III.

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 Pour tout ring, un cercle taillé entre de vieilles carcasses de drones et droïdes empilées sur un ancien parc hybride, colonisées par des herbes hautes et des plantes aux couleurs étranges. Affalé en haut d’un toboggan, Gregor jugeait la scène d’un œil mauvais. Une fois les limites du terrain tracées dans le sable, Jusep déclara :

« Arrêtez de vous inquiéter, je vous dis que c’est sans danger.

— Si… vous êtes sûr… bredouilla le chauve.

— J’ai réglé le tranchant au plus bas ; même si vous vouliez couper du beurre avec, je ne suis pas sûr que vous y arriviez. Faites-vous confiance.

— Si vous le dites, Monseigneur.

— Notez que vous êtes avantagé, sourit le chevalier en épousant la lame de son épée latérale du bout des doigts. Le premier au sol perd le combat, c’est ça ?

— C’est… c’est ça, en effet ! »

 L’adversaire de Jusep inspira profondément et s’avança à pas timides vers sa cible.

« Allez, Arno ! Allez, Arno ! » hurlaient en chœur ses amis à l’exception de Gregor.

Arno, c’est donc ça ton petit nom ? Allez, approche…

 Ce dernier tenta une première attaque, surprenamment rapide compte tenu de son gabarit. Le combattant l’esquiva sans trop de difficulté et se retrouva derrière lui.

« Ha, non ! Vous ne devez jamais tourner le dos à votre adversaire. Réessayez. Et quand j’entamerai mon esquive, vous ferez un léger pivot au même moment… Comme ça. Il ne faut pas me laisser m’enfuir. »

 Arno s’exécuta et piqua de nouveau vers Jusep. Cette fois, le chevalier sentit la lame de son sabre claquer sur l’une de ses côtes. Même s’il réprima un grognement, il ne dupa personne.

« Oh, Monseigneur. Je vous ai fait mal ?

— Non, non, mentit le chevalier. Ça fait partie du jeu. C’était beaucoup mieux. À vrai dire, vous êtes un bon combattant, il vous manque juste quelqu’un pour vous former.

— Vous croyez que vous pourriez… ?

— Oh là, je vous arrête tout de suite, je n’ai pas le temps pour ça. Mais si vous avez des ambitions sportives, je pourrai vous suggérer les adresses de quelques maîtres. L’un d’entre eux vit juste à côté de Béziers.

— Avec grand plaisir ! » s’exclama le chauve avant de relancer une charge.

 Cette fois, Jusep se concentra un peu plus et parvint à esquiver. D’un coup d’épée latérale, il dévia le pistosabre et profita d’une ouverture pour flanquer un coup dans le foie d’Arno. Le colosse gémit mais ne trembla pas.

Oui, vraiment, vous pourriez être bon.

 Le combattant enchaîna avec une feinte vers son visage, puis, alors qu’Arno passait en position défensive, il se décala d’un pas et lança une balayette sur ses ischio-jambiers.

 Au moment où les pieds de son adversaire quittèrent le sol, il eut le temps d’apercevoir dans son regard la conscience de la défaite. Une seconde plus tard, ses épaules épousèrent le sable.

 Jusep attrapa le bras d’Arno et l’aida avec difficulté à se relever. Ce dernier, quoiqu’un peu déboussolé, lui rendit son arme et sourit.

« Merci, Monseigneur. Je… ha ! Ce n’était peut-être pas grand-chose pour vous, mais…

— Ne parlez pas comme ça. Vous vous êtes bien battu. Et vous pouvez demander à mon cheval, je ne suis pas du genre à faire des compliments en l’air. »

 Le travailleur qui l’avait invité à l’auberge lui remit une bourse gonflée. Le chevalier apprécia son poids sur sa paume avant de la ranger dans sa besace.

 Sur le chemin du village, il remarqua que Gregor avait cessé de pester.

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