Chapitre 8
Quand Marlène se réveilla, elle était dans une pièce plongée dans le noir. Elle sentit de l’eau tiède sur son corps dénudé. La seule lumière qu’il y avait était celle passant sous la porte de la pièce où elle était. La jeune femme se mit à paniquer, le sang tapait ses tempes, elle avait un violent mal de tête. Molinier n’était pas attachée, alors elle tenta de s’extraire de la baignoire. Affaiblie, elle tomba lourdement sur le sol et quelques instants plus tard, elle entendit des talons claquer sur le sol, une ombre de pieds passa puis la porte s’ouvrit.
- Tu es réveillée, c’est bien ! Déclara Sophie
- Je suis où ? Demanda d’une faible voix Marlène, couchée à plat ventre sur le sol
- On va garder tes mains manucurées, reprit Sophie en s’accroupissant et en touchant les mains de son otage. Elles sont jolies. Ça fera beau sur notre sculpture.
- Vous êtes complètement malade !
Le décor avait complètement changé, ce n’était plus l’immeuble où elle avait été. La tapisserie était des années 70, le couloir avait une lampe assez vieille. Le lavabo de la salle de bain était également ancien. Michel vint également puis l’examina. Tous les deux la soulevèrent pour l’apporter dans une pièce totalement vide avec un appareil photo monté sur un trépied et un écran blanc dans le fond de la pièce. Une table était posée sur l’écran et ils l’installèrent. Marlène se tint la tête et fut éblouie par les flashes de l’appareil photo.
Entretemps, l’assistante était revenue avec une civière où ils la forcèrent à s’allonger. Ils l’emmenèrent à travers le bâtiment pour la déposer dans une autre pièce où se trouvait Laurent qui était lui aussi dénudé. Ils la jetèrent au sol et Laurent tenta de les frapper, mais se prit un violent coup de poing dans le ventre. Il s’écroula de douleur. La porte fut fermée à clé, mais il y avait un interrupteur. Quand il l’alluma, Marlène s’était assise en tailleur en train de pleurer. Laurent la prit dans ses bras, tendrement.
- On va s’en sortir, dit-il tranquillement, je te promets qu’on va s’en sortir. Il faut qu’on y mette chacun de notre côté et je te promets qu’on ne finira pas comme sur les horreurs que j’ai vues.
- On va mourir, Laurent, on va mourir ! Cria la policière.
- Mais non, répondit-il doucement
- C’est quoi ce que t’as vu ?
- Je pense que t’as compris ce qu’ils faisaient, conclua-t-il
Ils s’endormirent en ayant froid, sans couvertures pour se réchauffer et à se demander le sort que leur réservaient ces gens bizarres. Leur salut vint quant au petit matin Michel ouvrit la porte de la pièce. Laurent fit semblant de dormir. Quand le tueur tenta de le frapper, il attrapa son pied gauche et le fit tomber. Il se leva brutalement pour lui donner de violents coups de poing dans le visage au point de le refaire saigner du nez. Marlène se leva elle aussi d’un coup pour vite s’enfuir dans le couloir. Sophie, alertée par le vacarme, sortit d’une pièce pour tenter d’arrêter la policière. L’assistante parvint à la plaquer au sol. La policière hurlait d’hystérie en essayant de ramper sur le sol, mais elle était plaquée au sol par l’assistante qui la retenait par les jambes. Molinier se débattait, quand soudain Laurent arriva et tira Sophie par sa queue-de-cheval. Celle-ci se mit à hurler et Laurent cria « Cours ! » à sa collègue.
En courant, elle tomba dans les escaliers de la bâtisse où elle était et en sortant, elle descendit quatre à quatre les marches du perron pour débouler sur un parc. A plusieurs reprises, elle manqua de tomber, car elle était encore pieds nus. En se tournant, elle vit qu’ils avaient été pris en otage dans un château et que tous les volets étaient bien fermés. La départementale était une centaine de mètres plus hauts. Le petit matin commençait à pointer le bout de son nez. Marlène reprit son souffle en atteignant la route, entièrement nue. Le froid lui mordait la peau, alors pour se réchauffer elle ne put que se frictionner avec ses mains. Marlène avait envie de pleurer, mais elle se mit à marcher tranquillement le long de la route de cet endroit qui ne lui était pas du tout familier. Elle ne savait pas du tout où elle était, il y avait ces petites montagnes pleines de sapins avec ces routes tortueuses. Ce qu’elle savait, c’est qu’il ne s’agissait pas du Loiret. Au bout d’un kilomètre de marche un panneau directionnel lui apparu et elle choisit de prendre le village qui était le plus proche qui était Glux-en-Glenne. Au moment où elle traversa la route pour retrouver sa destination, une voiture arriva et la conductrice s’arrêta. Les warnings furent rapidement activés et la femme descendit pour voir cette jeune femme dénudée en larme.
Elle lui donna sa doudoune, puis fit un demi-tour pour l’amener chez elle pour lui donner des vêtements. Sa sauveuse se prénommait Véronique et avait un peu plus de cinquante ans. Véronique lui fit essayer quelques habits. Puis elle l’emmena tout de suite à la gendarmerie de Château-Chinon. Le gendarme à l’accueil fut surpris par l’explication de Véronique, puis fit venir ses collègues qui les prirent en charge. La gendarmette qui s’occupa de Marlène se prénommait Marine et elle lui donna une tasse de café pour la réconforter. Une fois que la policière donna son identité, elle se lança dans l’explication.
- Mon collègue et moi avons été kidnappés par deux meurtriers qui transforment leurs victimes en œuvre d’art, j’ai failli y passer.
- Comment vous savez ça ? Demanda la gendarmette.
- Mon collègue a dû voir des choses qu’il n’aurait pas dû voir, j’ai eu un sous-entendu de la part de son assistante qu’ils allaient me découper en morceaux pour recoller mes bouts sur d’autres. Vous vous rendez compte de la perversité de ces gens ?
- Oh putain ! Lâcha la jeune femme en tapant la déposition, et ils vous ont dénudés ?
- Oui, je ne sais même pas où sont passés nos vêtements. Heureusement que cette Véronique est arrivée, sinon j’allais mourir de froid. Je voulais quitter le plus rapidement possible cette maison de tarés, et j’ai lâchement abandonné mon collègue, dit-elle en se mettant à pleurer. Je me sens honteuse !
- Vous n’avez pas à vous sentir honteuse, vous avez cherché à sauver votre peau et en plus, vous venez de résoudre une énigme assez ancienne. Au contraire, soyez fière de vous ! Lui dit Marine en allant s’asseoir à côté d’elle.
- Laurent va mourir à cause de moi !
Marine lui demanda l’adresse du château. Le lieu-dit s’appelait Ravel. Aussitôt, des unités furent mobilisées pour procéder à l’arrestation de Michel Herbault et de sa compagne, Sophie. Seulement une heure plus tard, des hommes de la gendarmerie et du PSIG partirent en convoi à l’adresse indiquée. Les véhicules pilèrent sur le parking de gravier, puis les hommes armés foncèrent vers la porte d’entre du château. Ils enfoncèrent la porte et fouillèrent chaque pièce de la bâtisse avant de retrouver les meurtriers dans une salle aménagée où le corps nu de Laurent était sur une table en métal avec les jambes et les bras sectionnés. Le premier gendarme qui vit ça pâlit et se mit à vomir dans le couloir, ses collègues braquèrent leur arme sur le couple vêtu de blouses de chirurgiens. Tous les deux laissèrent tombèrent leurs sinistres instruments pour se laisser embarquer. Le sergent Agostini était décédé.
Un peu plus tard, des enquêteurs de la Section de recherche d’Orléans arrivèrent pour faire des prélèvements sur le sinistre laboratoire du couple. Le corps d’Agostini fut transféré pour une autopsie à l’institut médico-légal de Lyon et la méticuleuse fouille permit de retrouver dans le sous-sol des corps emballé dans du plastique, ainsi que toute une collection de parties du corps trempant dans des poches remplies de sang. Dans une sorte de baignoire baignait le corps d’une femme blonde avec les yeux arrachés. C’était une véritable maison de l’horreur. Jamais les gendarmes n’avaient vu une chose aussi horrible que ça.
Molinier était en larmes lorsqu’elle apprit la nouvelle. Son commissaire lui téléphona pour la réconforter. Elle n’avait pas la force de continuer son travail, mais son supérieur l’encouragea à faire ce travail même si c’était dur. Le remplaçant du sergent fut un lieutenant de la PJ de Toulouse, Martin Lacombe, avec qui elle avait déjà travaillé et s’entendait bien. Lacombe arriva le lendemain avec un rapport écrit qu’il présenta à sa collègue.
- Vous aviez eu raison de partir interroger ces Allemands, déclara-t-il. Cela vous a mené quand même vers cette piste.
- Si on n'avait pas été là-bas, il ne serait pas mort ! Pesta-t-elle, une tasse de thé à la main
- Si vous n’aviez pas été là-bas, vous auriez laissé des familles sans réponse à la question de qui a tué leur proche, dit Martin en lui tenant la main. Cette Sylvie Laborde, que vous avez décrit comme tourmentée par la mort de sa fille, sera soulagée de savoir qui était l’homme qui a tué sa fille. Les parents de Sarah Larrieu, pareil, ils seront heureux de savoir qui a tué leur fille parce qu’ils étaient réellement persuadés que c’étaient les « Ours des Pyrénées » qui en avait décousu avec elle. Alors, oui, c’est dramatique ce qui s’est passé pour Agostini, mais il aurait été heureux de savoir qu’enfin cette enquête sera finie par des parents qui pourront faire leur deuil.
- J’ai aimé Agostini, c’était un mec bien. Je ne suis pas sûre que j’aurais droit à des collègues meilleurs que lui.
- Mademoiselle, je dois vous dire que je suis surpris de voir des femmes aussi élégantes travailler dans une institution comme la vôtre. Je suis même heureux d’avoir fait votre rencontre, dit-il en souriant.
- Vu ce que vous avez fait, mon cher, je crois que c’est une attitude déplacée de venir me complimenter, siffla Marlène en claquant son dossier sur la table.
- Vous êtes une femme, toutes les femmes aiment quand on les complimente. Vous préférez que je me comporte de façon désagréable avec vous, c’est ça ? Vous avez envie que je sois quelqu’un de vulgaire ?
- Je vous demande simplement de fermer votre gueule et de répondre à mes questions. On a retrouvé des corps, des morceaux de corps, deux cadavres mutilés chez vous… c’est vous qui avez tué ces gens-là et qui les avez découpés en morceaux ?
- Je vois que vous n’avez pas envie d’être agréable avec moi ce matin, ce n’est pas grave. Oui, c’est moi et mon assistante qui avons découpés ces corps en morceaux, nous faisons des œuvres d’art avec et ça a du succès, croyez moi. On a passé du temps à parcourir des villes en France pour trouver les plus belles personnes du coin pour les kidnapper et faire la découpe sur place.
- Ça vous apporte quoi de faire ces horribles montages ?
- On voulait montrer à quel point le physique humain était beau et que c’était précieux. Vous, quand on vous a kidnappé, c’est parce que vous êtes une belle jeune femme, élégante et raffinée. On a acheté énormément de vêtements neufs pour faire des costumes pour ces œuvres.
- Vous ne considérez pas ça horrible de kidnapper des personnes pour les tuer et faire des choses absolument glauques ?
- Non, du tout.
- Comment cette idée vous est venue ?
- Je considère que l’être humain est une œuvre d’art. Vous connaissez l’homme de Vitruve ? Ben vous saurez que ce schéma est en tout point proportionnel et c’est ça qui rend le physique humain beau. Alors quitte à trouver quelqu’un de beau, pourquoi ne pas l’immortaliser et essayer de l’améliorer.
- Si pour vous, il s’agit de rendre hommage à la beauté humaine, pourquoi avez-vous fait cet album photos montrant le processus où vous tuez vos victimes ?
- Vos collègues légistes ont certainement été impressionné par la façon dont les corps ont été découpé minutieusement ? Si c’est ça votre question, je peux y répondre aisément. C’est tout simplement parce que je ne veux pas me comporter comme un barbare avec.
- Si vous vous considérez comme quelqu’un d’humain, pourquoi avez-vous pris ce plaisir sadique de découper vos victimes, pourquoi êtes vous comme ça en fait ? Dit Marlène avec un air de dégoût
- Vous êtes en face d’un homme cultivé et intelligent, et vous êtes en train de me regarder avec cet air de dégoût ! Ricana Michel, allons un peu de sérieux, ma chère. Je suis sûr que je suis le premier profil qui sort de l’ordinaire, je ne suis pas un dealer, je ne suis pas un de ces petits jeunes crétins qui se font pincer pour un paquet de cannabis trouvé dans la poche d’un jean. Avouez-le !
- Vous avez raison, vous sortez de l’ordinaire dans votre cruauté.
- Ca j’ai bien compris que vous me trouviez cruel.
- Vous avez rencontré quand Sophie ?
- Il y a seulement cinq ans, elle a à peu près le même âge que vous. On s’est rencontré par des amis communs, elle s’est montrée très réceptive au message passé par mes œuvres, mais quand elle s’est rendu compte de ce que je faisais, croyez moi qu’elle a été dégoûtée et ça, je ne peux pas lui en vouloir. Si jamais je dois passer devant un tribunal, il faudra aussi l’enfermer.
- C’est bien que vous soyez lucide sur là où vous allez finir.
A ces mots là, elle sortit de la salle où Lacombe prit le relais. Un autre policier l’escorta pour aller interroger Sophie, qui était en larme dans sa salle d’interrogatoire. Un paquet de mouchoirs était devant elle. Cela fit plaisir à Marlène de la voir dans cet état.
- Je vous demande pardon, je n’aurais jamais dû l’encourager à continuer ! S’écria Sophie en pleurant, je m’en veux pour toutes les familles des victimes. Je voudrais m’excuser auprès d’elles. Croyez-moi, je suis sincère dans mes paroles !
- Ca, il fallait y réfléchir plus tôt. Pourquoi avez-vous décidée de suivre Michel, pourquoi n’avez-vous pas eu l’idée de prévenir quelqu’un quand vous avez-vu ce qu’il était en train de faire ?
- Parce que Michel dégage un charisme incroyable ! Il est intelligent, c’est un homme cultivé. Quand il me parlait de son projet, je ne sais pas pourquoi, mais il était tellement bouleversant que j’ai naturellement voulu m’intéresser à ses travaux ! Je ne pensais pas qu’il tuait véritablement des gens.
- Et pourtant, vous avez bien été complice de ces actes. Vous avez participé au kidnapping de ces victimes pour les tuer. C’était vous dans la voiture de Sarah Larrieu, cette voiture qu’on a retrouvée en Aveyron ?
- J’ai conduit cette voiture, mais je vous jure que je ne savais ce qu’il allait faire !
- Arrêtez de hurler, bon sang ! Pesta Marlène
- Tout est de sa faute, putain ! Je ne veux pas avoir d’ennuis, je n’ai rien fais !
- Si vous n’avez rien fait, pourquoi l’autre jour vous avez assommé mon collègue, hein ? Pourquoi avez-vous aidé votre compagnon à nous assommer et à nous déshabiller ? Pourquoi ?
- Votre collègue aurait dû savoir qu’on ne touche pas aux biens d’autrui sans avoir son autorisation, même si vous êtes venus sans mandat de perquisition. C’est Michel qui s’est emporté et qui a voulu vous le faire méchamment payer. Moi, je n’ai pas eu cette idée.
- Toutes vos victimes ou leurs restes allaient au lieu-dit Ravel, c’est ça ?
- Oui, Michel voulait rouler toute la nuit et il le faisait volontiers.
- Bon, écoutez maintenant, je veux avoir toute la vérité sur le meurtre de Sarah, comment ça s’est passé ?
- Il a eu l’idée de descendre dans le Sud-Ouest, je ne sais pas pourquoi, commença Sophie. Il prétextait très peu connaître la région, il avait des amis qui habitaient Toulouse qu’il voulait revoir. J’ai accepté de le suivre, on a passé un super moment en leur compagnie. Que je vous rassure, ce ne sont pas des tueurs, ajouta-t-elle avec un petit sourire, et le lendemain, il a tenu à m’emmener à Lourdes. J’ai aimé cette ville vraiment. Au retour, on est passé par Lannemezan où il a vu cette Suzuki Swift qu’il a suivi jusqu’à cette boîte de nuit, le Space Star. On a attendu que les occupantes descendent. Sans rien dire, Michel est descendu pour retrouver ces jeunes femmes. Quand il est sorti avec cette Sarah, il était trois heures du matin. Il la tenait par l’épaule, elle était complètement hilare puis il ouvrit la porte passagère pour la faire asseoir et vint taper à la fenêtre pour que je conduise la Swift. La dernière chose que j’ai eue de sa part a été de prendre la Suzuki et de me casser le plus loin possible en évitant les grands axes et c’est moi qui aie abandonné la voiture en Aveyron. En y réfléchissant, il avait eu un comportement bizarre que je n’ai pas su interpréter.
- Ce n’est pas la première fois que vous l’assistez ?
- J’ai été présente que pour deux meurtres.
- Et celui de mon collègue, vous étiez en train de lui enlever les bras.
- J’ai réalisé des études de médecine, c’est moi qui lui ai appris à couper proprement des membres. J’ai fait des études de chirurgie.
- Nous sommes à peine plus âgées toutes les deux, et vous, vous avez ruinée votre vie. Vous en êtes consciente ?
- Dire « non » serait mentir, répondit la jeune femme avant de se remettre à pleurer.
Le commissaire Richet attendait Molinier, assis sur un petit banc dans le couloir, en train de lire un magazine. Quand il l’entendit arriver, il se leva et lui fit un petit sourire. Elle lui tendit la main en se forçant de sourire. Richet était content de la retrouver, mais il comprenait que ça ne pouvait pas être réciproque. Pourtant, Marlène ne lui en voulait pas pour cette mésaventure, elle cherchait à faire comme si cet épisode ne l’avait pas marquée alors que si. Le commissaire avait observé discrètement chacun des interrogatoires.
- Méfiez-vous de cette Sophie Pujot, dit-il, elle fait comme si elle était manipulée par Herbault, mais elle faisait ça sciemment. C’est un couple pervers, elle n’a même pas le courage d’assumer ses actes. Elle fera tout pour se faire passer pour une victime, croyez-moi.
- Je n’arrête pas de penser à Agostini, je me demande comment il réagirait si jamais il apprenait qu’on était arrivé à les serrer. Il aurait été content de ça. Je n'aurais pas dû m’enfuir, j’aurais dû rester avec lui.
- Si cela peut vous réconforter, je pense qu’il serait heureux de savoir que vous êtes une femme forte. Vous êtes courageuse, vous avez réussi à vous enfuir et à chercher de l’aide. Si vous étiez restée, ce couple aurait continué à tuer gratuitement des gens et vous, à l’heure qu’il est, je serais dans mon uniforme en train de lire un discours en votre honneur avec une photo de vous sur votre cercueil. C’est déjà dramatique qu’un gendarme soit mort dans l’exercice de ses fonctions, alors deux ça le serait encore plus.
- Vous savez quand aura lieu la cérémonie pour Laurent ?
- Oui, ça sera le 16 décembre.
Après que Lacombe eût fini son interrogatoire. Une voiture les ramena à la gare où ils prirent un train pour rentrer à Toulouse. Tous les trois étaient assis à une table, sans prononcer de mot. Le commissaire se contentait de lire un livre, Lacombe fermait les yeux en écoutant de la musique et Molinier regarda tristement par la fenêtre du train. Sa maison lui avait manqué, elle s’installa dans son lit puis se contenta de lire un livre avant de dormir.
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