Valentine et Sébastien visitèrent les maisons que Françoise leur avait conseillé. Pour les deux maisons plains pied, Grégory les accompagna et fit toutes sortes de photos. Valentine et Sébastien furent amusés par son manège.

— Dis, si tu la veux la maison, on te la laisse frérot !

— Mais non, c’est pour nous donner des idées à Fran et moi.

Sébastien demanda,

— Vous comptez aussi acheter plus grand ?

— En fait, oui, on y pense… Mais pour moins cher ; on a moins de possibilités avec mon job mi-temps. Et puis, on doit prévoir les arrangements pour moi… Ça coûte tout cela.

— Oui, c’est vrai, note, dans cette maison-ci, il y a déjà des aménagements très pratiques, tu ne trouves pas ?

— Oui, je pense que l’ancien proprio était en chaise aussi, c’est ce que m’a dit Fran, on est bien dans la maison du dossier LP-322, non ?

Sébastien confirma,

— Oui, c’est ça. Personnellement, je crois qu’on ne la prendra pas, justement à cause des choses qu’il faudrait réaménager pour nous.

Valentine renchérit,

— C’est vrai, mais toi, elle te plaît ?

Elle regarda son frère qui observait avec beaucoup d’attention tous les recoins de ladite maison. Il sortit de sa bulle et demanda distraitement à sa sœur

— Quoi ?

— Cette maison, elle te plaît ?

— En fait… Oui, je crois bien, elle a un potentiel intéressant et pas trop de travaux à faire.

Souriant, Sébastien constata,

— Ça se voit ! Si ça se fait, Fran et toi trouverez à vous reloger avant nous !

— Peut-être, qui sait… Et en plus, elle n’est pas trop chère. À mon avis, c’est à cause de l’aménagement ; il y a beaucoup à refaire pour ceux qui marchent sur leurs deux pieds. Françoise m’a aussi dit qu’elle était en vente depuis plus de six mois, il y aura peut-être moyen de faire baisser le prix… À voir.

Valentine pouffa de rire puis lui dit,

— En fait, c’est ça, tu lui trouves plein d’avantages à cette maison ! Note, je te comprends, et en plus, elle n’est pas trop loin de vos deux boulots. Moi, je t’invite à en parler avec Fran.

— Je prends encore rapidement quelques photos et on s’envole pour visiter la seconde maison.

— T’inquiète Greg, on a le temps, on a rendez-vous dans deux heures et on y sera en maximum vingt minutes !

Sébastien enlaça Valentine puis lui dit,

— Je crois qu’il a trouvé son bonheur, il est comme quand on a commencé les travaux dans son appartement, je suis persuadé qu’il arrivera à convaincre Françoise sans aucun souci.

— Oui, je le crois aussi… Mais dis, ils auront une nouvelle demeure avant nous… Tu crois qu’on est trop difficile dans nos choix ?

— Non, je crois qu’on n’a pas encore eu de coup de foudre pour un endroit, c’est tout.

Il posa un baiser dans le cou de Valentine et lui rajouta,

— Et puis, on a le temps aussi, je n’ai pas envie de prendre la première maison qui passe.

— Moi non plus.

— On est d’accord alors…

Il la chatouilla doucement, elle se tortilla contre lui puis s’arrêta lorsqu’elle vit arriver son frère.

— Voilà, j’ai fini, on peut y aller.

— Ok, on file de l’autre côté, on sera à l’avance pour le rendez-vous, mais cela nous permettra de sentir le quartier.

Ils arrivèrent effectivement bien avant la personne qui devait leur ouvrir la porte pour visiter. Valentine avait déjà fait une visite rapide des alentours et revenait en disant,

— Le coin est calme, mais il y a quand même des transports en commun, c’est un plus. Et il y a plusieurs supermarchés à moins de dix minutes à pied, c’est pas mal !

Sébastien fit lui aussi son rapport,

— La maison fait trois façades, d’ici, depuis la grille, l’allée sur le côté a l’air bien, le jardin a l’air grand… En fait, cette allée peut servir de parking pour deux voitures, ce pourrait être intéressant.

— C’est vrai Seb, mais attendons de voir l’intérieur.

Grégory se renseigna,

— Dis, Valentine, ils indiquent plain-pied, mais il semble qu’il y ait un étage quand même, regarde, là au-dessus.

— De fait, Greg, tu as raison, mais ce n’est peut-être pas habitable.

Après avoir relu le dossier de la maison, Sébastien déclara,

— Il est noté qu’il y a pas mal de rénovations à prévoir, mais pas trace d’un étage dans le descriptif.

La visite eut finalement lieu et ils reçurent réponse à leur question ; il y avait bien une sorte de grenier sur une partie de la maison, mais à viabiliser complètement. Sébastien demanda à le visiter et y entraîna Valentine après l’avoir vu,

— Désolé, Greg, on te laisse en bas !

— Oh, oh… Toi, t’as une idée derrière la tête !

— Oui…

Il sourit puis guida Valentine vers la seule pièce située à l’étage.

Arrivé à destination, après avoir grimpé sur une échelle d’appoint un peu branlante, Valentine ouvrit de grands yeux ; la pièce était vaste et faisait bien 40m2, mais sous la pente légère du toit sur trois côtés. Derrière elle, Sébastien l’enlaça et lui glissa à l’oreille,

— Alors, qu’est-ce que tu en penses ?

— C’est vaste, il y a moyen de faire pas mal de choses ici, tu penses plutôt à quoi ? Des chambres d’enfant ?

— Mmh non, je pensais à notre chambre à nous…

— Si grande ?

— Imagine, avec une salle de bain privative de ce côté-là et un dressing de l’autre côté.

— Ah oui… Pourquoi pas… Les pièces du bas pourraient être des chambres d’enfant et une chambre d’ami, ou un bureau.

— Oui, et nous, ici.

Valentine laissa son imagination évaluer la chose et déclara,

— Oui, complètement privé… Ça me plaît Sébastien. Mais, qu’est-ce que tu penses du reste de la maison ?

— Je la trouve bien, j’avais un peu peur qu’elle soit petite, mais avec cette pièce en plus, je trouve qu’elle a un bon potentiel. Et toi ?

— Eh bien, je la trouve pas mal non plus, elle me plaît, l’accès au jardin par la cuisine et le living me plaît ; tout a l’air correct au niveau des installations. Il faudra rafraichir l’endroit, certes, mais elle me plaît. Contrairement aux autres maisons, ici, je me projette… Je m’imagine déjà organiser un barbecue sur la terrasse juste devant le jardin.

Sébastien sourit et acquiesça à tout ce qu’elle développa. Il l’embrassa puis l’enlaça et lui glissa,

— Viens, on va retrouver Grégory, il doit s’impatienter en bas.

— Oui, rejoignons-le… Oh zut, on va devoir reprendre cette affreuse échelle, espérons que nous ne nous casserons pas la figure en descendant. Il faudra voir comment arranger l’accès à cette future chambre !

Le couple, très guilleret, descendit via la fragile échelle. Une fois de retour au rez-de-chaussée, Grégory les interpella,

— Et alors ? Elle vous plaît, c’est ça ?

Au vu des sourires qu’ils firent, il s’exclama,

— Oui, elle vous plaît !

Il interpella la personne qui représentait les vendeurs.

— Vous voyez ! J’en étais sûr !

— Cela y ressemble, effectivement… Vous désirez d’autres informations concernant la maison ?

Sébastien confirma,

— Oui, nous sommes sérieusement intéressés. Nous allons envisager les détails de l’emprunt et faire évaluer le budget des travaux à effectuer puis nous remettrons une offre. C’est ce que les propriétaires attendent, non ?

— Oui, ils attendent une offre raisonnable, ils ne sont pas pressés de vendre.

C’est souriant que chacun retrouva sa voiture. Avant de se quitter, Valentine dit à son frère,

— Passe le bonjour à Fran, je passerai la voir début de semaine prochaine.

— Ok, je le lui dis !

— Et, dis-lui aussi que nous avons peut-être trouvé notre maison idéale… Et vous peut-être aussi, non ?!

— Qui sait… Je vais lui montrer les photos, on verra. J’espère qu’elle sera encore en vente après la césarienne, qu’elle puisse venir la visiter aussi avant toute décision.

Ils s’embrassèrent puis chacun rentra chez soi.