Un CV, quand c'est un CV de merde, même amélioré, cela reste un CV de merde.

Et le CV de Fanny Guidez était un CV de merde.

On le lui fit gentiment savoir.

Et on la renvoya à ses pénates.

Le soir-même, elle plaidait pour de la drogue auprès d'une de ses connaissances.

Facile à payer.

Juste en écartant les cuisses.

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" Que vais-je faire de toi ?, murmurait une voix non loin d'elle. Putain, dis-moi Fanny !"

Une voix qu'elle n'eut aucun mal à situer.

Son connard de frère.

Raté !

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" Mlle Guidez, vous êtes un échec. Vous n'arriverez à rien. Vous ne réussirez jamais sans un minimum de travail. De motivation. De sérieux. D'envie..."

Et elle en avait des tonnes des réflexions de ce genre.

Cela tournait en boucle dans sa tête.

Son préféré était :

" Fanny Guidez, vous êtes un échec."

Elle n'avait plus la force d'en rire.

C'était trop proche de la réalité.

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Il y avait dans le jardin miniminaliste au pied de sa chambre d'hôpital un petit arbre.

Dans ce petit arbre vivait un écureuil.

Il devint son meilleur ami.

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Son cher frère, toujours tiré à quatre épingles, la visitait chaque jour.

Elle devait saluer la persévérance.

Il s'asseyait et la regardait en silence, consterné et fâché.

" Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi !"

Il était persévérant.

Fanny se demandait combien de temps il allait tenir avant de l'abandonner.

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Et un jour, elle s'emmerdait tellement qu'elle sortit le téléphone de son sac.

Ce devait être son frère qui avait récupéré ses affaires. Le soir de la descente des flics dans ce squat où elle aurait pu enfin disparaître.

La batterie était à plat.

Fanny se leva, courageusement, et brancha tout le bordel.

L'écran s'alluma.

Fanny eut un sourire amer.

" Ici Anthéa. Que puis-je pour vous ?

- Comment peut-on se suicider ?"

Le silence succéda à cette question que posait Fanny.

Juste pour le fun ?

Oui...et non...