• Chapitre 2 •

3 minutes de lecture

  • Un chausson aux pommes, s'il vous plaît !

Iris et Lyberty avait bien entamé l'heure : elles avaient toutes les deux gambadé dans le parc jusqu'à en perdre le souffle.

  • Tenez mademoiselle ! Ça fera un euro quarante, s'il vous plaît, répondit Mme Fournu, la boulangère.

À l'instant où la jeune fille cherchait l'argent, Arthur arriva en trombe, haletant : il avait dévalé les escaliers.

  • Je vais livrer le pain, Man' !

Iris l'observa d'un d'œil gêné : depuis qu'elle l'avait vu pour la première fois au collège, elle se sentait bizarre en sa présence. Était-ce de l'amour qu'elle ressentait ? Sûrement...

Le garçon la fixait avec un étrange regard. Iris fut saisie d'un doute : et si, par hasard, ce mystérieux sentiment était réciproque ?

Après cinq secondes de dévisageage, le garçon bafouilla deux trois mots à peine compréhensibles, s'empara de la baguette que lui présentait sa mère et s'éclipsa en prenant bien soin de refermer la porte de la boutique derrière lui.

Iris le suivait des yeux en se demandant ce qu'elle avait bien pu faire pour qu'Arthur l'évite ainsi. C'est alors qu'une chose attira l'attention de la fille : derrière la vitrine se tenait une étrange volute blanche. Iris battit des paupières pour vérifier qu'elle ne rêvait pas mais, magie ! La forme n'était plus là ! A la place, une jeune fille de son âge qui attachait ses cheveux roux était là. Je me fait des illusions, c'est tout... pensa Iris.

Elle sortit de la boulangerie, l'air abattu. Liberty suivait en fouettant l'air de sa queue : la triste mine de sa maitresse rendait la chienne nerveuse. Iris s'arrêta sur un banc pour manger son goûter. Elle était sur le point de commencer la dégustation de sa viennoiserie quand la fille qu'elle avait vu à travers la vitrine de la boulangerie s'approcha :

  • Salut ! Moi c'est Valentine, et toi ?
  • Iris...
  • Ravie de faire ta connaissance, Iris ! Tu n'a pas l'air d'aller bien, ça va ?
  • Pas vraiment...
  • Laisse-moi deviner...

Valentine fit mine de réfléchir et dit fièrement :

  • Chagrin d'amour ! C'est ça ? Et qui est l'heureux élu ?!
  • C'est exact... enfin... pas vraiment... il s'appelle Arthur. Je sais pas ce que je ressens : à chaque fois que le croise, je me sens bizzare... Parfois, j'ai envie qu'il me remarque mais en même temps je redoute cemoment. Je sais pas... je sais rien ! Et même si je l'aimais, j'aurais peur qu'il ne m'aime pas... En plus, il faudrait lui dire et Arthur... c'est Arthur et en plus...
  • Ah la la, les histoires d'amour, toutes les même ! la coupa Valentine, en tout cas, je peux te dire que le meilleur moyen de transmettre un message est là poésie
  • En poésie ?! s'écria Iris, je ne sais pas en faire et en plus je...

Valentine posa son index sur ses lèvres pour qu'Iris se taise. La rousse lui fit signe de la suivre jusqu'au lac. Ce lac était un vrai paradis pour les canards et les cygnes : au centre, se dressait un îlot couvert de petits saules.

Une fois là-bas, Valentine murmura :

  • On va commencer par un petit exercice d'observation. Comment tu le trouve, ce canard ?
  • Euh... beau ? Mignon ?

Valentine soupira.

  • Mais encore ? Concentre toi...

Iris observa le canard, avec plus d'attention cette fois.

  • Ses plumes brillent au soleil ?
  • Et puis... ?

Cette fois, Iris y mis toutes ses forces, mais en vain. Voyant sa nouvelle amie baisser les épaules en signe d'impuissance, Valentine l'encouragea :

  • Regarde au-delà de tes yeux, ressent l'émotion !

Regarde au-delà de tes yeux, ressent l'émotion; regarde au-delà de tes yeux, ressent l'émotion... cette phrase occupa l'esprit d'Iris. Elle ferma les paupières et se mit à la place du canard, seul sur l'étang. Seul sur l'étang... Seul... Mais oui !

Elle rouvrit les yeux et remarqua aussitôt un détail qu'elle voyait mieux à présent : le canard baissait la tête.

  • Ce canard est triste car il est seul ! cria fièrement Iris.

Valentine lui sourit et récita :

  • Pour cette oiseau, la solitude

Est l'une des épreuves les plus rudes

Profondément, elle le ronge

Et occupe ses songes

Pour ne pas pleurer

Il garde la tête baissée

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