Prologue

3 minutes de lecture

 Aux Huit Royaumes, les Rois et les Reines des différentes contrées étaient tout à fait disposés à rendre leur dictature irremplaçable. En Gaule, le roi Jupiter, comme il se faisait appeler, côtoyait beaucoup de musiciens, de peintres et de comédiens. Il misait toute sa popularité sur la communication qu'il menait en relation avec ces artistes célèbres.

 Néanmoins son règne était loin d'être tout rose et quand quelque chose ne se déroulait pas comme il le souhaitait, et qu'il n'avait plus le soutien de la population, il n'hésitait pas à calmer les ardeurs en menaçant ses adversaires. Un jour, il y eut une polémique à cause d'une baisse du budget de l'armée, l’un de ses conseillers, qui, apparemment, était contre, avait été retrouvé mort peu après une conférence publique. La terreur régnait ainsi dans le royaume.

 Il était donc assez compréhensible que les Gaulois qui ne le suivaient pas par intérêt ou stupidité, se taisaient par crainte des représailles. Dans tous les cas, tout le monde avait une bonne raison de se taire. Moi, je restais calme par sagesse, même si je savais depuis longtemps que ce monde était tout à fait horrible. J'avais entendu parler du marché aux esclaves. À vrai dire, j'avais moi-même connu des esclaves, du moins des servants qui s'en rapprochaient énormément. La Gaule possédait le marché d'esclaves le plus important sur tout le continent.

 Les grecs quant-à-eux avaient créé leur richesse grâce aux marchés de tissus et d'organes humains. Les pauvres devaient vendre leurs cheveux, leur peau, leurs dents ou même n'importe quelle partie de leur corps pour pouvoir se nourrir correctement. Certains scientifiques payaient même des familles pour pouvoir faire des expériences sur leurs nourrissons.

 Les autres royaumes tel que la Bretagne, la Germanie, l’Hispanie, la Scandinavie ou encore Rome, suivaient de près ses coutumes. Ils exploitaient les plus pauvres pour ainsi exploiter et vendre leurs ressources. Ils possédaient tous sous leurs ordres une Compagnie Monarchique de Sécurité qui avait pour but de défendre le gouvernement et faire respecter les lois.

 En ce temps, les avancées scientifiques étaient encore gardées secrètes entre spécialistes et personnes hautement placées sur l’échelle de la noblesse. Beaucoup de femmes avaient du mal à survivre à leur accouchement, surtout dans les familles les plus pauvres. Les femmes nobles, étaient entourées de médecins et généralement s’en sortaient qu’avec de simples maladies. Elles étaient souvent maltraitées par leur mari, même quand elles n'étaient pas mariées de force, car cela semblait tout à fait normal dans les coutumes de notre société. Pour ces raisons, j’ai toujours été à la fois apeurée par mon avenir et fière de représenter ce sexe dit « faible ».

 J'avais cependant eu de la chance d'avoir atterrie dans une famille noble et riche. J'avais une belle vie comparée à ces pauvres hommes et ces pauvres femmes. Et j'osais espérer trouver un homme gentil et intelligent en même temps, un peu comme Nicodème, le copain de ma meilleure amie Angelika.

 Les parents d'Angelika, ou Angie comme j'aimais l'appeler, étaient préfets de Bourgogne, et les miens préfets de Franche-Comté. Ils s'entendaient donc très bien. Nicodème, quant-à-lui était un peu plus âgé que nous, c'était un bel homme brun qui adorait les nouveautés technologiques. Il avait été complètement subjugué par l'invention du premier appareil photographique. Angie, elle, est bien la seule fille que j'ai connu à cette époque avec les cheveux courts. Sa mère était Germaine et était sûrement la meilleure mère du monde. Angelika avait eu la chance d'apprendre le Germain. Moi, ma mère était d'origine Romaine, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre la langue.

 Mes parents, des citoyens corrompus par le système, voulaient absolument que je me trouve un mari, pour qu'il y ait un futur préfet Comtois. Mais je n'avais vraiment trouvé aucun homme qui me plaisait. De plus je trouvais ce système immoral et pour moi, le mariage était justement l'une de ses nombreuses monstruosités. Mais cet avis allait vite changer, à la suite d’un beau jour où Angelika et Nicodème m’ont proposée de les accompagner pour un voyage en Germanie.

 J'avais pour habitude d'inviter Angelika et Nicodème au château familial pendant l'été. Nous passion des après-midi entières à nous baigner dans les lacs. Nos chemises de bain étaient à nous ce qu'était l'automobile aux monarques, peu pratiques mais preuve d'un certain pouvoir. Quand ma mère nous voyait rentrer avec Nicodème, elle me faisait tout le temps la même réflexion. Elle me disait que Nicodème était un gentil garçon et me demandait quand est-ce que j'allais enfin trouver un homme. Parfois elle me menaçait même d'aller me chercher elle-même mon futur mari. Heureusement, à chaque fois Angie et Nicodème prenaient ma défense et lui disait que j'avais encore le temps. Cela durait deux semaines. Après quoi je me déplaçais chez les parents d'Angelika où je pouvais enfin avoir la paix.

Annotations

Vous aimez lire CeridwenCharta ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0