Épouvantail
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À nouveau je me plante au champ de mandragores,
Posture en croix, regard perdu, bouche cousue.
Et j’épouse mon ombre au pied de Pythagore,
Astre en curé, pluie en témoins, fourche en Jésus.
Mon visage blafard effraie tous les corbeaux
Qui en des cris moqueurs s’envolent voir ailleurs.
On m’a mis un chapeau qui n’est pas des plus beaux,
Avec écrit dessus : “Ne pas toucher, veilleur”.
Chaque jour, immobile, en pensant à jadis,
J’observe, désireux, les vigoureux maïs.
Qu’ai-je fait comme erreur pour finir en haillons ?
Je vieillis, me dégrade amoché par l’espoir
Qui se brise toujours quand passe le versoir.
J’espère que l’histoire aura mon médaillon.
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