19
Andreìs se réveilla lentement, ses yeux s’habituant mal à la lumière de la salle dans laquelle il était. Reprenant petit à petit conscience de son corps et de son environnement, il réalisa lentement qu’il était dans une infirmerie, branché à différents appareils de surveillance et perfusions en tout genre. Lorsque son cerveau sortit complètement de la brume, il se remémora son combat et les circonstances qui l’y amenèrent, mais surtout il se rappela ses amis. Se redressant d’un coup, il les appela tandis que les moniteurs de surveillance se mettaient tous à biper à pleine puissance.
— Armist ! Gregor !
Andreìs s’assit sur le bord de son lit malgré sa tête qui tournait et essaya de se lever. Sa voix était rauque, sa bouche pâteuse et ses jambes tremblantes, mais il se tint droit. Le hurlement des appareils de surveillance l’énervait, augmentant sa migraine, et il arracha tous les capteurs qui couvraient son corps avant d’en faire de même de sa perfusion, puis fit un pas en avant et s’écroula sur le carrelage.
— Arm ! Gor !
Déterminé, il fusilla ses jambes du regard avant de ramper vers la porte. Il avait à peine parcouru un mètre que celle-ci s’ouvrit, laissant entrer du personnel médical dans la pièce qui échangeait ordres et informations sans se préoccuper de lui.
— Arm ! Gor !
Un infirmier se plaça devant lui, approchant son visage du sol pour lui parler.
— Tout va bien, Mon Lieutenant, calmez-vous…
— Dégage, toi !
D’un revers de la main, le guerrier repoussa l’homme qui lui faisait face contre le mur et continua de ramper malgré le personnel qui s’asseyait sur lui pour l’immobiliser en vain, jusqu’à ce que deux silhouettes se dessinent dans l’embrasure de la porte.
— Tu vois, je t’avais dit qu’il était réveillé.
— Ah oui…
— Armist ? Gregor ?
Armist se pencha vers son ami d’enfance qui de son côté, levait la tête autant que possible pour le voir.
— T’es vraiment trop con… Perso, si je devais me faire chevaucher par des infirmières, je serais plutôt dans le lit, sur le dos.
Les larmes aux yeux, Andreìs affichait un sourire ravi.
— Vous allez bien… Je suis tellement soulagé…
Gregor rigola.
— Mieux que toi en tout cas. Tu viens de passer trois semaines dans le Grand Sommeil…
— Trois semaines ?
— Gregor a raison, trois semaines… Tu étais presque complètement exsangue quand tu as achevé leur dernier dirigeant. Félicitation, d’ailleurs, Mon Capitaine.
Perdu, Andreìs murmura.
— Capitaine ?
— Tu as été promu. Nous avons tous les trois étés promus. Allez, debout.
Andreìs se releva malgré les personnes assises sur lui qui glissèrent au sol, et ses amis vinrent l’aider à se déplacer. Un médecin s’interposa alors.
— Il faut qu’il se repose.
Armist dévisagea le médecin avant de lui répondre avec un grand sourire.
— Doc, croyez-moi, s’il peut faire tout ça, il est reposé. Vous n’avez jamais soigné de Géno-modifié, pas vrai ?
— Euh… Non…
— Alors, faites-moi confiance. S’il ne bouge pas, ça n’ira pas. Vous l’ausculterez d’ici une heure ou deux et vous estimerez qu’il est prêt à sortir, croyez-moi sur parole !
Le médecin sembla réfléchir quelques instants, puis s’écarta, laissant le champ libre au trio.
— Allez, viens avec nous, on va aller à la cafétéria. Ils ont une superbe bière Bavarienne. On trinquera à la santé de Rark le Rouge.
Andreìs regarda son ami, perdu.
— Rark le Rouge ?
— C’est ton nouveau nom de guerre, mon vieux. On t’expliquera.
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