Pour être honnête, j'aurais souhaité rendre la terre entière heureuse. C'est dans cette faille que le monstre s'est engouffré. Maintenant, je me refreine. Dès que ma main veut se tendre, je la serre contre mon corps. J’ai peur, peur que l'on attrape mon empathie et qu'on la salisse. Je ne suis plus moi.

Dans ma quête de rendre à l'autre ce que l'on avait oublié de me donner, j’ai échoué. Mais était-ce possible... Et pendant que grondait le tonnerre, j'ai rapetissé. Jusqu'à demeurer dans un coin de la maison. Repliée sur moi-même. 

Je ne sais pas comment désamorcer les bombes... Alors, j'ai choisi de prendre le beau et d'enterrer le reste.

Il y a des bombes qui foutent l'univers en l'air tout en se sabotant elles-mêmes. Je ne comprends pas. Pourquoi lorsque l'on a tout pour être heureux, on met tout s'en dessus dessous.

 J’ai étudié passionnément la psychologie lors de mes études, et, pourtant, je suis désorientée. J'ai pu mettre des mots très tôt sur ce que je vivais, mais il m’a été impossible de m’en extirper. Comme tant d’autres, je croyais de toute mon âme, de tout mon corps que cela changerait si je m’améliorais, si je faisais encore plus d’efforts. 

Je sais ce dont je souffre mais je ne sais pas comment m'aider. Alors que, il n’y a que moi pour me guérir.

Je dois faire le choix que cette histoire ne me résume pas. Elle n’est pas moi.