Chapitre 04: Retard
Le jour s’était levé depuis plusieurs heures lorsque Chérone ouvrit une première fois les yeux. Elle se tourna de nombreuses fois dans son lit et s’étira également, cherchant la meilleure position pour se rendormir. Alors qu’elle replongeait progressivement dans le sommeil, la jeune femme remarqua qu’il faisait effectivement jour. La jeune femme se redressa soudainement et jeta un coup d’œil à sa montre, se rendant alors compte qu’il était bientôt 11h.
- Merde ! J’ai trop dormi ! s’exclama Chérone en bondissant de son lit.
Mademoiselle Parker se précipita dans sa salle de bain où elle se débarbouilla le plus vite possible. Lorsqu’elle sortit de là, elle ouvrit son armoire à linge et sortit des vêtements de manière désordonnée et les jeta sur son lit. Chérone enfila ensuite ce qu’elle pouvait avant de ramasser son sac à dos et de quitter sa chambre. La jeune femme ne vérifia pas si son amie, Véronica, était encore présente dans l'appartement et partit précipitamment en direction de son arrêt de bus.
Arrivée à son arrêt de bus, la jeune femme respirait fortement. Elle avait couru durant tout le trajet et récupérait désormais son souffle. Tandis que la jeune femme s’impatientait de plus en plus parce que le véhicule de transport mettait trop de temps pour arriver, Chérone se rendit compte de deux choses. Dans sa précipitation, elle avait non seulement oublié de prendre son téléphone portable, mais avait également omis de récupérer l’ouvrage dans sa commode. Mademoiselle Parker était beaucoup trop en retard et épuisée pour retourner chez elle et récupérer ces deux objets. De plus, elle apercevait le bus venir au loin, ce qui lui donna une raison supplémentaire pour ne pas le faire. Elle espérait alors que sa colocataire ne trouva pas le livre en rentrant. Elle était encore très loin de s’imaginer que ses préoccupations étaient sur le point de devenir réalité.
Chérone monta finalement dans le bus la conduisant vers le bâtiment dans lequel elle se rendait. Parce qu’elle était en retard de plus de quarante minutes à son cours de théorie de l’information et de la communication, la jeune femme avait l’impression que le véhicule se déplaçait beaucoup plus lentement que d’habitude. Chaque arrêt que ce dernier faisait la frustrait un peu plus. Ne pouvant rien faire concernant sa situation actuelle, Chérone n’eut d’autre choix que d’attendre, espérant arriver avant que sa classe ne se termine.
Dix minutes plus tard, le bus s’arrêta à l’arrêt de mademoiselle Parker. Cette dernière descendit alors précipitamment du véhicule sous le regard étonné de certaines personnes et courut en direction de sa salle de classe. La jeune femme fit une pause devant la porte de son amphithéâtre, le temps de récupérer son souffle. Une fois cela fait, Chérone franchit le pas de la porte.
Mademoiselle Parker descendait doucement les escaliers de la pièce en espérant ne pas se faire remarquer. Cependant, ce ne fut malheureusement pas le cas. Au moment où la jeune femme fut sur le point de s’assoir, son professeur l’interpela.
- Mademoiselle Parker ! Ravi de voir que vous nous avez accordé l’honneur de votre présence aujourd’hui, lui dit-il.
Après cette intervention, tous les regards se tournèrent instantanément vers la jeune femme qui se sentit très gênée à ce moment. Ce fut donc de manière très timide que Chérone prit place dans son siège et sortit son cahier de notes.
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Plusieurs dizaines de minutes après le départ de Chérone, Véronica sortit de sa chambre complètement dénudée. Elle avait des cernes et des poches sous les yeux, preuves qu’elle n’avait pas fermé l’œil de toute la nuit. Il fallait dire qu’après sa tentative ratée de masturbation, la jeune femme était restée allongée sur son lit à observer le plafond de sa chambre et à penser au moment où elle se retrouverait toute seule. Maintenant que c’était le cas, mademoiselle Parker se faufila dans la chambre de sa locataire avec un but bien précis en tête. En effet, Véronica voulait savoir comment Chérone avait fait pour faire apparaitre les tentacules qui avaient abusé d’elles la veille.
Se trouvant désormais dans la chambre de Chérone, mademoiselle Brook ne savait pas exactement quoi chercher. Il était vraiment qu’après les évènements de la veille, elle n’avait pas pris le temps de discuter avec sa colocataire. Elle regrettait désormais de ne pas lui avoir demandé comment ces choses étaient apparues. Néanmoins, cela ne la découragea pas. La jeune femme se mit en effet à fouiller dans les affaires de Parker.
Quelques secondes après avoir commencé ses recherches, une petite voix se mit à résonner dans la chambre de Chérone. Mademoiselle Brook ne savait pas exactement d’où elle provenait, mais cette dernière semblait lui murmurer quelque chose à l’oreille. À mesure que Véronica restait dans la pièce, et puis les paroles de la mystérieuse voix devenaient claires. Celle-ci lui indiqua notamment l’emplacement où sa colocataire avait caché le vieil ouvrage. Sans trop réfléchir sur l’origine de la chose, la jeune femme se dirigea vers la commode dans laquelle se trouvait le livre, ouvrit cette dernière, et attrapa l’objet de sa convoitise.
Véronica n’ouvrit pas immédiatement le vieil ouvrage. La jeune femme fixa sa couverture quelque peu particulière pendant plus d’une minute. C’était comme si son esprit voulait être absorbé par cette dernière. Soudainement, mademoiselle Brook ouvrit le livre et tourna les pages de façon hystérique jusqu’à ce qu’elle s’arrête sur celle contenant les inscriptions que Chérone avait lues la veille. Comme celle-ci, Véronica prononça ces mots à haute voix. Ce ne fut qu’après le fait accompli que la jeune femme revint à elle.
- C…c’était quoi ça ? rétorqua la jeune femme en lâchant le livre.
Mademoiselle Brook était effrayée par ce qui venait de se produire. Quelques instants plus tard, un vent légèrement chaud souffla dans la pièce. Il s’agissait là d’un phénomène incompréhensible et impossible du fait que la fenêtre de la chambre était fermée. À la vue de tout ceci, la jeune femme décida de quitter la pièce. Cependant, au moment où elle s’apprêtait à saisir la poignée de porte, quelque chose l’attrapa soudainement par la cheville. Lorsque Véronica regarda son membre inférieur, elle vit que ce qui la retenait n’était nulle autre qu’un des tentacules qu’elle voulait tant revoir. Elle remarqua également qu’un immense pentagramme s’était dessiné sur le sol de la chambre.
En moins d’une seconde, mademoiselle Brook se retrouva suspendue par la cheville. Un second tentacule vint alors se loger dans sa bouche tandis qu’un troisième se faufilait tel un serpent autour et le long de son corps. Elle était alors sur le point d’obtenir ce qu’elle avait tant désiré durant la nuit précédente.
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Le cours de théorie de l’information et de la communication de mademoiselle Parker venait tout de suite de s’achever. À cause de son retard, la jeune femme n’avait pu noter qu’une infime partie de ce qui avait été expliqué durant la classe, ce qui avait également eu un certain impact sur sa compréhension de la leçon. Une chance pour elle, Chérone savait exactement à qui demander de l’aide pour la partie qu’elle avait manquée.
Elle se leva donc de son siège et alla à la rencontre de cet individu qui se trouvait quelques mètres plus bas. Il s’agissait d’Aurélie Busby, une très bonne amie qui avait plusieurs classes en commun avec elle. Lorsque la jeune femme de 21 ans aperçût mademoiselle Parker, elle lui demanda immédiatement pourquoi elle avait été en retard.
- Désolée, je n’ai pas entendu mon réveil sonné, répondit-elle.
- Ce n’est vraiment pas ton genre. Tu es sure qu’il ne s’agissait pas plutôt d’un garçon. Tu peux me le dire, tu sais. Je ne le dirai à personne, rajouta Aurélie sur un ton un peu taquin.
- Non, il ne s’agit pas d’un mec. C’était…c’était juste une simple panne de réveil.
Bien évidemment, mademoiselle Parker ne pouvait pas lui donner la véritable raison pour laquelle elle s’était réveillée aussi tardivement. Elle la prendrait surement pour une folle. Chérone détourna donc le sujet de la conversation en disant à Aurélie qu’elle aurait besoin de copier les notes qu’elle avait prises durant le cours. Cette dernière accepta volontiers de l’aider. Les deux jeunes femmes sortirent ensuite de l’amphithéâtre et partirent en direction d’un endroit tranquille.
A suivre !!!
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