée dans mes mouvements, je suis quelque peu énervée, mais bien installée quand même. La Christiane m’a emmené chez un ancien de la maison dont l’épouse est infirmière. Ils hébergent les convalescents dans une dépendance tout confort. Les jours passent, j’ai eu la visite de Stan, tout va bien, et puis Lili et Samuel sont aux petits soins.

Le Dragon aussi me visite régulièrement, elle était là quand j’ai pu voir mon nouveau visage. Stan est aux anges, selon lui, le résultat attendu sera au rendez-vous, c’est encore enflé, mais je pourrais être la sœur de ma mère au même âge. De toute façon, il faut compter environ douze mois pour le résultat définitif. Quant à ma poitrine, je m’y fais, et dans un sens, je suis contente d’avoir des seins, qui ne font pas trop factices. Je dis, « pas trop », car je trouve que j’en ai trop, surtout que le C annoncé semble être devenu un D, c’est la taille que je lis…

L’endroit est charmant. J’ai bien besoin du calme ambiant pour me retrouver, surtout pour m’accepter. J’ai aussi recommencé à travailler afin d’apprendre mon objectif, et surtout les personnes qui le compose. Ça facilite toujours le travail de savoir quoi et qui. Je travaille également sur ma nouvelle identité Floriane Eloi. Le prénom est dérivé de Florence, et Eloi parce que ce sont les deux qu’on fête le 1er décembre. Ils ne se sont pas cassés, mais comme je suis née sous X, ça colle, vu qu’on a souvent donné à ces enfants le prénom fêté le jour de leur naissance, ou de leur arrivée.

Quelque chose à savoir, c’est que j’emprunte l’identité d’une personne décédée. J’apprends son histoire dans les dossiers scolaires, de la D.A.S.S, enfin tout. Elle est bien née de parents inconnus, placée dans une famille d’accueil, adoptée par celle-ci, seule rescapée d’un accident de voiture, foyers, fugues, drogues, trafic, prostitution et overdose. Ma couverture, je sors de désintoxe et comme il faut bien manger, je fais ce que je sais faire… C’est simple, mais c’est ce qui passe et qui sera aisément vérifiable.

Niveau calendrier, je devrais être rétablie en six semaines. Ensuite, je devrais intégrer mon nouvel appartement dans ma nouvelle ville qui est payé pour les trois premiers mois, je suis inscrite à la CAF, de laquelle je percevrais APL et RSA. J’ai un compte dans une banque locale avec quelques centaines d’euros dessus pour constituer ma garde-robe et débuter, tout cela grâce à une association de suivi postcure.

Une fois cela posé, j’aurais une ligne téléphonique avec un code uniquement pour une extraction d’urgence. Je ne disposerais donc d’aucune surveillance rapprochée pour veiller sur moi. J’aurais un officier traitant, Alphonse, qu’il me sera interdit de rencontrer. On communiquera par écrit, via un double fond aménagé dans une ruche à livre. C’est très rudimentaire, mais radical pour éviter de se mettre en danger, il paraît…

Quant à mes revenus, et bien, il faudra que j’exerce le travail qui a été prévu pour moi. Si je voulais me rassurer, je pourrais dire, que c’est le plus vieux métier du monde ou qu’il n’y a pas de sot métier, sauf, qu’il n’y a pas d’école pour ça… Mais surtout, et vous l’aurez remarqué, question expérience, je n’en ai pas, et comment en avoir ? J’avoue, j’ai eu une idée, c’est glauque mais bon.

Si vous voulez tout savoir, je lis aussi tout ce que je trouve sur mon prochain métier… et ce n’est pas fait pour me mettre à l’aise, surtout quand on doit aussi l’être avec un nouveau corps. Pourtant, j’ai pris le temps de faire une sorte de synthèse.

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