En tant que fin connaisseur d'art moderne, il est temps de parler d'une révolution ! Une telle avancée ne peut rester sous silence au vu de son impact dans le monde, voire la galaxie. Je parle d'une nouvelle forme d'art en pleine effervescence grâce à la technologie de l'internet et des téléphones intelligents. Je parle bien sûr de la légendaire, le but ultime de la vie : la biteimage ! ou plus connue sous le nom de dickpics.

Une image souvent des plus délicates et des plus inventives. Preuve de l'art, généralement, elle est floue, mal cadrée, en gros plan, de toute beauté, je vous dis !

-Ce n'est pas super excitant les gros plans de bite, tu sais. Camille, 22 h 33, un lundi pluvieux.

Qui l'eût cru, les bras m'en tombent, elle n'est donc pas réceptive à mon art moderne ! Soyons honnêtes un petit instant. Je suis plutôt friand des images un peu, voire très sexuelles que Camille peut m'envoyer. Lingerie, dénudée, cachée, poses explicites. Il fut rapidement mis une petite règle tout innocente dans ce petit jeu tout aussi innocent. Je n'avais pas le droit d'en demander. Elle en envoyait si elle avait envie.

Bim dans les dents, pervers que tu es, mateur compulsif ! Oh, la jolie culotte en dentelle.

Mais il est tout à fait intéressant que l'inverse n'est pas forcément vrai. Les images, elle, ça ne l'intéressait pas vraiment, jusqu'à ce que je comprenne que j'étais juste un peu bas du front.

Je m'explique. De mon point de vue masculin, chargé de la culture occidentale, une femme, c'est joli tout partout. En plus, la pub, les films et nos super réseaux sociaux ont réussi un exploit improbable : hypersexualiser chaque partie de leur corps !

Tandis que nous, simples hommes, nous avons hypersexualisé la virilité et les abdos. Pour les abdos, je vais devoir avouer leur non-présence sur moi. Je n'ai pas été fourni avec les six petits carrés sur le ventre, juste un, mais il est bien !

Pour la virilité, je suis informaticien et je joue à des jeux de plateaux, je ne suis pas trop la définition de la virilité, on va dire. Hormis ma magnifique barbe, entretenue deux fois par jour. Huile naturelle, pour que ça ne gratte pas. C'était le petit conseil gratuit.

Du coup, en tant qu'homme logique, je vais m'inspirer de la source la plus fiable, la meilleure, le plus représentatif, le porno. Et il ressort une chose. Ledit pénis, c'est le truc viril, le machin de l'homme puissant. Je n'ai pas dit que j'étais forcément le plus intelligent non plus à certaines périodes de ma vie.

Ce qui fait que dans des discussions pas trop catholiques sur la messagerie secondaire, l'excitation montante, une magnifique biteimage pouvait se glisser. Alors, figurez-vous qu'après discussions avec Camille, elle préfère mille fois des photos des fesses, d'épaule, de dos, de mains. Oui, les photos de mains, ça l'excite énormément. En fait, de presque tout le corps sauf le pénis. C'est dingue ça, le corps d'un homme normal peut être excitant. Les films et le porno m'auraient donc menti, et le père Noël alors, et la petite souris. Non, je n'ose pas y croire même pas une seconde !

Je ne suis pas photographe, moi, je suis informaticien ! Bon, opération apprendre à faire des photos autres que la biteimage, je suis sûr que j'aurais pu percer dans ce domaine. La culture de la virilité, c'est quand même quelque chose de vachement bien...

N'oublions pas un petit point important, trois fois rien, toutes ces images sont dans un milieu consenti ! Oui, c'est tout de même important. L'histoire d'être dans un truc qu'on appelle la légalité, je crois.