Statique.
Pas de surprise dans le désert. On a une vue dégagée sur le lointain, comme sur le proche. Trois cent soixante degrés de sable ou de roche, d'espace tranquille, calme. Tout est prévisible. Les besoins sont répertoriés par ordre de priorité.
D'abord la survie.
Gérer sa soif. Minutieusement.
Les désirs sont réduits. Assèchés. L'essentiel est palpable immédiatement.
Les questions sont inexistantes.
La réalité impose son dictat implacable. Les quelques crânes épars, blanchis au soleil, nous rappellent le seul enjeu valable ici : vivre ou mourir.
C'est une cérémonie solennelle et grandiose.
Soleil et sable sec sont solidaires, indissociables comme l'enfer l'est du paradis, ou le jour, de la nuit.
Quelle ambition as-tu à présent, misérable hère ?
Quelles sont tes pensées, ici ? Témoin du zénith terrible qui te condamne, tu recherches un peu d'ombre, de liquide pour étancher ta soif ou la fraîcheur d'un simple trou.
Reste le délire, les mirages tremblotants et illisibles, ou les chimères rêvées, extraites de tes souvenirs. Les utopies finissent ici te dis-tu. Tu n'es qu'un ignorant inculte en ce monde.
Naissance et extinction se confondent en une lueur aveuglante. Le vent entraine un peu de sable au sommet des dunes, comme une divagation auguste...
Je suis le capitaine d'un navire immobile.
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