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Iséa se réveilla plus déterminée que jamais.

Elle était épuisée mais prête à affronter la vérité et surtout celui qui avait ôté le bonheur de sa famille, rendant sa vie terriblement solitaire et triste. Elle ne savait pas encore comment elle réagirait face à lui : est-ce qu'elle aurais un désir incontrôlable de s'en prendre à lui ? Avait-elle même l'âge d'aller en prison ? Ses questions n'avaient que très peu d'importance à ses yeux, tant et si bien que son esprit ne s'y attarda pas. Ce matin-là, elle s'habilla d'une toute autre façon, toutes les pièces provenant de l'armoire de sa mère, elle se revêtu d'un legging noir aux reliefs disparates et d'un haut manches courtes blanc terriblement simple. Pas de lunettes, pas d'accessoires et en guise de chausses, une paire de baskets aussi noires que l'étaient ses idées à cet instant.

Elle n'avait pas pris la peine de manger, ni le matin, ni même à midi, peu importe les contestations de son estomac malmené depuis des jours maintenant, elle fouilla dans le sac de sa mère qu'elle avait laissé là sans même y toucher et en sortit les clefs de voiture. Elle les regarda un court instant, pétrifiée. Le doute commençait à s'insinuer en elle et elle n'était plus certaine d'avoir les épaules pour conduire jusque là-bas, alors même qu'elle n'avait pas le permis. Elle risquait de se faire contrôler à tout instant – ou pire, provoquer un accident qui pourrait être mortel tout autant pour elle que pour les personnes qui la croiseraient – tout en affrontant le stress de la confrontation. Les images de sa mère souriante aux bras de son père aimant et adorable ainsi que d'elle les enlassant termina de la convaincre : il avait ruiné sa vie, sa mère était morte, elle était seule sans personne et tou cela par sa faute, tout cela pour quoi ? De l'argent. Ce maudis bout de papier que tout le monde s'arrache et chérit, ce maudis détail qui peux te permettre de vivre tout comme te faire mourir...

Sa main se referma d'un coup, c'était décidé : elle y allait, coûte que coûte, quoi qu'elle risque, plus rien n'avait d'importance désormais, de toute façon elle ne manquerait à personne. Elle empoigna la porte, la tira et s'arrêta net, balbutiant des mots inintelligibles jusqu'à ce qu'elle parvienne à en dire un seul, un unique mot qui la blessa et la soulagea en même temps, un mot qu'elle n'aurait pas cru redire un jour, un mot qu'elle avait presque oublié tellement il lui manquait dans son quotidien.

- Papa ?!

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