Les péchés de l'amour

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  Theman ouvrit les yeux. Il s’éveillait doucement après avoir passé encore une nuit agitée. Une nuit pleine de réflexions. Proche de lui, allongée, se trouvait la femme responsable de l’agitation de ses nuits. Elle se nommait Valentine. Ses cheveux étaient bruns, et elle aimait les portées attachées en laissant de légères mèches devant son visage. Ses yeux bleus venaient compléter un visage fin et harmonieux. Son nez fin surplombait une bouche fine et souriante. Elle était de taille moyenne, fine. Alors qu’elle dormait tournée vers lui, Theman l’observait. Il voyait une femme parfaite, comblant toutes ses attentes. Il n’aurait jamais cru qu’un jour il serait au centre d’un couple si parfait avec une femme si attentionnée. Il était conscient que beaucoup devaient les envier. Mais il y avait un problème qui accompagnait les deux amants : Theman doutait.

Il était un homme ni trop jeune ni trop âgé. De taille standard et fine, il aimait prendre soin de sa silhouette. Ses cheveux, courts et coiffés, trônaient au sommet d’une tête élégamment fine, avec des traits agréables au regard. Ses yeux, sombres, étaient fixés sur sa partenaire. Une femme remarquable, mais qui n’empêchait pas son compagnon d’avoir des doutes sur leur futur à deux.

Le plus étrange dans tout cela est qu’il ne savait pas exactement pourquoi il doutait. Il était arrivé à un âge où la norme voulait que l’on concrétise des projets, une situation, un couple. Bientôt, selon les codes de la société, ils s’engageraient ensemble. D’une certaine manière, il l’avait toujours voulu, mais, arrivée au moment de concrétiser leur engagement, une peur était apparue. Il avait évidemment des sentiments pour Valentine, mais une chape de plomb invisible l’accompagnait sentimentalement.

  Il observa la belle femme à ses côtés. Elle dormait toujours paisiblement, sans se douter des pensées perdues de l’homme partageant sa vie. Il décida de se lever. Pris du désir soudain de sentir le vent, il enfila une tenue de sport et partit courir à jeun dans la forêt proche de leur habitation. Celle-ci était de couleur rouge.

Le temps était lourd, le soleil commençait doucement à briller, donnant au ciel une couleur de plus en plus chaude. Des nuages étaient déjà bien présents dans le ciel. Celui-ci était à peine visible. Un vent froid soufflait.

Theman courait à un bon rythme malgré la météo oppressante. Les arbres défilaient autour du sentier alors que l’humidité et le temps lui pesaient. Courir lui permettait de repousser des questions auxquelles il ne voulait pas répondre. Il arriva à un passage du sentier plus étroit, avec d’un côté des arbres serrés et de l’autre, un rocher sortant du sol et haut de trois mètres. Il passa comme à son habitude entre les deux sans ralentir le rythme, sans se douter de ce qui allait survenir. Alors qu’il arrivait au bout du passage, une ombre noire surgit à grande vitesse de sa gauche et le percuta de plein fouet, l’envoyant s’enfoncer dans les arbres.

  Il mit de longues minutes à s’éveiller. Il était en plein cœur de la forêt, hors du sentier. Son premier réflexe fut de regarder autour de lui, avant de se souvenir de ce qui l’avait percuté.

« Où est passé cet animal ? Je n’ai pas bien vu ce que c’était, mais il était lourd ! Mon Dieu, j’ai de la chance de n’avoir rien d’autre que des éraflures ! »

Autour de lui, les arbres très proches laissaient peu de place à la lumière. Il ne distinguait qu’un vague cheminement entre eux. Avant de se diriger vers celui-ci pour revenir au sentier, il passa sa main sur son corps afin de vérifier que tout allait bien. Quand celle-ci toucha son front, il ne put s’empêcher un cri : « Je saigne ! Je sens qu’il y a des égratignures partout sur mon front. Les branches ont-elles griffé mon visage à ce point ? Je me sens mieux maintenant, mais ces marques sanglantes sur mon front l’occupent dans toute sa largeur et sa longueur ! Elles ne me font pourtant pas souffrir plus que ça. Je dois rentrer au plus vite me soigner. Mais où est passé l’animal ? »

Son regard se promena tout autour, mais ne perçut pas de mouvement. L’animal n’était pas à ses côtés. Il remarqua qu’un vent s’était levé, comme une brise chaude. Il se mit debout, et se dirigea vers le cheminement au milieu des arbres obscurs. Le temps lui parut long sans qu’il ne vît pas de traces du sentier. Il commença à douter d’être sur le bon chemin. Il finit par arriver à un croisement. La confusion du jeune homme était totale désormais. Le chemin de gauche semblait long, mais plus lumineux, il lui parut plus facile. Celui de droite était encore plus sinueux que celui qu’il avait emprunté jusque-là. Il allait choisir celui de gauche, quand le cri d’un animal se fît entendre de ce côté. Il se dirigea vers celui de droite, craignant de rencontrer de nouveau l’animal imposant responsable de son égarement.

  Il marcha de longues minutes, toujours dans une obscurité ne faisant qu’augmenter. Soudain, au détour d’un changement de direction, il commença à percevoir plus de lumière. Au bout de quelque temps, la lumière était de plus en plus forte et il finit par voir une fin au sentier, le sortant de la forêt. Une fois les bois quittés, la surprise ne diminua pas : il était devant un lac. Stupéfait, n’ayant jamais vu ou pensé qu’un lac était ici, il en oublia de regarder plus autour de lui. Ce n’est que lorsqu’il remarqua le reflet dans l’eau du ciel qu’il leva les yeux. Il était totalement différent. Les nuages l’avaient progressivement quitté, dévoilant une couleur surprenante : le ciel était rouge. C’était un rouge qui respirait la passion de la vie. Theman était bouche bée devant le spectacle qui s’offrait à lui. Autour du lac, la forêt s’étendait. Il n’y avait d’autres issues que celle par laquelle il était venu. Il tomba à genoux devant la scène qui se tenait devant ses yeux éberlués. Le vent chaud continuait à souffler sur son visage meurtri.

De longues minutes semblèrent s’écouler sans qu’il ne bougeât pas. Soudainement, il perçut un mouvement proche de lui à sa gauche. Une fois de plus, il ne crut pas ses yeux. Un jeune homme se tenait devant lui, vêtu noblement d’habits d’un autre siècle. Sa stature droite imposait le respect. Ses cheveux sombres s’accordaient harmonieusement avec son visage fin. Celui-ci semblait compatissant avec un air de sincérité et de gravité qui se mélangeaient. Il semblait familier à Theman qui lui demanda : « Qui êtes-vous ?

Le nouveau venu déclara en ces termes :

“Ô toi, âme à qui, en ce jour j’apparais

Permets-moi de présenter mon humble personne

Je me nommais Roméo, l’amant de Vérone ma fin tragique obtint l’immortalité.

Approche et viens à moi : je serai ton guide.

À travers ces lieux, tu obtiendras des réponses

À condition d’être honnête et lucide

Peut-être que de ton front s’ôteront ces ronces

Une pour chaque péché existant,

En toi, l’amour peut apparaitre plus limpide

Si tu apprends les facettes des sentiments.”


  Si le jeune homme avait déjà été choqué, ce n’était rien comparé à ce moment. Il comprit pourquoi l’apparition lui paraissait si familière : il avait, comme tous, entendu parler de l’histoire tragique des amants Roméo et Juliette. Il comprit qu’il devait être dans un rêve à la suite de son choc avec l’animal. C’est pour cela qu’il voyait la scène devant lui avec un ciel si rouge.

“Tu as mentionné des ronces sur mon front, je n’en comprends pas la signification, demanda-t-il à son nouveau guide.

— Approche du lac, mon ami, et regarde ton propre reflet. Tu comprendras mieux. Une fois que tu assimileras pourquoi tu es ici, nous pourrons commencer ton chemin. Le lac nous sera essentiel”, annonça Roméo.

Theman s’exécuta et scruta son reflet. Une fois de plus, il n’en crut pas ses yeux. Ce qu’il pensait des plaies sur son front était en fait un motif complexe. Sept roses avec des ronces sanguinolentes ornaient son front en un motif semblable à une couronne. Mais elles ne saignaient pas, apparaissant juste d’un rouge vif.

*******

  Theman n’en revenait pas. Le motif sur son front, ces sept roses entrelacées de ronces, était si précis, si visible ! Il se tourna vers Roméo : “Pourquoi sont-elles apparues ? Comment puis-je me soigner ?

— Mon ami, ces roses représentent les différents péchés de l’amour. Tu doutes en ce moment de ton amour n’est-ce pas ? Nous sommes ici en un lieu qui te permettra d’y voir plus clair. Nous allons progresser à travers chacun de ces péchés, afin que tu comprennes toutes les choses qui, pour l’instant t’empêchent d’avoir une relation épanouie. C’est en les comprenant que tu pourras faire disparaitre ces plaies de ton front, et peut-être revenir vers le lieu d’où tu viens.

— Je dois être dans un rêve”, hallucina Theman.

Son guide l’invita d’un geste de la main. Roméo se déplaça au bord du lac circulaire. En le rejoignant, Theman sentit encore ce souffle chaud caractéristique de ce lieu.

“Nous allons à présent explorer le premier de tous les péchés. Suis-moi à travers l’eau.”

Il s’avança dans l’eau sans que celle-ci ne semble pas le mouiller. Theman hésita avant de le suivre.

— Je suis pris dans mes pensées, je souhaite me réveiller et faire disparaitre ces marques sur mon front. Si, en faisant tout ça, j’ai l’opportunité de faire disparaitre mes doutes amoureux, profitons-en ! » se motiva-t-il ?

Il pénétra à son tour dans le lac. Il ne sentit pas l’effet habituel mouillant de l’eau. Le niveau de l’eau arrivait à son cœur, il vit le ciel rouge tourbillonner et le décor changer, l’eau disparaissant. Il se trouvait à proximité de son guide devant un nouveau grand lac. Un ilot se trouvait sur celui-ci, et deux petites personnes semblaient dessus.

Roméo s’avança vers l’ilot, marchant sur l’eau. Theman en fit de même.

« Nous ne pouvons nous enfoncer dans le lac sans avoir compris les notions du précédent. Allons voir les deux pêcheurs. »

Theman fut surpris en arrivant sur place. Ceux qu’il avait pris pour deux petites personnes étaient deux adultes à genoux. Une marque à leur cou était rouge et sanguinolente. Ils étaient jeunes, bruns et se ressemblaient. L’un était un homme de la trentaine environ, les cheveux longs et habillés élégamment. L’autre était une femme, encore mieux élégamment vêtue. Ils semblaient tous les deux porter quelque chose sur leurs épaules tel un fardeau, les empêchant d’être debout. Ils se touchaient, essayaient de s’entrelacer, mais ne semblaient pas pouvoir se voir. Roméo prononça :

« Vois ici le plus pardonnable des péchés

Futile la raison comparée à l’amour

Aléatoirement, le cœur s’éprend un jour.

Les amants que tu vois ici agenouillés

Sont Marguerite et Julien de Ravalet

Toute leur vie, ils n’ont pu faire autrement

Désirant celui qui avait le même sang

Ils se voyaient cachés dans des lieux tels Fougères

Et finirent exécutes pour adultère.

On ne peut choisir qui notre cœur va chérir

Le but de tout amour devrait être la joie

On ne devrait faire des choix faisant souffrir

Eux n’ont pu, l’époque ne laissait pas la voie.

Prends le bon chemin malgré la douleur du choix

Quoique le bonheur s’en trouvera amoindri

Prends des décisions qui empêcheront le drame

Chanceux sont-ceux qui vivent pleinement leur vie

Nous ne pouvons que prier pour les autres âmes. »


  Theman prit le temps de réfléchir à ces paroles. Il sut ce qu’il devait en couter à Roméo de les prononcer. N’était-il pas un exemple parfait d’un amour interdit ? Il avait lui-même souffert d’un amour rendu compliqué par des conflits entre des familles rivales. Juliette et lui auraient très bien pu se trouver en ce lieu à la place du frère et de la sœur.

« Je comprends ton message ô guide, lui annonça-t-il.

— Oui, je le vois à tes yeux. As-tu déjà ressenti le désir d’une idylle surpassant les barrières ?

— Je le pense en effet. J’ai moi-même été très amoureux adolescent de ma professeure privée de Sciences. Je ne pouvais m’empêcher de la complimenter, d’apprécier son sourire et sa beauté. J’ai essayé de faire un jour une tentative de déclaration. Je compris à sa réaction qu’elle s’en doutait depuis longtemps. Elle rougit et ne dit jamais rien à ce propos. Mais son attitude changea, elle devint distante et bien plus froide.

— Et qu’en conclus-tu ? s’enquit Roméo.

— J’en conclus que, bien que cette histoire-ci soit de sens unique, la morale peut être appliquée à tous les cas. Premièrement, il ne faut pas confondre amour et désir. C’était le deuxième dans mon cas, et rien de bien concret ne serait survenu si mes avances avaient été reçues. Je n’aurais été que moins attentif et dérouté d’un chemin pour lequel je travaillais. Deuxièmement, si un amour cause de trop gros sacrifices, ne vaut-il pas mieux vivre pleinement sa vie ? Sinon, l’amour peut causer une amertume par les dégâts qu’il aura provoqués dans nos vies. Celles-ci sont des cadeaux dont il nous est demandé de les savourer pleinement », finit Theman.

Sur ces paroles, il sentit le courant d’air chaud souffler sur son visage. Il passa ses doigts à son front. Une des sept roses avait disparu.

« Tu as compris le sens de ce cercle, je t’en félicite, dit Roméo. Il est à mes yeux celui-ci qui est le plus excusable, car il est difficile de raisonner en amour. C’est pour ceci que les deux amants que tu vois peuvent se toucher et communiquer.

— Quel est le prochain cercle, ô guide ?

— Je t’en laisse la surprise. Suis-moi à travers le liquide. »

Ils laissèrent les amants derrière eux, plongeant dans le lac.

******

  Ils apparurent sur une nouvelle plage, au bord d’un lac d’un aspect différent. Un souffle chaud était présent, le ciel était d’un rouge toujours prononcé. Theman s’interrogeait. Était-il vraiment dans sa conscience ? Que s’était-il passé lors de son choc ? Était-ce un coma ? Tout autour de lui semblait tellement réel. Ils se dirigèrent vers la plateforme apparente au milieu du lac.

Une fois arrivé, Theman sentit que l’atmosphère était différente du cercle précédent. Deux hommes étaient apparents sur cette ile. À gauche, un homme debout avait les chevilles enfoncées dans le sable et les poignées liés. Il était de grande taille et avait une solide posture. Une légère barbe couvrait son visage qui semblait sévère. Un sablier géant se trouvait proche de lui, mais pas assez pour être à portée de ses bras. Dans ce sablier, de l’or mélangé à des diamants s’écoulait. Le fond du sablier était ouvert, donnant sur un puits en forme de couronne qui semblait sans fin.

Le deuxième était à droite des deux visiteurs. Il était vêtu d’habits religieux. Ceux-ci donnaient, malgré leur l’apparence onéreuse, l’impression de le brûler. Son visage était fatigué. Il exprimait aussi la terreur. Il regardait régulièrement le ciel et semblait voir des images lui causant l’effroi. Face à lui se trouvaient des ombres et un bâtiment semblable à une église. Il cherchait à s’y réfugier, comme pour échapper à ce qu’il voyait au ciel. Les ombres lui interdisaient l’accès à ce bâtiment. Une fois qu’ils s’approchèrent suffisamment, Roméo déclara :

« Regarde ces deux célèbres personnages

Deux représentations d’amour matériel

Ces deux hommes ont transgressé durant leur âge

Trop attirés par des valeurs superficielles.

À gauche debout, face au sablier

Est Hernán Cortés, conquistador espagnol

Par sa non-satisfaction de simples oboles

Nombre d’hommes ont donné leurs vies, sacrifiées

Ce guerrier désirait richesse et pouvoir

Sa mort en disgrâce dut bien le décevoir.

Le deuxième homme à droite de tes yeux

Fut de son vivant la honte de sa religion.

Jean XII fut nommé pape devant Dieu

Les actes qu’il commit sont une aberration.

Accusé de meurtres, il commit des adultères

Parjurant, commettant incestes et sacrilèges

De pape, il ne méritait pas les privilèges

Il est digne de son image impopulaire.

Un amour appliqué a des biens matériels

Ou à des concepts obscurs, tels, le pouvoir

N’amènent véritable bonheur dans la vie

Un bel amour a la chance d’être éternel

Envers et contre tout, il faut le promouvoir

Appliqué fidèlement, il est infini. »

  Theman prit le temps de bien imprégner dans son esprit ces sages paroles. Les deux individus se dégageant de ce cercle lui faisaient comprendre des choses. Au bout de quelques minutes, il se tourna vers un Roméo bienveillant envers lui : « Je pense que, moi aussi, j’ai parfois trop mis l’accent sur les besoins matériels au détriment de ma relation. Il y a quelques années, le démon du jeu s’était emparé de moi. Je passais beaucoup de temps hors de mon foyer, et j’ai commencé à perdre mon argent. J’étais pris dans un cercle infernal. Chaque fois, c’était la même pensée : “j’ai trop investi pour m’arrêter là” ou bien “je vais forcément gagner un jour”. Ceci a occasionné maintes disputes avec Valentine. Elle aurait préféré que je garde mon argent, ou au moins l’investisse dans notre relation plutôt que de le dépenser de cette manière. Un jour, elle prit la décision de détruire mes accessoires me permettant de jouer. J’étais alors entré dans une colère noire envers elle. Cela dura plusieurs jours. Ce fut l’une de nos plus grandes disputes.

— Et qu’en conclus-tu ? demanda Roméo.

— Je comprends mieux les choses. J’ai toujours refusé de le dire à Valentine, mais cet acte a été le déclencheur de mon arrêt aux jeux. Mais plus que ça, c’est le geste qui importe. Car elle aurait pu me quitter, mais elle a préféré par amour faire un geste difficile et me donner du temps. Aucun bien, aucune richesse ne vaut le temps donné en amour. C’est une substance qu’on ne peut récupérer, par aucun moyen. C’est la plus grande des valeurs qui existent en ce monde. »

Alors qu’il parlait, le sentiment chaud se propagea sur son front. Il en déduit qu’une rose supplémentaire s’était effacée.

« Dis-moi Roméo, d’autres âmes sont-elles dans les cercles ? s’enquit Theman.

— Oui, tous ceux partageant le même péché sont présents. Ils sont la matière du lac et forment de leurs essences le cercle. Ils t’ont montré des exemples avec leur châtiment. À présent que tu as accompli le deuxième cercle, viens et continuons ta progression. »

*****

  Ils pénétrèrent dans le troisième cercle. Ils marchèrent instinctivement vers le centre où se trouvait un ilot. Mais, contrairement aux autres, Theman ne put distinguer qui s’y trouvait en raison d’une masse obscure tout autour de la terre. Il ralentit à la frontière de l’ombre, et observa son guide. Roméo ne ralentit pas et franchit la barrière. Il sortit un bâton d’une poche de son vêtement. L’objet devint incandescent à son bout après que son propriétaire le frotta. Il éclaira ainsi les lieux. L’atmosphère y était étrange. Un individu se déplaçait, semblant maitre de ses gestes. De belle taille, ses cheveux étaient clairs et ses yeux séduisants. Il donnait immédiatement l’impression d’être de grande lignée. Il semblait devoir faire quelque chose. Cependant, son comportement, en contraste de son apparence, trahissait qu’il était perdu. En s’approchant, la lumière de Roméo fit apparaitre l’ombre de l’homme. Theman fut surpris des mouvements de celle-ci, qui ne se déplaçait pas comme son propriétaire et semblait le commander sans que l’homme ne le voie pas.

Roméo proclama :

« Observe le nouveau lieu où nous nous trouvons

Il est celui de ceux qui furent sous emprise

Perdant la réalité pour de belles émotions

De leur vie, jamais n’ont possédé la maitrise.

L’homme proche de nous fut une sorte de roi

Aucun couronnement, son nom est Edward VIII Wallis Simpson fut rythme de ses jours et nuits

Les instances agirent avec désarroi.

Sa relation causa le chaos dans son pays

C’est arrivé à un moment clé de l’histoire

Le temps n’était pas à commenter ses déboires

Les vrais besoins étaient calmes, stabilité

Et non du temps perdu pour un manipulé.

Un bel amour n’est pas une fatalité

Ça le devient quand l’un se fait influencer

Un amour appliqué de manière différente

N’entrainera autre part qu’une longue pente. »


  Theman regardait alors l’homme avec une nouvelle vision. De la pitié naissait en lui devant l’indécision d’un homme qui n’avait pas eu de son vivant la carrure pour son devoir.

« Dis-moi Roméo, tous ces gens peuvent-ils nous voir ? Nous entendre ? Ressentir notre présence ?

— Non, ils sont soumis à leur châtiment et ne voient que celui-ci. Que provoque en toi ce cercle ?

— J’ai moi-même donné de l’amour à des personnes qui n’en avaient pas autant pour moi. Des “amis” qui profitaient de moi, me faisant faire des tâches ingrates, prenant des affaires qui m’appartenaient. J’y voyais là la chance de faire partie d’un groupe, de quelque chose. Mais la vérité est autre. Ils ne m’ont jamais considéré comme un membre de ce groupe. J’ai ainsi perdu mon temps, mon honneur et d’autres potentielles amitiés.

— Je partage ton avis. Ne sois néanmoins pas trop dur envers toi-même, car ce passage est essentiel à la vie. Il permet un apprentissage des valeurs amicales.

— Merci, ô guide. Je comprends de même que rien de bon ne peut sortir d’une situation biaisée depuis le départ. Il est vain d’en espérer autrement, car les intentions n’ont jamais été les mêmes. »

Sur ces dernières paroles, la troisième rose s’effaça. Roméo observa la scène, satisfait.

« Tu comprends ce cercle Theman. Le prochain y est semblable, car s’il faut juger les manipuler, les manipulateurs n’en réchapperont pas non plus. »

Ils quittèrent la zone d’ombre, s’enfonçant dans le lac et avançant au prochain cercle.

****

  Après le souffle chaud, Theman arriva au lac suivant. Il nota que les cercles d’eau rétrécissaient progressivement. On distinguait déjà l’ilot en son centre. Theman y observa deux femmes. Roméo se dirigea directement, suivi du jeune homme.

Arrivé au centre, Theman observa les deux femmes. La première était debout, devant une vaste table. Elle avait la peau bronzée et une taille moyenne. Son visage était beau, mais sévère. Son air s’accordait avec et respirait l’autorité. Aux pieds du meuble se trouvaient deux paniers de fruits exotiques. Sur la table se trouvait une construction en forme de cité. Les fruits étaient utilisés pour la modéliser. Mais à chaque fois que la femme posait un fruit en base d’un bâtiment, celui-ci pourrissait anormalement rapidement et rendait la construction impossible. Elle recommençait, ainsi de suite.

La deuxième portait des vêtements égyptiens. Elle avait une stature royale et se tenait à genoux devant une table basse. Son regard était profond et perçant, en plus de son maquillage atypique. Son visage était fin. Sur la table face à elle se trouvaient des bouts de pierre, cachant une trappe. Elle devait constamment choisir entre quatre choix. Son attitude indiquait qu’elle se trompait dans sa décision à chaque fois qu’elle en soulevait un. Un cobra sortait de la trappe à chaque fois, la mordant.

Roméo leur jeta un regard avant de déclarer :

« Nul Homme ne peut esquiver son jugement

S’il en est un cercle pour les manipuler

Le manipulateur mérite tout autant

Il est important de séparer les péchés.

Deux femmes plus que célèbres apparaissent à toi

La première se nomme Sémiramis

Reine légendaire de Babylone un temps

Aida un mari général dans son office

Pour ensuite grandir, eut le Roi près de soi

Le premier mort étant devenu gênant.

La deuxième est la plus célèbre d’Égypte Cléopâtre, ce nom ne t’est pas inconnu

Firent allégeance et romance avec César

Elle en fit de même avec Marc-Antoine.

Ils sont les seuls sachant si c’était un hasard

Leurs bénéfices furent grandement accrus

Les deux amants finirent tôt dans une crypte.

Ne te méprends pas dans ton interprétation

Ici nous ne jugeons toutes les actions

Mais à la place, l’impact sur leurs relations.

Un amour peut-il avoir une belle fin

S’il est basé sur autre que des sentiments ?

Toutes finissent mal, ce n’est pas anodin

Les sentiments intéressés doivent être absents. »


  Alors qu’il finissait ses paroles, son interlocuteur comprenait déjà le sens de ces phrases. C’était le revers du précédent cercle. Theman comprenait le sentiment qui se dégageait des deux femmes.

« Roméo, je crois que j’ai déjà agi pour des raisons communes. Ce n’était pas à la même ampleur, mais il m’est arrivé de séduire des femmes pour autre chose que leur amour. Durant l’adolescence et la jeunesse adulte, je cherchais à me donner confiance en moi et à me sentir plein de charme et de vie.

Uniquement pour mon égo, je fis croire à des femmes que j’avais des sentiments pour elles. Je comprends maintenant que c’était jouer avec leur cœur.

— C’est bien admis, remarqua Roméo. Qu’en dis-tu de ces dames et de leur cercle ?

— Je comprends le but derrière tout ça. Nous ne jugeons pas leur vie, elles agirent peut-être pour de bonnes raisons. Mais qui souhaite avoir un amour vrai et puissant ne peut faire les mêmes choix que ces femmes, car ce sont des décisions qui se paieront durement dans la vie. »

En même temps que ces dernières paroles, une rose supplémentaire s’effaça du front du jeune homme.

— Passons au prochain mon ami, indiqua Roméo. »

***

  Levant la tête au travers de l’habituel souffle chaud, Theman observait le nouveau lieu où il se trouvait. Roméo était à côté de lui. Le décor semblait différent des précédents cercles. Le ciel avait changé de couleur, quittant le rouge si caractéristique pour un noir marbré de lueurs violettes. Les arbres autour de l’eau semblaient plus sombres et menaçants. L’eau, quant à elle, inspirait la crainte des profondeurs par son aspect lugubre.

« Je me doute de tes pensées, le devança Roméo. Les prochains cercles seront identiques désormais. Nous sommes entrés dans la noirceur humaine. »

Il avança, marchant vers un ilot au centre du lac. Theman lui emboita le pas.

Arrivé au centre, Theman ne vit personne. Seuls quelques larges rochers se trouvaient au centre du monticule. Cependant, il entendait un souffle de l’autre côté de ceux-ci. Faisant le tour, il tomba nez à nez avec un homme asiatique, dont les membres s’étaient fondus dans la roche, ne laissant que son torse apparaitre à l’air libre. Ses yeux allaient dans toutes les directions, semblant ne pouvoir voir ce qui les entourait. Il avait la quarantaine, il était brun, et il portait l’uniforme des militaires japonais de la Deuxième Guerre mondiale. Une légère barbe et moustache ornaient son visage. Il avait des lunettes rondes. Roméo ne lui jeta qu’un bref regard avant de prononcer :

« Les lieux où nous allons désormais pénétrer

Sont les péchés les plus vils qu’on puisse produire

Là, peu importe leur ordre, la gravité

Est égale : tous devront longtemps repentir.

Nous sommes tous différents, il en est un fait

Ces différences nous rendent ainsi semblables.

Les manques de respect envers l’humanité

On conduit à nombre de crimes abominables.

D’Homme, cette chose ne mérite le titre

Seul le dégout me vient lorsque je pense à lui

Il a écrit de l’histoire un affreux chapitre

Vois le criminel que fut Shirô Ishii.

Il fut durant la Seconde Guerre mondiale

En charge de l’unité 731.

Ils commirent grand nombre d’actions

Pratiquant des actes, telle la vivisection

Refusant aux cobayes leur genre humain

Aujourd’hui, il partage leur sort de manière égale.

L’amour n’appartient pas à un unique plan ;

Ressentir de l’empathie envers son prochain

Est un chemin incontournable à chacun

Souhaitant vivre le plus pur des sentiments. »


  Le jeune homme prit le temps d’assimiler les sages paroles de son guide. Il observa l’homme fondu au rocher, et se rappela de tout ce qu’il entendit à propos des crimes contre l’humanité durant les guerres. Il se souvint que cet homme avait échappé au procès de Tokyo en passant un pacte avec certains haut placés de l’Armée américaine. Il put vivre le reste de sa vie paisiblement sans répondre de ses actes.

« Comprends-tu ce que ce cercle signifie ? demanda Roméo.

— Je le pense oui. Il symbolise l’amour que nous devons avoir pour nos semblables. J’ai moi-même manqué d’empathie. J’étais jeune, à un âge où la bêtise s’exprime sur les autres. J’ai vu des plus faibles que moi subir moqueries, violences et humiliations devant moi. Au lieu de m’interposer ou de leur tendre la main, je les ai ignorés, étant content de ne pas être à leur place. J’ai même parfois ajouté à leur supplice, propageant rumeur et moquerie. La peur d’être rejeté par les autres m’a ainsi fait agir, ainsi que le désir d’appartenir à la foule majoritaire. Une fois un certain âge passé, je compris mes erreurs et fis de mon mieux pour empêcher de telles situations autour de moi.

— Je comprends tes sentiments. Nous avons tout un jour regretté des gestes injustement durs envers d’autres.

— L’amour est un sentiment général. Ressentir de l’amour en est la plus belle facette. On ne peut aimer correctement quelqu’un sans être capable d’un minimum d’amour pour l’humanité ou le monde qui nous entoure.

Alors qu’il parlait, il sentit une cinquième rose disparaitre de son front.

— Tu as franchi une nouvelle étape, mon cher ami, déclara Roméo.

— Les suivantes seront-elles aussi sombres ?

— Elles seront d’un genre différent, mais puisent dans ce que l’homme peut faire d’horrible. Viens, avançons. »

**

  Les deux hommes arrivèrent sur le nouvel ilot, dans une atmosphère toujours similaire à la précédente. Theman se doutait que la ou les personnes qu’il allait, voir avaient fait des actes répréhensibles.

Arrivant sur la terre derrière son guide, le jeune homme vit directement le témoin de ce cercle. C’était un homme, debout, avec une marque sur le front. Séparés en trois parties, les motifs au-dessus étaient rouge vif. La base semblait être d’une couleur plus sombre, un brun évoquant la terre humide. Ces deux motifs formaient une rose, dont la tige se prolongeait sur tout le corps de l’homme jusqu’à atteindre son cœur.

Son comportement était étrange. Ses yeux ne semblaient pas voir les deux visiteurs. Il semblait regarder sans cesse des gens autour de lui, mais sans réussir à communiquer avec. Son visage exprimait la solitude.

Theman reconnut l’homme à qui il faisait face. Roméo se tourna vers lui et dit :

« En progressant à travers ces chemins obscurs

Tu découvres les lourds crimes commis par d’autres.

Ici, la pénitence est longue, sois-en sûr

Pécher envers sa famille est une grave faute.

L’homme debout que tu peux observer là, seul

Est célèbre, car coupable de fratricide

Caïn, de son nom, versa le rouge liquide

De son frère Abel, hâtant sa mise en linceul.

Caïn le jalousa pour l’affection de Dieu

Ne comprenant là l’avantage d’être deux.

Souvent, aimer peut conduire à une famille

La création ne peut être saine et belle

Si un principe idoine n’est respecté :

Le sang familial ne peut être versé.

Désastreuses pourraient devenir les séquelles :

Caïn ne vivra jamais une vie tranquille. »


  Theman médita sur ces paroles. Il connaissait bien l’histoire de ces deux frères avec la conclusion fratricide. La marque sur Caïn le faisait reconnaissable de tous.

« — Nous sommes au cercle de l’amour familial. Je comprends ce que tu cherches à me dire par tes paroles. Quand j’étais plus jeune, j’ai fait du mal à ma sœur. Elle me dépassait dans des domaines que je chérissais. Je n’ai pas cherché à tirer profit de ce qu’elle pouvait m’offrir. Au contraire, je l’ai enviée et j’ai cherché à la dominer. Elle manqua de confiance en soi à des moments difficiles pour un adolescent. Je regrette mes actes.

Car la base de la famille est l’amour. Inconsciemment, c’est le schéma familial qui est appliqué à notre conception des liens du sang. Il faut donc que celui-ci soit sain pour que le futur auquel nous aspirons puisse l’être tout autant. »

Le souffle chaud fit disparaitre l’avant-dernière rose alors que Theman finissait sa phrase. Roméo le regardait avec fierté.

« — Mon ami, tu passes chaque épreuve avec succès. Il ne te reste plus qu’un cercle à découvrir pour arriver à la finalité de ce voyage. »

*

  Ils laissèrent derrière eux Caïn et le sixième cercle. Traversant le lac, ils arrivèrent au dernier des sept cercles. Theman regarda autour de lui. Le ciel et l’atmosphère qui s’en dégageaient étaient semblables aux deux précédents. Mais le lac était plus petit que précédemment. Il voyait déjà des reliefs au sol de l’ilot, devinant la présence du témoin du péché de ce cercle.

Ils avancèrent jusqu’au centre de l’amas de roches et de terres. Theman se sentait étrange. Toute cette progression depuis qu’il s’était réveillé de sa collision lui semblait tellement étrange. Mais ce qui lui était le plus bizarre était le fait que tout ceci pouvait bientôt se finir. Théoriquement, qu’allait-il se passer s’il venait à triompher de la dernière étape ? Et s’il échouait ? La logique voudrait que s’il réussissait, il puisse se réveiller. Pour le cas contraire, il préféra ne pas y penser. Roméo à côté de lui, sembla deviner ses pensées, car il tînt ces paroles : « — nous sommes ici dans le but de t’éclairer dans tes incertitudes, plus que de vouloir te faire passer des défis. Observons ensemble celui vers qui nous marchons. »

Ce que Theman avait pris pour des reliefs était la moitié d’un homme. Couchée à l’horizontale, la partie de son corps en contact avec le sol semblait avoir fusionné avec. Ne restait que la moitié d’un corps, vivant, fixé au sol pour l’éternité. Son regard semblait vide. Son visage était dur. Un air effrayant se dégager de cet individu. Roméo le regarda, avant de prononcer :

« Du dernier des sept péchés, tu dois t’affranchir,

Tu auras ainsi progressé dans cette quête

Cherchant à discerner tes secrets désirs

D’un homme nouveau, vient à nous la silhouette.

D’un autre personnage, l’ombre apparait

Il vécut il y a longtemps en Italie Surnommé le boiteux, venant de Rimini Sanguinaire, il était ainsi fort réputé.

Il avait Paolo comme frère cadet

Et une femme, Francesca da Polenta durant sa vie, il vécut beaucoup de l’épée :

Vois celui qui fut Gianciotto Malatesta.

Il assassina Francesca et Paolo

Les pensant amants, utilisa son couteau.

Cet ultime lieu pour l’amour est atypique

On ne peut faire pire au sein de son couple

Que d’atteindre à une vie qui est si unique :

Mieux vaut se séparer si l’amour s’essouffle. »


  Theman prit le temps de réfléchir à ces paroles, et observa la moitié d’un homme qui se présentait à lui. Il comprit pourquoi c’était le dernier à lui être présenté, ainsi que le péché de ce cercle. Il représentait deux péchés de l’amour à lui seul. Il avait ainsi commis le péché familial, mais surtout celui passionnel. Roméo devina au regard de l’homme qu’il réfléchissait avec justesse. Celui-ci déclara : « — nous sommes ici au cercle de l’amour passionnel. La passion est un sentiment qui nous anime tous pour une raison ou une autre. Elle apparait souvent en amour. Je me suis moi-même rendu coupable de ce péché. Par pulsion je me suis battu avec des amis au nom du regard d’une femme, projetant ma colère sur des gens plutôt que l’amour. Car rien, même l’amour n’excuse la violence. Aucune raison, aucun prétexte n’est valable pour priver quelqu’un de son bien le plus précieux qu’est la vie. C’est en respectant la vie et ses conséquences qu’on peut respecter l’amour. »

Sur ces dernières paroles, un vent chaud se leva et s’enroula autour de Theman. Sa force était telle qu’il soulevait ses cheveux vers le ciel, et progressivement l’entoura tel un cocon brulant et lumineux. Il le souleva et l’emmena vers le ciel, quittant le dernier des cercles.

*

Quand Theman put reprendre conscience de ce qui l’entourait, il fut très surpris. Plus aucune trace des lacs ou forêts. Il se trouvait sur une passerelle fine, faite d’une pierre qui lui était inconnue. Sa longueur était impossible à déterminer. L’extrémité qu’il pouvait, voir pénétrait dans un nuage. Autour de lui, des couleurs dorées semblaient se refléter sur l’air. Tout autour de lui semblait onirique. À ses côtés se trouvait son guide bienveillant. Ses yeux étaient posés sur le jeune homme. Il déclara :

« Vois ! Nous arrivons à la croisée des chemins.

Tu as su comprendre les différents péchés

Les roses de ton front se sont donc effacées :

Il va être temps de diriger ton destin.

Lors de notre chemin, d’autres ont témoigné

De ce qui peut négativement impacter

La pérennité de la vie et de l’amour.

Certains étaient compréhensibles dans leurs choix

Où d’autres jamais, je préfère être sans détour

Voici donc les tableaux présentés devant toi.

Quelle sera la décision que tu prendras ?

S’il s’agit du bon, le doute disparaitra

Un esprit clair, de te relation est la clé

Il amènera à ta vie la félicité.

Vois un dernier exemple fort en ton guide

Ma vie ne prit sens qu’en suivant mes sentiments

Mes choix finirent en une fin acide

Me laissant un souvenir plus que bienveillant.

Ici est le moment des adieux, mon ami

Je prie pour que le droit chemin de ta vie

Te sois doux à toi qui franchis ainsi l’exploit

De surmonter les défis sommeillant en toi. »

  Roméo s’effaça dans les lumières dorées alors qu’il prononçait ces paroles. Theman était désormais seul face au chemin. Les deux sens semblaient s’offrir à lui. Il était maitre de sa décision. Il pensa à Valentine, cette femme sublime dans tous les sens du terme. Elle devait s’être réveillée et l’attendre inquiète. C’étaient les doutes envers son amour qui l’avaient plongé dans ce monde. Il se remémora tout ce qu’il lui était arrivé. Il avait vu tous les péchés de l’amour. Il avait inconsciemment déjà compris ce qu’il cherchait et désiré. Observer d’autres personnes ayant enduré ces épreuves et commis ces erreurs lui avait indiqué la marche à suivre. Il sut alors le sens où il devait marcher. Il avança jusqu’à une extrémité, et sans se retourner s’enfonça dans les nuages.

Theman se réveilla dans la forêt, près du rocher où la bête avait surgi. Il ne restait aucune trace de l’animal ou de la collision. Il sortit du sentier et des arbres, apercevant son habitation rouge. C’était la fin de la journée et le ciel prenait une couleur rose orangé. Il le fixa longuement, un sourire d’apaisement étirant ses lèvres. Il avança alors vers sa maison d’un pas décidé, sentant un courant d’air chaud.

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