« Eh, Arthur, tu dors ? demanda sa demi-sœur Morgane en lui retirant sa couette.

-Mph, répondit-il en se recroquevillant.

-Papa est parti au marché, il demande que tu lui amènes son porte-feuille il l'a oublié.

-Tu es sûre qu'il demande que je lui apporte son porte-feuille ? protesta Arthur.

-Non, mais il pleut et j'ai pas envie d'y aller. »

Argument imparable.

En courant sous la pluie vers le marché, il croisa le chantier de fouilles archéologiques qui creusait dans la rue principale. Ils avaient carrément amené un bulldozer, car un heaume médiéval, en excellent état de conservation par ailleurs, refusait de se détacher du sol. Il était fiché un peu en biais dans un bloc granitique et ils étaient déjà en train d'enrouler le treuil autour de la partie qui dépassait.

Arthur s'arrêta pour les examiner. Quand ils commencèrent à tirer, il se rendit compte qu'ils tiraient beaucoup trop fort. Et vers le haut. Le heaume, il pouvait le voir de là où il se tenait, mais il doutait qu'ils le voient de là où ils étaient, était légèrement tordu à l'endroit où le métal rejoignait la pierre. Il fallait en réalité appuyer un peu vers le bas avant de tirer, au lieu de tirer vers le haut, Arthur en était sûr !

Il bondit dans le cratère formé par les fouilles. Les archéologues hurlèrent, firent cesser le bulldozer, et voulurent l'empêcher d'atteindre le heaume, mais Arthur arriva le premier près du heaume. Il appuya de toutes ses forces dessus avant de tirer vers lui et vers le bas, et avec un ''plop !'', le heaume vint tout seul.

« Comment tu t'appelles, petit ? demanda l'un des archéologues, remis de sa surprise.

-Arthur, M'sieur, répondit-il. Arthur Panlézar. »

L'archéologue éclata de rire et dit à ses collègues :

« Eh, les gars ! C'est Arthur qui a retiré le heaume de l'enclume ! »