Chapitre 9 — Une seconde de plus
Il n’a pas bougé.
Moi non plus.
Dans cette pièce trop calme, nos souffles étaient les seuls bruits qui comptaient.
Il n’a pas cherché à comprendre.
Il n’a pas posé de question.
Il m’a simplement désigné la chaise en face de lui.
Je me suis assis. Lentement. Comme si chaque geste risquait de tout faire basculer.
Son regard ne me quittait pas. Ni dur, ni doux. Juste… là. Présent. Entier.
— Tu veux parler ? a-t-il demandé, presque à voix basse.
J’ai haussé les épaules.
Je ne savais pas quoi dire. Les mots étaient là, tout au bord. Mais trop lourds, trop fragiles.
— Tu peux rester. Même en silence.
Alors j’ai hoché la tête.
Et c’est ce qu’on a fait. On est restés. Lui assis. Moi aussi. Le silence entre nous comme un langage qu’on n’avait jamais appris mais qu’on comprenait parfaitement.
Dehors, la pluie avait cessé. Mais à l’intérieur, tout continuait à couler.
Mes doutes. Mes peurs. Mon cœur. Mon souffle.
— Tu n’es pas obligé de savoir, tu sais, a-t-il murmuré. Ni maintenant. Ni tout de suite.
J’ai fermé les yeux. J’ai senti ma gorge se serrer.
— Et si j’étais fatigué d’avoir peur ? ai-je dit, sans le regarder.
Un silence. Puis :
— Alors reste. Juste une seconde de plus. Et puis encore une autre. Jusqu’à ce que la peur recule un peu.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai souri.
Et j’ai pleuré. Un peu.
Il ne s’est pas approché. Il ne m’a pas touché. Mais il était là. Et c’était déjà tout ce que j’avais jamais espéré.
Note de l’auteur — La Voix Qui Écrit
Parfois, ce n’est pas une déclaration, ni un baiser, ni même un aveu qui change tout.
Parfois, c’est juste une seconde de présence. Une seconde où l’on n’a plus besoin de fuir.
Ce chapitre, c’est un souffle retenu. Une attente. Une main tendue… sans encore se toucher.
Merci de lire avec le cœur. Merci d’attendre avec eux.
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