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Le loup géant portant son maître et l’aigle majestueux pénétrèrent dans le bunker Royal en suscitant agitation et émoi. Plusieurs loyalistes sur les épaulières desquels était peint l’emblème des Troupes de Choc se penchèrent sur ce qu’il restait de l’armure pour en déloger un petit panneau graphique.
— Maître Yo, ses courbes vitales sont au plus bas.
Le vieux guerrier Géno-modifié, un des premiers à avoir été créé, s’approcha de sa démarche boiteuse. Sa jambe droite entièrement protéique était issue des premières générations, et peu stable, lui donnant une démarche le rendant reconnaissable entre tous. Il regarda brièvement le corps agonisant à ses pieds avant de se tourner vers le corps médical.
— Bien sûr. Vous n’avez donc pas ressenti son combat ?
L’un des médecins releva la tête.
— Cette énergie, c’était lui ?
Da acquiesça.
— Et Armist. L’état Diurge peut être mortel si on le prolonge trop et que l’on n’est pas entraîné… Je pensais que son combat contre les Arkols lui avait permis de prendre conscience de son éveil, mais visiblement non.
Plantant son regard dans celui du chef des médecins, il reprit d’un ton imp »rieux.
— Il faut qu’il survive. Faites ce que vous avez à faire et prévenez-moi quand il se réveille.
— Oui Maître.
Les médecins désassemblèrent l’armure du mieux qu’ils purent compte tenu de son état avant de transporter le guerrier mourant vers l’infirmerie. Les médecins de tête, visiblement les deux plus gradés, semblaient pris de cours.
— La chirurgie ne suffira pas… Il est tellement à bout de force que le renouvellement des organes subirait un rejet massif des greffons…
— Et le Grand Sommeil peut lui être mortel dans son état de fatigue…
— Une cuve de soin ?
— Non. Il nous faut quelque chose de plus radical.
Les deux hommes échangèrent un regard lourd de sous-entendus.
— Ce serait quitte ou double. Ou plutôt en l’occurrence, un risque d’échec supérieur à quatre-vingt pour cent...
— Mais c’est la seule chose qui ait une chance de fonctionner, et si tel est le cas, il deviendrait le Géno le plus puissant ayant jamais existé…
— Alors j’en assumerais l’entière responsabilité.
— Bien.
Les deux médecins hochèrent la tête et l’un d’eux activa ses transmissions.
— Activez la salle de Géno-thérapie. On a un client.
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