Chapitre 2

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Capvern était une petite ville à cinq kilomètres à vol d’oiseau de Lannemezan. Le Space Star se trouvait le long de la D938, en direction de Mauvezin. Le parking avait qu’une seule voiture, une Mazda. Marlène descendit de sa voiture pour frapper à la porte de la boîte de nuit. Un homme d’une trentaine d’année lui ouvrit. Tout de suite, il déplut profondément à la policière. Elle trouvait ça de très mauvais goût ses tatouages qui montaient jusqu’au cou ainsi que les écarteurs aux oreilles. Le jeune homme fut surpris de la voir, mais la fit rentrer à l’intérieur et lui proposa une boisson au bar. Tous les deux prirent un Perrier. La policière sortit tout de suite une photo puis la montra à l’homme qui la prit dans la main.
- Ah oui, je la connais cette fille, elle vient tous les samedis ici. Il ne lui ait rien arrivé à au moins ? Dit l’homme.
- Si, il lui est arrivée quelque chose, répondit Molinier. On vient de la retrouver morte dans une forêt de Lannemezan.
- Oh putain, ce n'est pas vrai ! S’exclama le gérant en mettant sa main dans la bouche.
- On l’a retrouvé avec le bras gauche coupé net et avec la marque d’un couteau planté dans son coeur.
- Oh mon Dieu, mais c’est horrible !
- Vous étiez au courant de sa disparition ?
- Bien sûr. J’avais vu ça sur Facebook ! Ca m’avait bien choqué, parce que j’avais eu un peu l’occasion de discuter avec elle. C’était vraiment une fille gentille, j’ai du mal à imaginer qu’un enfoiré ait pu lui faire du mal.
- Et pourtant…
- Ca m’arrivait de discuter avec elle et sa bande de copines. Elles étaient des amies d’enfance, elles aimaient bien chahuter, draguer des mecs. Quand il y avait un problème, elles me prévenaient pour ça et quand elles avaient envie de sortir j’allais les raccompagner à leur voiture.
- Et ce soir-là, vous n’avez rien remarqué d’anormal ? Pas une situation qui aurait pu dégénérer, pas quelqu’un qui aurait pu les importuner ?
- Ca leur est arrivée d’avoir des ennuis avec des mecs lourds. Je ne cherche pas à leur trouver des excuses, mais Sarah s’habillait toujours de façon assez voyante. Ca n’échappait pas à des pervers qui la prenaient par la main pour essayer de la baiser dans les toilettes de l’établissement. Mes videurs ont en dégagés plus d’un à cause de leur comportement, je me suis même battu avec un type de cinquante ans qui se collait contre elle pour danser.
- Cet homme venait souvent ?
- Non, c’était la première fois que je le voyais. Vous pensez que ça peut être lui ?
- Je n’en sais rien, on essaie de le trouver, mais on aimerait savoir si auriez vu quelqu’un avec un comportement suspect ce soir-là.
- Je me rappelle d’un mec d’une quarantaine d’années qui traînait avec elle, ouais. Un type avec les cheveux poivre et sel, mince et qui rigolait avec elles. Je n’y ai pas plus prêté que ça attention, mais ils sont partis à un moment donné.
- Vous vous rappelez de l’heure ?
- C’était vers deux heures du matin.
- Est ce que vous aviez déjà vu la voiture de Sarah ?
- Bien sûr, c’est une Suzuki Swift.
- Et ses copines, elles l’ont cherchée partout ?
- Non, elles se sont pas non plus inquiétées plus longtemps de sa disparition.

Marlène avait tout noté sur son carnet et termina son verre de Perrier. Elle le remercia pour ses réponses, puis l’homme la raccompagna. Au moment de refermer derrière elle la porte, il lui dit « Je m’en veux de n’avoir rien fait. Si j’avais su, j’aurais fait quelque chose. »
- Ce n’est pas de votre faute ce qu’il s’est passé, d’accord. Vous n’y êtes pour rien, répondit la jeune femme en montant à bord de sa voiture.

La Golf qu’elle conduisait était très confortable à l’intérieur. C’était pour elle un véritable plaisir de la conduire. Elle était contente. Rapidement, elle venait d’avoir une description physique du suspect qu’ils cherchaient, mais elle avait quand même besoin de plus d’informations. Ce qui restait mystérieux, c’était quand même la disparition de la voiture de Sarah et cette BMW qui était aperçue non loin de cette forêt où le corps avait été découvert la veille. Marlène conduisait rapidement sa voiture pour rentrer à la brigade de gendarmerie de Lannemezan pour retrouver le sergent Agostini qui avait un bureau temporaire. Elle rapporta le témoignage du gérant de la boîte de nuit. Clairement, il n’était pas le suspect envisagé, car dans ses paroles et dans ses expressions faciales, il avait l’air sincèrement peiné de la disparition brutale de cette jeune femme. Et puis elle donna la description physique de ce mystérieux homme qui était parti avec la jeune fille. Agostini regarda Marlène expliquer tout ça, mais il était très gêné par l’absence de caméra sur le parking de la boîte de nuit. C’était impossible de savoir si c’était bien Sarah qui avait elle-même reprit le volant, ou cet homme.

Agostini avait récupéré le téléphone portable de la victime. Il voulait voir dans la galerie photo les clichés qui pourraient potentiellement montrer le tueur. Les photos de la soirée montraient toutes des jeunes femmes souriantes et très maquillées. Molinier regardait par-dessus l’épaule de son collègue gendarme et tous les deux trouvaient ça glauque de regarder les dernières vidéos d’une personne récemment décédée. Surtout sur un appareil qui lui appartenait. Jamais le tueur n’apparaissait sur ces vidéos, peut être était ce même lui qui tenait le portable dans ses mains. Le téléphone fut envoyé plus tard dans l’après-midi dans un laboratoire pour examiner les potentielles empreintes.

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