87.2
Lord van Zauberstab nous presse dans la chambre-à-la-demande. À l’image des holempreintes que j’ai gardées du Simnia, la pièce modulable façonne le décor de l’ancienne salle de torture. Le long des murs, se dressent les étagères où s’alignent les casques dits anti-ondes. L’hyperbole marketing choisie à des fins de propagande désigne assez mal ce couvre-chef qui, dans les faits, se contente de bombarder le crâne de micro-décharges ; opération supposée épuiser le cerveau des psykos et limiter leurs facultés psychiques.
La table inoxydable paraît trop propre pour ce qu’on y fait. Même une fois que l’armée a levé le camp, personne au Simnia n’a jamais été capable d’y prendre un repas. Les sangles ignifugées sont restées là, serrées au maximum, à chaque bord de la plaque métallique. L’acier porte encore les marques noires des combustions, les griffes de lames affûtées, les accrocs des marteaux et de diverses grosses pinces. Je ne les ai jamais vu de mes yeux leur arracher les ongles, mais j’en ai retrouvé les restes plus d’une fois. Ça ou les dents, je ne sais pas ce qui est le pire.
Tout dans l’image de ce sous-sol transpire le supplice et, en même temps, cette terrible pièce apporte aussi avec elle son lot de nostalgie. C’est un peu chez moi ; l’endroit où j’ai grandi. En avançant jusqu’à la table, je m’accroche à la pensée la plus rassurante qui me vient : j’ai l’avantage du terrain, peut-être mon unique chance de prendre l’ascendant sur l’ex-colonel.
Jewel me passe devant. Elle s’installe sur le plan de travail, dans un mouvement d’une grâce audacieuse, suffisamment sûre d’elle pour attiser le sadisme de l’autre psychopathe.
À quoi tu joues, Roxane ?
J’ai pile-poil le temps d’improviser une diversion – n’importe quoi pour retarder le moment où ce gros dégueulasse lancera l’assaut.
— Eh, Jewel fait sa maligne mais, vous savez my Lord, elle refuse toujours de prendre des clientes ! Si vous voulez la mettre à l’épreuve, je suis votre arme fatale !
Je ponctue cette suggestion d’un clin d’œil complice. Le silence pour seule réponse, il nous fixe d’un air entendu. Il est de ces types qui n’ont pas besoin de mots pour ordonner. Son commandement est clair, alors je m’exécute. Je me déboutonne légèrement, ne dévoilant que la zone nécessaire à faire monter l’excitation. Un genou sur la table, je m’avance vers Jewel, lui agrippe les cheveux à la base de la nuque. Sans forcer, je serre dans cette poigne toute ma compassion, toute ma connivence. Du bout des ongles, petit cercle par petit cercle, j’essaye de lui dire que je suis là, avec elle, que tout va bien se passer.
Mais Jewel n’entend rien à mes intentions. Au lieu de jouer les vierges effarouchées comme je l’attendais d’elle, comme il l’aurait fallu pour que l’autre revoie à la baisse les persécutions nécessaires à la faire flancher, elle défait d’un coup sec ce qu’il reste de boutons à mon chemisier et prend mes lèvres entre les siennes comme on gobe un chamallow.
Sa langue a le goût des larmes. Toute l’amertume qu’elle ravale est restée là, condensée sur ses papilles, et c’est presque contagieux. Je dois me retenir pour ne pas chialer.
Ça n’en finit pas. Nos salives devenues superglue, ce maudit baiser est en train de se changer en exercice d’apnée. J’essaye de grappiller des minutes alors qu’elle, j’imagine, espère encore prouver à quel point elle est robuste. Dans ce laps de temps aussi long qu’un film en noir et blanc, van Zauberstab est parvenu à notre hauteur. Penché avec le sérieux d’un docteur, il ausculte nos lèvres. Un mini aller-retour de ma pupille, et voilà que je tremble devant le zoom de sa lentille.
— L’une croit s’être endurcie tandis que l’autre s’imagine m’être d’une quelconque utilité, persifle le vieux fourbe. Voyons plutôt voir… qui mordra la première.
Moi, mordre Roxie ?
Nos dents frôlent nos papilles, nos mâchoires tremblent sans pouvoir s’y résoudre. Je suis venue la protéger, hors de question que je…
— Haaaaaaaaaaan !
Sa canine m’arrache un cri. Je dois m’écarter, les mains plaquées sur ma bouche pour retenir le sang qui me pisse de la langue. L’ex-colonel se moque sans rire. Plus je crache de grenadine, plus ses yeux pétillent de satisfation.
Enfoiré de vieux malade !
Maintenant que tout me désigne comme la parfaite victime, je n’ai plus qu’à prier pour ma vie. Je croise les doigts : avec un peu de chance, van Zauberstab ignore que je suis une indépendante, une simple locataire en ces lieux. Si je devais périr en pleine mission, le Temple de Vénus n’exigerait aucun autre dédommagement que mon loyer mensuel et de quoi couvrir le scandale. Rien d’extravagant pour quelqu’un d’aussi haut placé que lui.
Il allume sa cigarette, qu’il glisse aussitôt entre les lèvres de Jewel. Non contente de servir de cendrier, elle saisit la clope à deux doigts et expulse, la bouche en cœur, un cercle de fumée. Elle pousse le vice jusqu’à retrousser le pan de rideau qui lui voile la cuisse, quand elle croise les jambes, absolument sulfureuse. Son petit jeu maintient un peu l’attention de van Zauberstab, ce qui ne l’empêche pas de m’empoigner à deux bras, ni de me plaquer fermement sur la table. La copie de la salle-à-la-demande est aussi froide et dure que l’originale. Seule les sangles font défaut ; leur hologramme se brouille lorsqu’il claque mes poignets par-dessus. Mais le tortionnaire a de la ressource et, puisque je ne nécessite pas de précaution ignifuge, il défait sa ceinture, me ligote en trois tours de bras et, d’un simple remodelage de surface, je me retrouve clouée à la fausse table d’acier.
Je serre les dents.
Le salaud mate la cicatrice qui gonfle toujours mon téton. Il tend la main, je peux voir les dents de scie de ses ongles rongés.
Je détourne les pupilles.
— Eh ! l'interpelle Jewel, suspendant le programme des hostilités. Vous ne voulez pas plutôt y aller avec ça ?
Plus sexy qu’une sucette au premier coup de langue, elle agite le mégot fumant à l’attention de notre client.
Mais qu’est-ce que tu fous, Roxie ? Jusqu’où ça va aller ? T’es vraiment prête à ce que ce tas de merde me rôtisse le nichon pour faire genre t’es une dure à cuire ?
L’étron à pattes ricane. Mes mains se contorsionnent dans tous les sens pour tenter d’échapper à l’étau.
Putain, pourquoi j’ai pas eu la présence d’esprit de m’enduire de vaseline ?
La lutte est perdue d’avance, je suis même prête à lâcher l’affaire et à laisser ce démon changer en total supplice ma zone érogène préférée. Mais, au même moment, il se passe quelque chose. Roxane appose langoureusement la main contre son torse et offre, sans plus de pudeur, la cigarette au sourire carnassier de l’ancien colonel.
— Avec les compliments de la maison, chantonne-t-elle pendant que sa paume le repousse avec douceur.
Tellement de douceur que je ne le vois pas, au premier regard. Il me faut deux, même trois clignements d’yeux, pour comprendre ce qu’il se passe. Des gouttelettes de sang par centaines s’arrachent du tronc de notre client, juste son sous pectoral. Non, pas de simples gouttelettes : d’infimes paillettes en robes d’hémoglobine qui virevoltent au gré des ondulations de la main de Jewel, adhèrent à son vernis et changent en un rien de temps ce cuivre métallique en un rouge meurtrier.
Le torse de van Zauberstab se désagrège de l’intérieur et Jewel invente une danse, cent fois trop sereine, avec les restes de chair qui valsent tout autour d’elle. Ce serait même un peu beau si ce n’était pas aussi répugnant.
L'infâme sac de purin part en miettes sous mes yeux et, malgré l’écœurement sans borne que m’inspire sa personne, je n’arrive pas à me satisfaire de sa souffrance. Je pleure comme une demeurée en le voyant presser contre son buste ses gros doigts impuissants, aussi étanches que deux passoires quand il s’agit de retenir les jets de paillettes qui lui giclent entre les pores. Ses douleurs me font si mal que je crie avec lui, que je me sens suffoquer en même temps qu’il trépasse.
Roxane s’immobilise. Aucune trace de sang sur ses restes de rideaux. C’est à peine croyable. Elle me fixe, comme si ma parole faisait loi à présent, qu’il lui fallait mon « merci » pour valider ce carnage. Le bourreau est mort, vive le bourreau ! Ce n’est juste pas ma façon de penser. Mais enfin, puisque mon avis conditionne la suite, je balance le seul truc sincère qui me vient à l’esprit :
— Ça pue la bile.
Elle hoche la tête. En même temps, c’est incontestable.
— Désolée, Gummy, bredouille-t-elle. Je ne sais pas ce…
— Me la fais pas, la coupé-je. Je veux pas de tes bobards. Je pige peut-être pas tout, mais je sais que tu manigances un truc avec Fugu. Je sais que, dans un sens, c’est pour la bonne cause et, même si j’aurais préféré ne pas voir ça, je te balancerai pas pour avoir massacré ce fumier.
Elle fait les yeux ronds maintenant, visiblement surprise que je voie si clair en elle.
— Bah oui, c’est toi qui l’a tué, insisté-je. Je comprends pas trop le pourquoi du comment mais, c’est un peu comme avec mon piercing. Tu commandes au métal. C’est ça ? Fugu le sait, j’imagine. C’est pour ça que vous avez blindé les cocktails de paillettes. C’était pour ça aussi, ce vernis. Pas vrai ?
— Pourquoi tu as voulu nous suivre ?
Je ne crois pas qu’elle esquive. Tout est si évident, elle n’a rien besoin de confirmer.
— À ce moment-là, je me faisais du souci pour toi. Je pensais que tu allais te frotter à un trop gros poisson, que tu ne savais pas qui il était. Mais en fait, tu le savais très bien, et tu savais exactement ce que tu comptais lui faire.
— C’était lui, mon premier client, murmure-t-elle, détournant aussitôt les yeux. Fugu n’a fait que me confirmer quel genre de type c’était. Je n’y prends pas plaisir, tu sais, mais elle m’a tiré du pétrin et j’ai promis de l’aider. Alors, quitte à buter quelqu’un, je voulais que ce soit lui. Tu n’aurais pas dû te retrouver impliquée là-dedans. Je suis désolée de t’avoir mordue, et pour ton téton surtout. Ça, je te jure que ce n’était pas intentionnel.
— Ça va, je sais tout ça. Détache-moi s’te plaît.
Quand elle me libère de la ceinture, son visage juste au-dessus du mien, je m’aperçois qu’un trouble identique tend ses traits quasi-parfaits. Elle a été à bonne école dans l’art d’être belle et de se taire, au point qu’à petite distance, ses émotions sont devenues indécelables. Ses doigts rouges tremblent au contact de la boucle et ses lèvres retroussées lui peignent un air coupable.
Punaise, comment ils font les empathes pour pas chialer tout le temps ?
Je dois dire quelque chose.
— Eh, sans rancune pour le piercing. T’as perdu le contrôle. Peut-être que… je me suis immiscée un peu trop dans ta bulle. J’avais une vague idée de ce que tu devais ressentir, mais sans totalement le comprendre. Aujourd’hui, c’est la première fois de ma vie que j’me suis mise à prier pour être partout sauf là. Alors, je crois que je cerne mieux ce que tu ressens.
Je me redresse et la gratifie de mon plus beau sourire.
— Putain, j’ai vraiment cru que t’allais laisser ce tas de merde me rôtir le sein !
— J’avais pas vraiment le choix, Gummy. T’as bu le cocktail, tu portes le vernis... Je ne contrôle pas grand-chose. Si j’étais trop près de toi, ça t’aurait aussi perforé l’estomac. J’étais obligée de te mordre et de l’attirer vers moi.
— C’est quand même grâcieux de ta part d’avoir eu l’éclair de génie avant que ce malade me fume !
— Enfin, Katerina Luski, en tant que première fille à rejoindre la liste de mes nombreux baisers, j’allais quand même pas le laisser t’amocher ! Soit dit en passant, t’es plutôt douée.
— Te bile pas, je donne des cours.
Bien que l’atmosphère se soit détendue, il reste un cadavre à quelques mètres de nous et je ne sais pas encore comment Jewel envisage de le faire disparaître. Avant que j’aie eu le temps de poser la question, Fugu fait irruption dans la chambre-à-la-demande et nous informe qu’elle prend le relais. Son regard s’attarde sur moi quelques secondes. Encore une qui n’a pas besoin des mots pour avoir l’ascendant. Sans qu’elle ait à demander, je l’assure que je tiendrai ma langue sur leur petite combine. À titre personnel, j’aimerais surtout ne plus y être mêlée.
Passer la porte de ma chambre au Temple ne m’a jamais procuré une telle bouffée de bien-être. Elle est plus luxueuse et presque plus spacieuse que le studio de Crown Bay, pourtant je ne m’y sens pas chez moi. Je ne l’utilise que pour le travail.
Je me suis à peine laissée tomber sur le lit qu’on frappe à ma porte.
— J’suis fermée pour cette nuit !
Le battant s’entrouvre malgré mon avertissement et Roxane passe timidement la tête, puis l’énorme trousse à vernis qu’elle tient à bout de bras.
— T’as rien à te faire pardonner, hein, lui dis-je alors qu’elle s’avance.
Mais elle s’assied tout de même sur le lit, près de moi, et déballe ses couleurs.
— Laisse-moi t’enlever le vernis de la mort qui tue et te faire une manucure moins dangereuse, si tu veux bien.
Je remets mes ongles entre ses mains expertes. Elle s’applique avec plus de gentillesse que cet après-midi et, du limage au polissage, du polissage à la base et de la base à la couleur, je me sens progressivement comme au bon vieux temps, quand on se faisait les ongles les unes les autres au Simnia ; comme en présence d’une soeur.
— Tu as des sœurs, affirmé-je en même temps que ça me revient en tête. T’as fait les ongles d’une d’elles, avec les fleurs séchées. Et, une autre fois, t’as dit que t’avais dû couper au montage parce qu’une autre était venue t’embêter.
Elle ne réagit pas, trop concentrée sur la couche finale.
— Tes sœurs, Roxane !
— Oui, oui, elles vont bien, lance-t-elle sans relever les yeux de son ouvrage.
— Tu sais que je vais et viens comme je veux, moi. Je pourrais les prévenir que tu es là. Ta famille rachèterait ton contrat, tu ne crois pas ?
Mon dernier ongle achevé, elle remboite le pinceau et rebouche le flacon. Son regard fuit toujours.
— Dis-moi qui prévenir, Roxie, et on te sort d’ici !
Je vais pouvoir lui venir en aide, comme j’aurais dû le faire dès le début. Si j’entre en contact avec sa famille, tout devrait s’arranger.
— Hors de question, refuse-t-elle.
C’est si catégorique, je tombe des nues. Elle doit voir venir l’avalanche de questions, parce qu’elle me donne déjà toutes les réponses en bloc.
— C’est pas aussi simple… Niveau fond, disons que, déjà, on ne roule pas sur l’or. Mon père a eu… des complications. L’une de mes sœurs se démène pour nous toutes. Alors, quand elles sauront que je suis coincée là, ça avancera à quoi ? À part les faire se sentir complètement inutiles ? Tout ça c’est de ma faute, j’ai été bête et présomptueuse. Personne d’autre n’a à payer pour ça. Et si elles me voyaient comme je suis là, d’abord, j’en crèverais de honte, tu peux pas savoir. Vernon rembourse une grande partie de ma dette et Fugu a un plan pour faire bouger les choses. Si on la laisse gérer, c’est juste une question de mois avant que toutes les hiérodules soient libres. Et même là, tu vois, je ne sais pas ce que je ferai.
Mes sourcils se froncent et je réplique sans réfléchir.
— Bah, tu feras tout ce que tu veux, voyons.
— Tu piges pas. La fille que j’étais au début de la saison des pluies, la fille qui a passé cette porte, elle ne ressortira jamais, parce qu’elle n’existe plus. Je ne sais plus qui est Roxane, ce qu’elle aime, ce dont elle rêve. Et, si on me délivrait demain, je ne saurais simplement pas où me chercher en premier, je ne voudrais pas que mes proches me voient comme ça, comme une espèce de reflet vide qui ne se reconnaît plus. Je sais que ça a l’air idiot, mais je n’ai plus rien dehors. Alors qu’ici, dans le fond, je peux me rendre utile.
J’en crois pas mes oreilles. Mais qui suis-je pour lui dire qu’elle a tort, que quelque chose l’attend, qu’elle peut prétendre à mieux ? Tout ça, je n’en sais rien et, moi plus que personne, j’ai conscience que ce métier comporte aussi son lot de joies. Qui serais-je pour la blâmer ? Pour lui interdire la voie que j’ai choisie et qui me rend heureuse ? Je suis une porte de sortie. Si elle décide de me verrouiller, de quel droit pourrais-je m’y opposer ?
— Promets-moi de ne rien dire à mes sœurs, de ne même pas les chercher. Ni elles, ni personne qu’elles connaissent.
— Tu vas sortir un jour ou l’autre, Roxie. Tu leur raconteras quoi ?
— Promets-le moi !
Je promets, je jure. C’est ce qu’une sœur ferait.
— Et sinon, c’est quand que je viens en soirée avec Vernon et toi ?
Conversation détournée avec brio, une fois de plus. Ce n’est pas le moment de me la mettre à dos.
— Hmm… Pas demain, enfin ce soir. Vernis a dit qu’on sortait pour une « virée spéciale ». Sous-titres : je crains le pire !
— Moi qui avait envie de tirer au flanc… J’ai clairement besoin d’un jour de repos, là, après l’épisode du colonel fou.
— Tu te mets en repos quand tu veux, Gummy. Non ?
Elle a raison. La contredire ne servirait qu’à remuer le couteau dans la plaie. Elle reste enfermée ici pendant que, moi, je suis libre. Libre de rentrer seule dans mes dix-huit mètres carrés, de regarder Crown Bay s’enflammer par la fenêtre, de pester contre la jalousie maladive d’Adeliya, d’écumer les réseaux à la recherche des photos d’elle, de Stan et de leur bébé, puis de pleurer sous la couette en résistant à l’envie de prendre une ou deux des substances de mon stock. Je suis libre d’éprouver toutes les peines quotidiennes qui font flancher les gens ordinaires, alors qu’elle doit garder toute la nuit le visage impassible d’une joueuse de poker, canaliser ses super-pouvoirs, et va quand même trouver la force de faire de la couture.
Sur Speccom ou ici, une chose ne change pas. Je l’admire.
Annotations