Les trois guerriers Géno-modifiés se déployèrent avec le reste de leur groupe tactique fort de quatre-vingts personnes réparties en huit escouades de dix. La première était l’escouade de commandement, dirigée par Andreìs soutenu de ses deux amis et contenait aussi un transmetteur radio et cinq combattants avec fusils d’assaut modifiés pour pouvoir être compatibles avec la carrure impressionnante des Génos. L’escouade suivante était celle spécialisée dans l’antipersonnel, et la moitié de ses membres étaient équipés de multicanons rotatifs de calibre 20mm ou de lance-flammes. La troisième était spécialisée dans l’anti-véhicule, et transportait cinq lance-roquettes à guidage laser, plusieurs kilos d’explosifs et de charges de destruction. Les escouades quatre et cinq étaient celles d’assaut, dont les jets packs leur permettaient d’aller plus vite au contact de la ligne de front afin de pouvoir utiliser leurs grenades d’assaut, leurs pistolets lourds et leurs épées à lames à induction d’énergie. Les cinq escouades restantes étaient équipées de fusils d’assaut et allaient avancer en couvrant les escouades d’assaut.

Fixant sa troupe d’un œil incisif, Andreìs afficha un sourire carnassier avant d’ouvrir son canal de transmissions vocales général pour parler à tout son groupe tactique.

— Soldat, mes frères ! L’ennemi est là ! Il nous attend ! Il a invoqué ses Dieux pour semer la mort, et ceux-ci vont faire ce qu’ils ont demandé ! Mais la mort frappera dans leurs rangs, car les dieux de la mort, de la guerre, du sang, ce sont nous ! Que l’appui appuie, que le soutien soutienne, que l’assaut charge, que les armes hurlent et que le sang coule ! C’est notre planète, et nous ne les laisserons pas la prendre !

            Levant son bras gauche tenant son arme de corps à corps haut vers le ciel, il poussa un puissant cri de guerre que ses hommes reprirent de concert, avant de se déployer en récitant leur chant de guerre malgré les explosions autour d’eux.

            Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers la ligne de front, les autres groupes de combat se retournaient sur leur passage et des murmures commençaient à traverser les rangs en même temps que le chant était repris par tous. Arrivé devant la tranché, Andreìs donna l’ordre à ses hommes de s’y poster, mais n’y entra pas, restant debout et encadré de ses amis sans prêter attention aux tirs énergétiques adversaires.

— Ça te fait plaisir, n’est-ce pas ?

            Tournant la tête vers son ami d’enfance en feignant l’ignorance, Andreìs demanda.

— Quoi donc, Armist ?

— Passer pour un fou qui ne respecte aucun règlement mais remporte tous les combats.

            Andreìs sourit, tant de la réplique qu’en pensant à quel point Armist s’était enfin émancipé de lui au fil des années. Plus ils avaient avancé dans la Géno-thérapie et plus il s’était découvert une autonomie et une autorité naturelle qu’il avait employées judicieusement sous les ordres d’Andreìs.

— Je n’y arriverais pas sans mes deux amis, plus fous que moi.

— Plus fous que toi ?

— Comme disait le Maître Ken Hobby, qui est le plus fou des deux ? Le fou ou celui qui le suit ? 

            Rigolant, les trois amis tendirent leurs index vers leurs ennemis en s’écriant.

— À mort !