Accompagnée de Françoise, Valentine venait choisir les petits bouquets qui allaient orner les tables de la salle de mariage.

— Les ronds ou les allongés ?

— Ils sont beaux tous les deux, Val.

— Les tables, elles sont ovales, non ? Je ne me souviens plus très bien, tu te souviens, toi ?

— Elles sont ovales, j’en suis sûre.

— Hum, les bouquets allongés alors.

— Bon choix, ils rempliront bien le centre des tables.

— Oui… Ils sont vraiment superbes, j’espère que cela donnera bien.

— Ils donneront superbement bien, suis ton instinct Val.

— Ok, je vais donner mon choix au fleuriste.

Une fois dehors, elles se dirigèrent vers l’appartement de Sébastien et Valentine. Sur le chemin, Françoise l’interpella,

— Dis, Val, est-ce que ça va ? Greg m’a parlé du fait que votre père ne serait peut-être pas présent au mariage, tu sais pourquoi ?

— Greg ne te l’a pas dit ?

— Non, il est resté vague.

Valentine soupira,

— En fait, il m’a dit que si je n’invitais pas ma mère, il ne viendrait pas, et donc ne m’accompagnerait pas devant l’officier de l’état-civil de la commune qui nous mariera.

— Ah !

Françoise ne sut quoi dire.

— Oui, hein, ça laisse sans voix !

Valentine esquissa un sourire puis hocha négativement la tête.

— Je ne sais pas quoi faire, Fran.

Françoise prit son amie dans ses bras et lui dit,

— Si je peux t’aider, tu n’hésites pas Val.

Sébastien avait lui aussi du mal avec le comportement de son futur beau-père, lorsqu’il en parlait ou tentait d’en parler avec Valentine, cela se terminait parfois en querelle. Il n’aimait pas cette ambiance, mais tenta encore une fois d’en discuter avec elle,

— Val, ça te mine, tu ne veux vraiment pas qu’on aille le voir, pour qu’on puisse s’expliquer ?

— Non Seb, ça ne servira à rien.

— Mais Val, c’est notre mariage, je veux que tu sois heureuse ce jour-là ! Tu refuses toujours que ma mère aille lui dire deux mots ? Cela ne viendrait pas de toi, il écouterait peut-être plus une personne extérieure ?!

— Seb, arrête, c’est à moi de régler ça.

Elle soupira, tristement. Il lui demanda,

— Tu vas en parler au prochain entretien de famille ?

— Je ne sais pas…

— Ce serait l’occasion, tu ne trouves pas ?

Comme elle ne répondit pas, il lui demanda

— Tu serais d’accord que je vienne à cet entretien ?

— Non, je ne pense pas que cela passerait Seb… Cela pourrait être pris comme une agression.

— Mais enfin Val, je suis ton futur mari ! Je pourrais poser la question, moi, pour éviter que tu aies à la poser toi.

— Je ne sais pas Seb…

Elle haussa les épaules. Il embrassa l’une d’elles, ferma les yeux et se résigna à ne pas lui poser plus de questions puis lui dit,

— Est-ce que tu veux que je te fasse quelque chose de spécial à manger ?

Elle sembla réfléchir puis lui rétorqua,

— Non, je n’ai pas très faim, mais vas-y, prépares-toi à manger Seb.

— Si tu continues à ne pas manger, tu ne seras plus qu’un fantôme dans ta robe de mariée, je risquerai de tomber sur un os lors de la nuit de noces.

Valentine ne réagit pas à sa tentative d’humour, elle était trop prise par les soucis que lui donnait son père. Sébastien se résigna et décida « d’être », simplement avec elle, il ne pouvait rien faire d’autre que la soutenir, en espérant que cela se tasserait avant le mariage.

Il la prit dans ses bras et la berça doucement, elle coula doucement contre lui, il la sentit soupirer. Il lui caressa les cheveux et tenta de lui transmettre un peu de sérénité.