Chapitre 15 - Le plus grand mensonge de la vie

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Une fois bien installé, Reiketsu sortit de l'appartement pour aller se balader un peu, prendre l'air, changer ses idées, quoi… Le temps était aussi joyeux qu'un lycéen à l'orée des examens, alors ça n'arrangeait rien à sa moue dépitée. Surtout qu'il avait trouvé hier soir, en cachant ses affaires importantes sous le lit, des magazines tendancieux et des mouchoirs sales ; sûrement pas à cause d'un rhume quelconque…

Mais mise à part cette découverte « fabuleuse », Reiketsu s'était mis dans l'idée qu'il devait trouver un moyen de réveiller Uyeno. Pourquoi ? Parce que lorsqu'il était rentré à l'intérieur, sa marque avait comme résonné avec l'énergie affaiblie de sa… son amie ; un signal suffisant pour lui dire que toute cette affaire commençait sérieusement à sentir mauvais.

- Des problèmes, toujours des problèmes… grommela-t-il en frappant dans une canette vide.

La seule personne qui possédait des informations sur le Roi Écarlate se trouvait être décédée il y a quelques jours ; Geto Suguru, le manipulateur des fléaux. Mais lui-même n'avait pas été capable de maîtriser le Roi lors de sa manifestation durant leur duel au temple, quand Reiketsu s'était… « rappelé ». Pouvait-on considérer le Roi comme un fléau ? Gojo le comparait à Sukuna, mais le démon millénaire aux quatre bras était connu pour son indéfectible arrogance et son avidité, contre le Roi qui lui était d'une patience et d'une méfiance à toute épreuve.

Il chassa ses réflexions, ça ne l'avançait en rien. À la place, il regarda passer des enfants qui couraient dans la rue, heureux de sauter dans les flaques d'eau avec leurs bottines en caoutchouc… Ignorants bien sûr les fléaux mineurs qui ricanaient au dessus d'eux, à l'affût du moindre sentiment négatif. D'un geste, Reiketsu les désintégra, conscients que même la plus petite souris pouvait s'engraisser en un gros rat infectueux.

Il soupira, et continua de marcher…

— Hein ? Pourquoi ils ont disparu ?

Quoi ? Reiketsu se retourna.

Un lycéen s'était arrêté là où les fléaux s'étaient réduits en cendres. Il avait un visage presque anguleux, et ses cheveux étaient roses. Une teinte ? En tout cas, ce gamin regardait les dernières cendres s'étioler, puis remarqua le regard de Reiketsu, qui fit semblant de se tourner vers le sol en faisant mine de chercher quelque chose.

— Hé !

Ne réponds pas, s'ordonna-t-il.

— Monsieur ! Hé !

Fais comme si tu étais pressé ! se dit-il en se tournant pour partir d'un pas rapide. Il faut que tu… Une main agrippa son épaule, d'une force de poigne telle qu'elle le stoppa net.

— Je sais que vous m'avez entendu ; vous êtes pas doué pour faire semblant.

Ces paroles le touchèrent comme une flèche dans le genou. C'était à la fois douloureux et réconfortant… Il secoua sa tête, puis croisa un regard marron clair où aucune méfiance n'était visible, juste une simple interrogation. Mais c'était encore rattrapable, alors…

— J'ai rien vu, rien entendu.

Un silence.

Putain, j'suis vraiment à la ramasse. Il avait beau travailler sur nombre d'affaires, convaincre des clients incapables de voir les fléaux était plus simple qu'un lycéen qui manifestement pouvait les voir, et qui avait fait le lien de leur disparition avec lui. Surtout qu'avec sa dégaine de voyou, Reiketsu n'était pas vraiment exempt de soupçons.

Peut-être était-ce à cause de son mutisme causé par la panique de ne pas pouvoir gérer la situation, ou bien parce qu'il ne voulait pas perdre de temps, mais le lycéen ajouta :

— Z'inquiétez pas, je dirais rien à personne. Je veux juste savoir.

* * *

Une fois posés sur un banc, chacun une canette à la main, Reiketsu avait fait la connaissance du gamin : Yuji Itadori était son nom, mais l'exorciste ne lui avait donné que son nom de famille, pour éviter de se faire repérer trop vite. C'est donc avec cette question que commença l'échange étrange entre les deux habitants des deux mondes :

— Donc vous êtes un « exorciste » ? lâcha Itadori avec un air sincèrement étonné. Genre comme dans Conjuring ?

— Plus ou moins, sauf que j'utilise pas le christianisme pour faire mon travail.

— Et les trucs de tout à l'heure, c'était des yokai ?

— Ils portent plein de noms, dont spectres, fantômes, esprits, démons… Au final, ma communauté les a appelé par leur fonction la plus primordiale : les fléaux.

— On aurait pas dit des calamités, contra le rose en prenant une gorgée de sa canette.

— Ils ne sont pas tous aussi « fléauteurs » qu'on peut l'imaginer ; ceux dont tu m'as vu m'occuper sont souvent la cause de problèmes mineurs, qui s'accumulent chaque jour sur ceux qui se morfondent dans l'ignorance que leurs émotions ont un réel impact sur le monde physique. Mais parfois, il en apparaît qui font honneur à ce titre à juste valeur.

— Tout ça m'a l'air bien déprimant, souffla-t-il.

Reiketsu se tourna vers lui, et vit Itadori prendre un air mélancolique. Pendant un instant, il se vit dans ce jeune homme qui ne devait même pas être majeur. Et, à cause de ce sentiment de nostalgie bien chiant, ou bien parce que l'exorciste était devenu trop doux avec le temps, il secoua sa tête et répondit :

— Tu n'as aucune implication avec ce milieu. Rentre chez toi, fais un baiser à tes parents, prends un bon repas et bain chauds et va te coucher.

— J'pourrais, mais vous avez l'air d'avoir besoin d'aide.

Reiketsu écarquilla les yeux, avant de baisser sa tête, dépité ; il ne l'avait pas très bien senti, mais le gamin aux cheveux rose était un bon samaritain. Et ce genre de choses vous ôtait la vie en deux-temps trois-mouvements dans le monde des fléaux et autres malédictions.

— Tu es mineur, lycéen et en bonne santé. Même si toute aide serait la bienvenue, je refuse d'envoyer un gamin au casse-pipe.

Après cette rétorsion, Reiketsu se leva et partit de son côté. Quoique peu convaincu que Itadori allait le suivre, il utilisa sa vitesse améliorée, et finit dans une rue adjacente à la principale, assez loin du profane pour qu'il ne puisse plus le trouver. Alors qu'il se dirigeait vers le métro, l'exorciste reçut un message :

« Rejoins-moi à Nagoya, j'ai à te parler.

Iori »

Mais que faisait-elle à Nagoya ? C'était étrange… Mais bon, je n'ai aucune raison de ne pas y aller, se dit-il en rangeant son téléphone. Il traversa la masse de gens qui s’amoncelait vers les stations, prit un train jusqu'à Nagoya. S'écroulant sur un fauteuil, il se sentit fatigué, au point que ses yeux commencèrent à papillonner…

Puis ne resta plus que le bruit monocorde et berçant de l'inter-cités.

* * *

Ce fut les pas des voyageurs qui le réveillèrent en sursaut. À moitié endormi, il regarda paresseusement par la fenêtre ; le soleil pointait bas à l'horizon, fendant les nuages de ses rayons presque éteints. D'un bâillement suivi d'un étirement, Reiketsu se leva pour atteindre la sortie quand quelqu'un l'attrapa par l'épaule.

Instinctivement, il se tendit vers son énergie occulte, mais quelque chose l'en empêcha ; l'on aurait pu décrire la sensation comme une barre pas si haute que ça, visible au moins, mais hors de portée au poil près. Et, suivi de ce ressenti désagréable, il sentit un objet toucher l'endroit entre ses deux homoplates, et entendit un murmure à son oreille :

— Fais le moindre geste suspect et je réduits ta colonne vertébrale en bouillie.

Il acquiesça, et son agresseur le poussa gentiment du train, dans la foule ; en voyant l'ignorance totale des personnes autour de lui, Reiketsu se douta qu'il s'agissait d'une technique occulte, et qu'il avait donc affaire à un exorciste très malpoli, au mieux… ou au pire à un maître des fléaux avec une sale idée derrière la tête.

Ne prononçant aucun mot tant qu'il y aurait des gens autour d'eux, l'exorciste se tut pendant que l'inconnu armé l'emmenait hors de la gare. Après cela, ils prirent un taxi où Reiketsu put une nouvelle fois entendre la voix, cette fois distinctement ; des accents du Kyushu dans une tonalité grave, presque enrouée, indiquant peut-être un bon fumeur ou qui forçait sur la bouteille.

Le taxi les amena jusqu'au sud de la ville, près des docks ; l'odeur de poisson rance, le sel et les bruits constants de chaîne et de cargos clinquants dans une nuit sombre annonçait bien la couleur. Reiketsu retenta d'atteindre son énergie occulte, mais le même phénomène étrange se produisit. Putain, c'est vraiment un running gag… Une brève lumière au coin de son œil attira son attention.

— Merde, ils sont pas encore arrivés ! (Le flingue se pressa contre son dos) Tu te retournes, il va t'arriver des misères !

Le chauffeur du taxi resta de marbre, donc à supposer qu'il soit sourd, cet homme était de mèche avec le maître des fléaux… Ou bien c'était une démonstration de sa technique occulte, mais une deuxième situation ne suffisait pas à confirmer ses hypothèses. Comme l'autre s'agitait, le jeune châtain se détendit un maximum et resta silencieux ; un seul geste stressé et c'était sa colonne vertébrale qui partait en morceaux.

Après ce qui semblait être une bonne demi-heure à rouler entre les docks, ils parvinrent à un hangar vieillot et rouillé jusqu'à l'os, probablement à cause de la délocalisation des marchandises… Pourquoi je pense à des questions de commerce géopolitiques alors que j'ai une chance de me faire trouer comme un moineau ? Soudain, la voiture s'arrêta brusquement, le cœur de Reiketsu singeant le mouvement avec l'appréhension d'une balle perdue, qui ne vint pas.

Soulagé, il laissa l'inconnu le faire descendre de la voiture, et la seconde hypothèse se confirma quand l'autre trébucha sur un cordage, laissant à Reiketsu l'instant pour observer le chauffeur ; le regard vide, il fixait un point lointain dans un espace imaginaire. Une technique d'occultation de présence… Non, de manipulation mentale ? Mais rien n'explique pourquoi je n'ai pas été affecté… La plupart des techniques occultes ne fonctionnaient pas à travers la « volonté », puisque leur source, l'énergie maudite, venait des émotions. Donc il devait y avoir un truc, une condition de déclenchement spéciale qui expliquait que Reiketsu ne soit pas sous l'emprise de son ravisseur.

Soudain, le type lui passa un bandeau sur les yeux, chose inutile puisque Reiketsu avait vu le chemin jusqu'au hangar… Le jeune homme entendit un bruit de coulissement métallique, et d'un grincement poussiéreux, ainsi qu'un grognement d'effort de la part de l'autre type. C'était une occasion pour fuir, même sans énergie occulte. Seulement, courir à l'aveugle sous la menace d'un flingue n'était pas très attrayant.

Je pourrais tenter d'attraper mon téléphone et d'envoyer un « help » à quelqu'un… Il aurait le temps, mais qui ? Personne n'était assez rapide pour venir le chercher, sauf une, mais sur le coup, c'était vraiment son joker. Des pas. On lui retira le bandeau, le type revenu derrière lui.

— Avance.

Il obéit, avançant dans un espace mal éclairé, sale et sentant l'immondice. C'était donc un repère mal agencé, mais un repère tout-de-même. Une fois à l'intérieur, une insulte suivit d'un « t'as pas intérêt à te retourner » lui offrit une autre information sur la technique occulte de ce type, et le puzzle se compléta : tant que Reiketsu ne voyait pas son joyeux compagnon, il n'aurait pas accès à son énergie occulte. Seulement, une fois qu'il se serait retourné, l'autre aurait la main-mise sur son esprit.

Cela semblait terrifiant et sans défauts, c'est vrai. Mais ce n'était qu'une technique occulte, donc sans un apport démentiel en énergie pour maintenir le sort, ça ne marchait pas ; le blocage devait être une sorte de mur, théoriquement moins dangereux que le sort de contrôle mental. Un mur est un barrage ; trop d'eau, et il rompt comme arbre en pleine tempête.

Mais sa curiosité maladive le poussait à jouer le jeu du bon petit prisonnier jusqu’au bout, afin de découvrir le fin mot de cette affaire. Et, une fois le rideau levé, il encastrerait le type dans le sol pour lui faire effectivement manger les pissenlits par la racine.

— Bien le bonjour, Ô Prince.

Reikestu s'arrêta net à l'entente de cette voix ; bien qu'il ne l'ait jamais entendu, elle lui était bizarrement familière. Des claquements retitentirent sur le sol, et dans la lumière apparut une femme de son âge, portant une robe sombre aux motifs ocre qui aurait pu faire ressortir sa beauté naturelle si celle-ci n'était pas gâchée par son visage défigurée par des marques rouges serpentant sur toute la partie droite de son visage, boursouflant son œil qui brillait tel un rubis pur.

Mais ce n'était que l'apparence extérieure ; décrire l'arrière-plan aurait pu se résumer à des hurlements de douleur, une odeur de charogne et une présence aussi malveillante que le pire des fléaux. Son aura occulte débordait presque, donnant des sueurs froides à quiconque la regardait

— Belle soirée, répondit le jeune homme en tentant de garder un sourire charmant, retenant un déglutissement.

— En effet, la mer est assez silencieuse. D'ordinaire, je peux entendre les grondements de nos Pères sous les horizons profondes, mais aujourd'hui, ils attendent.

Okaay… Il semblait manifeste qu'elle était complètement timbrée, mais sa force n'était pas à prendre à la légère. Classe 1, ou Spéciale dans le pire des cas ; l'envie de fuir se fit très intense, mais le regard qu'elle lui jeta fit comprendre au jeune homme que cette option n'était plus envisageable. Soudain, elle claqua des doigts, et deux chaises face à face sous une lampe faiblarde apparut.

— Il sera plus confortable de discuter ici. Asseyez-vous.

Un ordre, pas une proposition. Bien, ça avait le mérite d'être clair… Après s'être installé sur cette vieillerie inconfortable, la femme fit apparaître une table avec deux verres et une bouteille de brandy. Tout dans sa façon de faire, son accent étranger et ces ustensiles laissaient penser à une origine d'outre-mer, mais Reiketsu se retint de le lui demander ; il sentait que poser des questions avant de prendre un verre n'était pas une solution pour rester en vie.

— J'imagine que vous vous demandez pourquoi vous êtes ici ?

— Cela se voit tant que ça ? railla sans réfléchir Reiketsu.

— Je vois que vous êtes du genre à vous moquer de votre propre sécurité, répondit sur le même ton la défigurée. Mais heureusement pour vous, je ne suis pas quelqu'un de très susceptible. Du moins, pas avec un bon verre, termina-t-elle en levant son verre, un sourire aux lèvres.

Reiketsu fit de même, et ils trinquèrent ; sûrement à cette ambiance sordide et un peu fantaisiste, à la futilité de l'existence ou une autre connerie dans le genre. L'important, c'était de voir si son verre n'était pas empoisonné, mais…

— Je ne me serais pas donné autant de mal à vous amener ici pour vous tuer ensuite, avança la femme comme si elle avait lu dans ses pensées.

— J'imagine… (il but ; le breuvage était exquis) Je n'ai jamais rien goûté de pareil.

— Du Tzachtizar 1998, un crû de cépage récent qui prend l'âge dans du cèdre. Ce genre de choses ne se vend pas au grand public, il faut donc beaucoup de moyens pour s'en procurer.

En clair, cet alcool n'était qu'une simple démonstration de pouvoir que possédait cette mystérieuse personne. Il demanda :

— Vous m'avez appelé « Prince ». Je présume que vous êtes de mèche avec le Roi Écarlate ?

— De mèche ? (Elle pouffa, posant son verre, puis darda un regard ardent sur lui) Je suis une Fille sur la voie d'être Princesse.

Il manqua de s'étrangler ; il pensait tomber sur un simple membre des Enfants Pourpres, un fanatique tout du moins. Quelqu'un qui avait juste eu vent de sa malédiction et qui l'aurait capturé pour le forcer à devenir prophète ou un truc dans le style.

— Je vois à votre réaction que vous ne vous attendiez pas à en trouver une ici. C'est sans importance ; je reste une simple Fille et le sang royal ne coule pas encore dans mes veines, mais cela peut changer.

— Le sang royal ?

Elle désigna la poitrine de Reiketsu :

— Être marqué de Sa main ne suffit pas pour faire partie de sa famille. Avec vous, comme avec d'autres, il a partagé son sang béni. Et, malgré tous ceux qui l'ont reçu, vous êtes l'un des rares qui l'ont accepté corps et âme.

Il aurait bien répliqué d'une manière acerbe et très insultante qu'il n'avait rien accepté du tout, mais ce serait mentir ; du pouvoir il avait demandé, du pouvoir il avait obtenu. Cruel, mais simple. Le jeune exorciste se décida à en apprendre davantage :

— Combien sommes-nous ? s'inclut-il pour faire croire qu'il était du même côté qu'elle.

— Neuf dans le monde entier… (la femme plissa des yeux et pencha sa tête sur le côté) Le Père Infâme nous avait prédit que vous lui ressembleriez, mais je ne savais pas que ce serait à ce point.

Elle se leva et s'approcha de Reiketsu, glissant sa main ravagée par la malédiction sur son visage. Le contact provoqua un spasme brûlant le long de sa colonne vertébrale, le faisant bondir de sa chaise. Souriante, elle le regardait d'un œil avide et se lécha les babines. Oh, une autre tarée… Je les attire ou quoi ?

— Je suis impatiente de te connaître de fond en comble, Reiketsu Yakuseki, roucoula la démone en se rasseyant.

— Et qu'allez-vous faire si je refuse de faire mumuse avec vous ?

Un regard glacial, mais cette fois, ça ne lui fit pas autant d'effet. Et elle dut le remarquer, car son visage se trahit d'une brève torsion déplaisante.

— Je te conseille de ne pas me prendre à la légère ; tu as beau être un Prince, tu es le plus faible d'entre tous, car tu refuses d'embrasser le Shormaush Urdal en toi. Tu te sens malade, n'est-ce pas ? Tu a certes recouvré ta pitoyable énergie occulte, mais tout semble fade et vide de sens, désormais…

Le refus vint d'abord, puis la peur. Ensuite, il se posa la question malgré le fait qu'il savait qu'elle tentait de le manipuler, mais l'évidence s'imposa à lui en une vague déferlante de vérités cinglantes : son envie de s'occuper de tout sans jamais rien refuser, tel un travailleur à la chaîne ayant perdu son âme. Sa soif de tout détruire, sans contrôle permanent qui le changeait en puits à problèmes. Sa haine viscérale sans fondements pour autrui, son amour étincelant et aveugle pour le reste. Uyeno.

Et Gojo ; il représentait tout ce que le jeune châtain aux yeux ambrés aspirait à être. Une entité libre de toutes attaches, surpuissante qui ne rendait de comptes à personne. C'est de là qu'il avait développé une fascination maladive à singer les moindres techniques du plus fort des exorcistes pour en faire son melting pot, et c'est d'ici qu'il avait accepté d'emménager chez son ancien chez lui.

Reiketsu Yakuseki était un glouton vorace qui avait faim d'identité.

— J'ai touché une corde sensible, semble-t-il, ricana la femme fatale. Mais que ce soit moi ou toi qui l'aurait compris, le résultat est le même : ta vie est une braise sur le point de s'éteindre, et si tu ne fais rien, tu ne seras plus que cendres.

— Génial, puisque de toute manière plus personne n'a besoin de moi.

— C'est là le plus grand mensonge de la vie. Uyeno, c'est ça ?

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