Chapitre 1

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Le ciel ne peut pas être plus gris. Pour un mois de juillet, c’est une bien triste journée. Pourtant, la ville ne désemplit pas, tant de visages heureux défilent sous mes yeux, des sourires à perte de vue et moi comme une conne je n’arrive pas à leur rendre. Remarque, je comprends tout ce monde, quand on a passé plus de temps les yeux fermés qu’ouvert, la lumière du jour semble si belle, si douce à la caresse du vent.

Je m’arrête au feu, les voitures filent à toutes à lurent. Je jette un œil à la tour Eiffel, avec une envie monstre d’y monter. J’aimais avoir la sensation de planer au-dessus de mon monde, voire toute cette ville du plus haut point possible. Mais cette envie soudaine me surprend toute de même, la seule chose que j’avais envie de faire s’est réellement montée seule sur cette tour de fer ? Rien d’autre ? J’aurais dû rester chez moi en pyjama, je ne devais pas me laisser aller comme ça à mes pulsions ridicules.

Je soupire en traversant la route. Je me mordille les lèvres, et puis zut… Je suis déjà là. Je me dirige vers la file d’attente de la tour, étonnement, il n’y a presque personne. Je lève la tête et me laisse submerger par la beauté vertigineuse de ce métal marron. Qu’elle est belle.

La caissière me glisse mon ticket sur le comptoir, à sa vue je ne peux m’empêcher de sourire. L’ascenseur se referme sur nous, un léger vertige vient troubler mes sens. Je ferme légèrement les yeux pour apprécier cette délicieuse sensation.

L’ascenseur s’arrête aux deuxièmes étages, je descends. La vie me coupe le souffle, à chaque fois, c’est comme si c’était la première fois. Le vent, l’horizon, les nuages gris semblent plus beaux. Des petites larmes me montent aux yeux. Je me laisse aller à mon plus beau sourire tout en m’approchant du bord. J’observe ce mélange de gris, de blanc et de bleu, Paris qu’elle vit magnifique.

Je sens une présence à ma gauche, mon cœur s’emballe, je me racle la gorge tout en essayant de me concentrer sur le paysage. Il ne faut absolument pas que je regarde cette personne. Je n’ai aucune envie d’engager la conversation avec un être humain aujourd’hui. Pourtant je sens ma respiration s’accélérer. Un délicieux parfum plane dans l’air, ma gorge est sèche, la hume discrètement l’arôme puis j’arrête de respirer. On doit entendre ma respiration à des kilomètres. L’odeur commence à s’éloigner. Je me retourne rapidement et me retrouve nez à nez avec du vide. Mon cœur ne semble pas vouloir se calmer. D’où peut bien provenir ce parfum.

J’avance le long du quai de la tour, à la recherche du parfum. Je fronce les sourcils et éclatements de rire, suis je vraiment entrain de faire le petit chien ? J’agite la tête en fessant demi-tour. « Alala » au loin, je vois la silhouette d’une jeune femme. Elle est à ma place, de là où je suis, je n’arrive pas à voir son visage. Ma gorge est de nouvelle sèche, plus, je m’approche d’elle et plus j’ai la sensation d’être ralenti par des êtres invisibles. Toutes sont tellement calmes. Bon sang ! que m’arrive-t-il ?

Les mains tremblantes, je m’arrête à quelques pas d’elle. Je tiens le bar et fais mine de regarder au loin. Était-elle seule ? Je laisse les yeux parcourir sa chevelure noire. Crépu, elle tombe sur ses épaules, je ne ce n’était peux voir son visage, mais je l’image les yeux fixes sur la carte postale. Est-elle française ? Je devrais peut-être lui parler ? Je soupire en me mordant les lèvres. Ce n'est pas dans le programme, puis depuis quand on parle à des inconnues. Je relâche mes épaules et abandonne l’idée. Je ferme les yeux en sentant son parfum de nouveau. Je n’avais jamais senti une telle odeur.

« Excusez-moi ? » Une voix me tire de ma rêverie. J’ouvre rapidement les yeux et les poses sur l’objet en question. Mon cœur rate en battement : « Ça ne va pas ?

— Non, ne vous inquiétez pas, je vais très bien. Désolée, j’étais dans mes pensées.

— Ne vous excusez pas, c’est moi qui vous dérange après tous.

— Vous ne me dérangez pas.

— Merci, dit-elle en souriant. Je suis nouvelle à Paris, je ne connais pas grand monde. Je me suis laissé guidé jusqu’ici par des passants et des tourismes, mais ne connaissez-vous pas une application pour que je puise me diriger ?

— Oui bien sûr, vous devriez essayer Citymapper, il marche très bien. Sans indiscrétion, vous venez d’où ?

— Je suis antillaise, je viens de Martinique.

— L’île du soleil, il fait gris aujourd'hui, vous deviez être un peu triste.

— Non, détrompez-vous, j’ai surtout très froid !

— Vous voulez prendre un café ? » Je lève les yeux au ciel en me mordant la langue. Merde. Mais qu’est-ce qui me prend.

— Je…

Avant qu’elle ne finisse sa phrase, je m’excuse poliment. Elle sourit et reprend.

— Avec plaisir, mais, je ne voulais pas vous dérangez avec mes problèmes. Vous aviez l’air si paisible avant que je n’attire votre attention.

— Vous ne me dérangez pas. Quel est votre prénom ?

— Sophie et vous ?

— Enchanté Sophie, moi, c’est Maël.

Mon téléphone sonne, ce qui a pour effet de rompre le charme. Tout en moi me crie de ne pas répondre. Elle me fait un signe de la main m’invitant à le faire. À contrecœur, je décroche me téléphone. « Yo Maël ! Tu es où là ?

— Salut, Alex, je suis à la tour Eiffel.

— Encore ! Tu sais qu’il y a d’autres choses à faire à Paris, comme venir me voir par exemple.

— Je suis occupée là.

— Pourquoi tu parles si bizarrement, tu fais quoi comme ça ?!

— Je te laisse.

— Non, dis-moi.

Je m’impatiente en grognant doucement. Sophie me lance un petit sourire et me glisse quelque chose dans la main. Elle me chuchote doucement : “ Ce n’est pas grave, une prochaine fois peut-être.

— Non, attends !

— Quoi attends !

— Je ne parle pas à toi !

— Tu parles à qui alors ?

Elle me lance un dernier sourire et s’éloigne rapidement, je tente de la suivre, mais elle me fait signe de rester. Je reste là les bras ballants, la regardant disparaître.

— Salut !

J’écrase la touche raccrochée sur mon portable. Il vibre de plus belle. D’un geste nerveux, j’éteins mon portable et le glisse dans ma poche. En le sentant contre ma peau, je porte ma main à mon visage. Merde. Je n’ai pas pris la peine de prendre son numéro ! Un petit tintement résonne dans ma main. Je l’ouvre doucement, les yeux légèrement humides je sourie au petit porte-clés.

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