Le brouillard engloutit les territoires envahis. Il était si épais qu’il était difficile d’apercevoir quelque chose. Aucun bruit ne dérangea le calme effrayant dans lequel ils sombrèrent.

Puis tout se déchaîna. La nature entière se déchaîna sur le monde. Les éléments se déchaînèrent sur le monde. La lave coula aussi vite que la lumière rasant tout sur son passage. Les nuées ardentes retombaient dangereusement sur le sol. Néanmoins le brouillard demeura un voile imperturbable malgré les vents forts et les tornades qui se formaient détruisant tout sur leurs passages. Tout fut détruit, des vies de perdues. Les vagues géantes recouvrirent les parcelles de territoires les plus proches pendant que les océans agités plongèrent chaque inconnu dans ses profondeurs sans retour possible. Comme si cela allait être la fin du monde.

Puis la Terre se mit à trembler.

Un éclat de lumière descendant du ciel perça le brouillard. Son impact fendit le sol en une énorme faille. Ils chutèrent tous. Des chutes sans fin près du centre de la Terre qui les emprisonnèrent. Pour un temps ? Pour toujours ? Même elle ne le savait pas. L’ombre se propagea à travers la lumière en espérant ne plus jamais les laisser remonter à la surface. Pourquoi combien de temps ? Il n’en savait rien.

Seuls les trois grands restaient pour la bataille finale, le dernier affrontement, ce qui allait sceller l’histoire. Ils disparurent dans le brouillard entre éclats de lumières et éclats sombres comme la nuit. Un mélange de lumière et d’ombre prêt à neutraliser cet adversaire qui restait très malin, sournois. Nul ne sait ce qu’ils sont devenus. Supposés morts. Ils se sont volatilisés comme désintégrés jusqu’au moindre atome. Personne n’a jamais retrouvé le moindre os d’eux. Jamais.

En 1021 :

Les cloches de l’église s’entendaient même à la lisière de la forêt. Une vieille dame sortit de sa maison, dos recourbé, elle tenta de repérer les personnes qu’elle cherchait dans la rue. Elle les repéra sans peine et suivit à bonne distance une famille considérée comme hérétique. Ils lui avaient murmuré qu’elle devait les rejoindre, prendre contact avec cette communauté. Cela lui avait fait très peur au début lorsqu’elle avait entendu ses voix que personne n’entendait. La vieille dame avait bien tenté de faire abstraction, mais ses propres rêves lui avaient fait naître le doute : ce n’était pas ses rêves, c’était des visions, oui des visions.

A la fin de son parcours, elle aperçut un bâtiment dissimulé dans l’endroit le moins visité de la forêt. La dame n’avait aucune idée de ce que c’était mais elle se fonda dans la foule dense pour y accéder. Elle réprima le réflexe de faire le signe de croix sinon ils la pourchasseraient. Elle aurait dû aller à la messe, elle s’en voulait terriblement de faire cet affront à Jésus, cependant elle n’était plus sûre de rien. Seule cette communauté pouvait lui offrir des réponses.

La vieille dame savait qu’elle n’appartenait pas à leur communauté sauf qu’elle avait conscience qu’elle devait prendre partie : elle faisait partie des désignés pour les éclairer. Ils se mirent à prier des divinités qui lui étaient totalement inconnues, ce qui la perturba : la religion polythéiste n’avait-elle pas sombrée finalement ? Sentant que la prière touchait à sa fin, que cela allait être le moment, son moment à elle de se déclarer, la dame se leva puis s’approcha du centre et cria d’une voix portante :

– J’ai vu dans la nuit, des demi-dieux affaiblis et endormis.

Le réveil pourra marquer la fin de ce monde ou le début d’un ère nouveau !

Ce pouvoir m’a été conféré par la Déesse Mère et le Dieu Père !

Notre seul but est que la bataille finale soit notre victoire.

Leurs renaissances marqueront ce dernier tournant décisif.

Ce tournant qui entraînera le début d’un ère nouveau.

Le Néant

Notre survie

Notre soumission

Un seul de ses chemins se réalisera