Valentine profitait de son congé de maternité alors que Sébastien avait dû reprendre le travail. Souvent, elle lui donnait rendez-vous à proximité de son lieu de travail pour manger avec lui dans un petit restaurant qu’ils appréciaient particulièrement et qu’ils avaient découvert au début de leur relation.

— Alors, tout se passe bien au boulot ?

— Oui et je peux te dire que tous les patients veulent voir la photo d’Alice ! Je leur montre celle du faire-part. Ils adorent !

Valentine sourit et lui caressa la main qu’il avait posée sur la table.

— En tout cas, Alice adore quand nous venons ici, regarde comme elle observe tout ce qu’il se passe !

— Oui, elle est bien éveillée, et toi, ça va ? Tu reprends dans deux mois, ça te donnera le temps de récupérer.

— Oui, je n’ai pas encore récupéré, mais tu sais, j’ai mis neuf mois à la faire… Il m’en faudra bien tout autant pour me remettre complètement, je crois.

— Tu as pourtant déjà presque repris ta taille d’avant, je trouve.

— Oui, j’ai l’impression que les choses se remettent bien et rapidement. Mais ce n’est pas encore ça, tu sais…

— Je le sais bien Val, ça prend du temps.

Il eut un petit sourire et les yeux pétillants, elle s’en aperçut,

— Oui, pour ça aussi ! Mais tu sais bien qu’il y a d’autres choses à faire entre nous, en attendant.

Elle rigola en le regardant la dévorer des yeux. Il regarda sa montre et son sourire tomba,

— Oh ! Je vais devoir y aller !

Il se leva et s’approcha d’elle ; il l’embrassa puis lui glissa, au creux de l’oreille,

— Vivement ce soir…

Elle gloussa puis lui dit,

— Oui, à ce soir ! Je vais passer chez Marianne cet après-midi et puis je ne penserai plus qu’à toi…

— Mmh, à tantôt alors ! Zut, je dois vraiment filer là !

— Vas-y, file !

Valentine resta encore un petit quart d’heure dans le restaurant, bien au chaud, avec Alice, avant de reprendre son chemin dans le froid de cette fin de mois de février.

Le ciel était bleu, il faisait froid, mais très lumineux. Alors qu’elle arpentait le chemin qui la menait chez sa belle-mère, un sourire resta graver sur son visage ; elle se sentait bien et était fière d’être mère.

Soudain, elle fut sortie de sa bulle par Axel qui l’interpella,

— Eh ! Valentine, comment vas-tu ?

— Euh… Bien Axel.

— Et ta fille, elle pousse ?

— Oui, Alice grandit…

Valentine fut un peu surprise de l’intérêt que porta Axel à sa fille tout d’un coup, puis, elle repéra la façon dont il la détailla, elle. Il la scannait littéralement de haut en bas et de bas en haut. Elle l’interrogea,

— Que se passe-t-il, Axel ?

— Rien… Enfin, juste que tu as quasi repris ta taille d’avant…

— Et ?

— Ah, oh… Eh bien, si Sébastien n’arrive pas à te contenter… Tu sais…

— Quoi ?

Elle fut abasourdie par cette proposition et constata qu’il la scrutait avec des yeux brillants. Il ajouta, platement,

— Oui sexuellement, tu vois ? S’il est trop crevé par le bébé la nuit et son boulot le jour, moi, je suis toujours là.

Valentine leva les yeux au ciel ; il ne pensait vraiment qu’à cela… Elle hésita entre lui répondre vertement ou éclater de rire devant l’absurdité de ce qu’il lui proposait. Elle opta pour le rire, elle ne voulait plus se prendre la tête avec lui.

Axel la regarda bizarrement,

— Quoi ?

— Toi Axel… Tu ne changeras pas.

— Non, j’ai toujours envie de toi… Mais bon, c’est vrai qu’avec moi, il n’aurait pas été question de bébé si vite. Mais, sache-le, je suis dispo pour toi !

Elle hocha négativement la tête en souriant. Captant qu’il n’aurait pas gain de cause, il lança,

— Allez, je te laisse Val ! Alice !

Il observa Alice de plus près et ajouta,

— Elle a vraiment la tête de Seb… Il ne peut pas dire qu’il n’est pas le père !

Axel la quitta, Valentine n’en revenu pas… C’est en gloussant de la situation qu’elle arriva à hauteur de la maison de Marianne.