98 – GODSMACK : Something Different

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Je sais qu’il ne faut pas que je traîne, sinon, il va falloir que je le porte. Même avec ma condition physique antérieure, ça deviendrait difficile. Personne ne s’étonne de quoi que ce soit, Lucas me dit par où aller, puis finalement son adresse, il faut une bonne dizaine de minutes, mais on y arrive, même les trois étages grâce à l’ascenseur.

Je connais le salaire d’un flic, rien de la résidence à l’ameublement ne serait possible, rien dont je puisse douter suite au commentaire de la serveuse. Je le jette sur son lit xxl, puis file rapidement à la salle de bain attenante pour revenir avec un verre d’eau. Je lui fais avaler comme je peux les derniers comprimés qui vont embrouiller sa mémoire et l’envoyer au pays des songe.

Ensuite, je commence ma mise en scène. Je commence par enfiler une paire de gants en latex puis dispose tout les produits neufs et scellés dont j’ai besoin, non sans l’avoir auparavant déshabillé :

1ère étape : le masturber pour qu’il sache qu’il y a eu de l’activité.

2ème étape : passer un anneau spécial à la base de ses testicules pour bloquer la circulation sanguine.

3ème étape : passer une belle cage de chasteté toute rose sur son bidule, puis placer la clé sous le lit, comme si elle était tombée.

4ème étape : lui accrocher un gag ball autour du coup, il ne faudrait pas qu’il s’étouffe.

5ème étape : lui enfiler une paire de bas noirs sans trop de soins.

6ème étape : déposer un petit godemichet dans une main.

7ème étape : faire quelques photos.

Au départ, j’avais pensé à le castrer, comme un chien. Cependant, je ne veux pas risquer de le tuer non plus, en m’abaissant à son niveau. Le reste dépend de lui, c’est ce que je dis en regardant ses testicules virer au rouge cramoisi. Normalement, il ne devrait pas avoir de séquelles durables, sauf s’il patiente trop. Auquel cas il pourrait devenir impuissant, et de la même façon si les tissus se nécrosent, adieu la dynastie…

Je ramasse tous les emballages ainsi que le verre, comptes pour m’assurer que je n’ai rien oublié, opère quand même une vérification minutieuse, puis referme la porte derrière moi. Je rentre à l’appartement, sort l’imprimante que j’ai apporté pour lancer le nombre de jeux dont j’ai besoin. Elle est petite, lente, je dois même changer les cartouches les unes après les autres.

Je remplis les enveloppes dûment étiquetées et timbrées, une pour Lucas, les autres pour chacun des commissariats du secteur police. Je renonce à la presse, ça fuitera, ou pas. On pensera que c’est une de ses multiples conquêtes qui dû vouloir se venger. Je ne doute pas que Jonas fera le nécessaire pour cacher tout ça sous le tapis, mais ça me suffit.

Sur le chemin du retour, je ne ressens aucune culpabilité, bien mieux, je me sens apaisée, comme je ne l’ai pas été depuis longtemps. Je me surprends à penser que pour l’instant, je n’ai pas le besoin d’aller plus loin. Je constate également que je n’ai aucune idée de comment je pourrais faire d’ailleurs. Certes, il y a tous les documents que je possède, seulement, ça pourrait mettre ma nouvelle vie en danger, et Pim’s par la même occasion. Même si je ne lui dois rien, il a sauvé ma peau, alors juste pour ça…

Tout ce qui pourrait moisir cet état de quiétude, c’est d’avoir branlé Lucas sans aucune réticence, comme j’ai pu le faire tant de fois. Je suis aussi consciente que, sans cette préoccupation de ne laisser aucune trace, j’aurais pu le sucer, comme si c’était normal, une absence totale d’appréhension.

C’est une nouvelle pièce de mon puzzle qui vient de prendre sa place. Il est certain que je n’aurais jamais, de moi-même, embrassé une carrière de prostituée. Cependant, si on a implanté les assignas de base, tout ce que j’ai pu développer autour, c’était quand même une part de moi. Les tenues particulières, les photos pour les sites, le plaisir que j’ai pu avoir, les pratiques que j’ai acceptées… Tout cela, on ne me l’a pas soufflé, j’aurais pu aussi y parvenir différemment, alors quoi ?

Je laisse donc cet élément, cette part de ma vie s’ajouter plutôt que de m’évertuer à la repousser à m’en épuiser. Je sais que je ne l’ai pas choisie, qu’elle m’a coûté énormément ainsi qu’aux miens, mais je ne peux que l’accepter, l’intégrer, quand bien même je savais, au fond de moi, que c’était anormal. Sans cela, je ne pourrais pas savourer pleinement la belle rencontre qui a été la mienne.

Ce que je sais aussi, qu’à cet instant, je peux dire « je me suis prostituée » en employant le passé, « je suis une pute » reste lui encore au présent. Mais je laisse cela de côté pour l’instant.

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