Pourvu que...
Pourvu que Noé n'ait pas oublié ses clés....
Pourvu que Noé n'ait pas de jours de congés...Qu’il ne soit pas malade...
Pourvu que je n'aie pas fait ou pensé quelque chose qui ne suivait pas le bon chemin.
Pourvu que je ne rentre pas trop tard...
Pourvu que les enfants mangent bien à table. Même si le repas est trop épicé... Même si....
A tous ces jours, où mon cœur me faisait si mal
Pourvu que....
Dans lui maison, il y a Nathan et Mickaël qui viennent parfois. A table, c'est l'illusion de la famille au début, puis la famille pour de vrai. Ça rit, ça chahute. Même la colère a abdiqué et s'est réfugiée sur le divan. Noé se mêle à la fratrie. Il n'est plus un mouton noir. Il fait partie d'un clan de frères ou parfois nous sommes tous égaux. Ils sont le mur face au démon.
Il y a une multitude de nouveaux scénarios possibles ; je dois suivre. A chaque enfant, une étincelle possible ; à chaque interaction, à chaque chemin déviant, c’est le risque d’une explosion plus ou moins massive. J'anticipe, j'adapte. Michaël fait le médiateur. Parfois, nous arrêtons tous de respirer. Chacun se cache, et je demeure rempart de façade.
Un week-end sur deux, ils repartent. La maison s'endort. La vie se meurt. Vivement plus tard mais aussi un peu de répit.
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