HASTURE *** I ***
GALAXIE D’ULTYA - HASTURE
Hasture s'étendait sous un ciel éclatant, baignée par un soleil généreux. Dès l'approche, la planète inspirait une sensation de prospérité et d'équilibre. Les paysages fusionnaient subtilement la verdure luxuriante avec un urbanisme ultramoderne. À Jovo, la capitale, les gratte-ciels mêlaient élégamment verre et métal. Pourtant, la nature ne cédait pas sa place : des jardins suspendus et des terrasses fleuries parsemaient l'architecture, injectant des touches de vie et de couleur au cœur de la ville.
De grands arbres, aux troncs imposants et aux feuillages généreux, longeaient les avenues bondées, projetant une ombre bienvenue dans cette mégapole imprégnée de technologie. Les innovations les plus avancées étaient discrètement intégrées dans la vie quotidienne : véhicules flottants glissant au-dessus des routes et panneaux solaires se fondant dans les façades des bâtiments. Malgré l'activité incessante, une quiétude étonnante se dégageait des lieux, accentuée par le bruissement des feuilles et les chants d'oiseaux, qui semblaient trouver leur place dans cet environnement où la nature et la modernité cohabitaient en parfaite symbiose.
— Wouah... Durian est une mégapole incroyable, mais ici, c'est carrément gigantesque, s'exclama Brizbi.
— La capitale d'Hasture est une Gigapole. Jovo comptait à elle seule plus d'habitants que certaines planètes, répondit Houda.
La scientifique ne put s'empêcher de sourire en voyant Brizbi aussi innocemment fascinée.
— On va passer à mon appartement avant d'aller voir mes parents. On ne peut pas y aller comme ça, dit-elle en observant leurs tenues.
— Tu as un appartement ici ? Mais tu n'y vis même pas, s'étonna Brizbi.
Houda ne lui répondit pas ; elle n'avait pas envie de lui expliquer tout de suite qui étaient ses parents. Brizbi le découvrirait par elle-même en temps voulu.
JOVO - APPARTEMENT D'HOUDA
Elles s'engagèrent dans un parcours incroyable à travers les rues sinueuses, mais agréables, de Jovo. Le chemin qui les menait à l'appartement d'Houda était parsemé de quartiers animés, riches en boutiques et en distractions. À chaque coin de rue, des surprises surgissaient : des spectacles de rue, des magasins élégants, et même des parcs floraux aux couleurs éclatantes. Les transports en commun glissaient silencieusement le long des allées, ne laissant qu'un léger souffle de vent derrière eux. Tout dans cette ville semblait étrangement apaisant.
Arrivées devant l'immeuble d'Houda, elle leva la tête, plissant les yeux pour se protéger du soleil. Elle observa le building avec un soupçon de nostalgie, se remémorant la première fois qu'elle y avait emménagé, alors qu'elle prenait son indépendance et plongeait dans une vie à cent à l'heure au cœur de la capitale. Après avoir laissé ses pensées vagabonder un instant vers cette époque désormais lointaine, elle se décida à gravir les marches qui menaient à l'entrée. Elles progressèrent dans les couloirs de l'immeuble, au 211ème étage. Brizbi, ne pouvant cacher son émerveillement face à la vue qui s'offrait à elle, pressa son nez contre la vitre, ses yeux s'illuminant à la vue de la ville étendue sous elles.
— La vue est incroyable !
Houda, un sourire en coin, jeta un coup d'œil à sa camarade. Elle se souvint de l'effet que Jovo lui faisait autrefois, quand la capitale était encore un terrain à explorer, pleine de promesses et de découvertes.
— Oui, c'est vrai. J'avais oublié à quel point c'était haut... répondit Houda, semblant se perdre dans ses souvenirs.
Houda resta un instant immobile devant la porte, ses pensées envahies par le passé. Chaque recoin de cette ville, de cet appartement, était chargé d'histoires qu'elle croyait avoir laissées derrière elle. Sa main se posa doucement sur la poignée, mais elle ne l'ouvrit pas. Quelque chose, comme une force invisible, l'empêchait d'aller plus loin, une hésitation qu'elle ne parvenait pas à surmonter.
Brizbi, qui observait la scène, perçut son trouble. Elle s'approcha lentement, ses yeux scrutant l'expression de Houda.
— Tout va bien ? demanda-t-elle, légèrement inquiète.
Houda inspira profondément et chercha à reprendre le contrôle de ses émotions. Elle entendit la question, mais ne distingua pas les mots, trop absorbée par ses pensées. Finalement, un contact physique la ramena à la réalité : Brizbi venait de poser sa main sur la sienne, qui reposait sur la porte.
— Il y a un problème ?
— Quoi ? répéta Houda. Euh... Non, excuse-moi, dit-elle en secouant légèrement la tête pour se ressaisir. Aucun problème.
Après quelques instants, elle finit par ouvrir la porte de son appartement. Brizbi s’enfonça avec elle à l'intérieur.
— Viens, on va prendre des vêtements plus adaptés, proposa Houda en se dirigeant vers une autre pièce.
Sans vraiment comprendre ce qu'elle entendait par là, Brizbi la suivit sans broncher. Elle s'arrêta un instant pour admirer la vue imprenable sur la skyline, ébahie par le luxe de l'appartement. Une fois dans la chambre, Houda s'enfonça dans un dressing débordant de vêtements et en sortit une tenue.
— Enfile ça, ordonna-t-elle en lui lançant un vêtement sur le lit.
— C'est une blague ? s'amusa Brizbi, incrédule. Je ne suis pas une princesse.
— Tu l'enfiles, point final, tranche la scientifique d'un ton sec.
Brizbi s'approcha doucement d'Houda, sentant la tension qui l'habitait. Une fois dans son dos, elle glissa une main sur son ventre pour l'attirer vers elle et posa son menton sur son épaule.
— Pourquoi te mets-tu dans cet état ? s'inquiéta-t-elle.
Houda baissa le regard et prit les mains de Brizbi dans les siennes.
— Je ne me sens pas bien ici, avoua-t-elle à voix basse. Je ne suis pas à ma place, et je n'ai pas vu mes parents depuis très longtemps.
— Relax, ok ? On est ici juste pour quelques jours. On va repartir.
À ces mots, Houda se détendit légèrement, laissant sa tête tomber en arrière sur l'épaule de Brizbi.
— D'accord. Mais je t'en supplie, ne rends pas les choses plus difficiles et enfile cette foutue robe.
— Ok, ma belle, finit par concéder Brizbi dans un sourire.
Elle retira délicatement sa main du ventre d'Houda, mais celle-ci la rattrapa au passage.
— Attends.
Houda se retourna brusquement pour la prendre dans ses bras.
— Serre-moi, s'il te plaît, juste une minute…
Brizbi plongea son visage dans le cou d'Houda sans demander son reste.
— Je vais enfiler cette horreur, mais c'est vraiment parce que c'est toi, plaisanta Brizbi.
Houda étouffa un ricanement, consciente que ce n'était pas son style d'enfiler de jolies robes.
— Merci... souffla-t-elle, reconnaissante.
Après s'être isolées chacune de leur côté pour enfiler leur habit, correspondant probablement aux attentes des parents d’Houda, elles se retrouvèrent dans la chambre. Les habits, bien qu'élégants, semblaient emprisonner une part de leur liberté. Elle ajusta nerveusement le col de sa tenue en se tenant face au miroir de son dressing, son visage trahissait un mélange d'appréhension et de résignation.
— Alors ? Est-ce que je peux accéder au trône maintenant, Mlle Monty ? se moqua Brizbi en tournant sur elle-même.
Toujours sur le ton de la plaisanterie, Brizbi se planta devant Houda dans sa robe noire, cintrée à la perfection. Elle sublimait chacune de ses courbes comme si elle avait été cousue directement sur sa peau, révélant ses tatouages qui serpentaient le long de ses jambes. Houda l'observa, intriguée par ces marques énigmatiques qui semblaient raconter l'histoire de Brizbi, une âme tourmentée. Elle hésita à poser des questions, mais se résigna à garder le silence.
D'un geste calme, Houda avança à son tour et leva doucement le rideau pour dévoiler sa tenue. Sa robe était d'une élégance rare, confectionnée dans des tissus légers, qui paraissaient d'une valeur inestimable. Déclinée dans des nuances de blanc et de rose pâle, elle créait un effet aérien et délicat. Le haut, ajusté à la perfection, soulignait sa silhouette élancée, tandis que le bas s'évasait avec une grâce subtile, laissant apparaître des voilages transparents autour de ses jambes. Les tissus flottaient doucement au moindre mouvement, captant la lumière et projetant des reflets presque magiques, qui illuminaient la douceur de son teint et l'éclat pétillant de ses yeux noisette.
Brizbi, habituellement si volubile, resta sans voix. Elle admira cette transformation qui montrait un tout autre aspect de la jeune scientifique.
— Tu... Tu es... bégaya Brizbi, l'admirant de haut en bas.
Houda posa immédiatement son doigt sur ses lèvres pour l'empêcher de parler.
— Ne dis rien que je ne sache déjà, murmura-t-elle avec une assurance nouvelle.
Brizbi haussa les sourcils, surprise par cette soudaine confiance. Elle se contenta de la dévorer du regard.
— On va chez mes parents. J'ai déjà prévenu le majordome. Quelqu'un va venir nous chercher et nous conduire directement là-bas. Tiens-toi bien. Ne fais pas de vague. Ok ? insista Houda, le regard sérieux.
Son doigt était toujours posé sur la bouche de Brizbi, qui hocha simplement la tête en signe d'approbation. Houda la scrutait, appréciant la tenue qu'elle lui avait imposée, ses yeux se baissèrent lentement le long de ses courbes. Elle se mordillait la lèvre inférieure puis ferma les yeux un instant pour calmer ses pensées tumultueuses. Elle inspira profondément pour reprendre contenance sous le regard perplexe de Brizbi, puis saisit son bras d'un geste déterminé.
— Allons-y, dit-elle.
PIROS - SALLE PRINCIPALE
Le départ d'Adhara avait laissé à tout le monde un goût de trop peu. Il y faisait bon vivre. L'équipage y serait bien resté un peu plus longtemps. Cette pause leur avait tout de même permis de reprendre un peu des forces et de l'élan pour la suite. Mais avec l'arrivée de la famille Ristoc à bord, l'espace dans le vaisseau commençait à se faire rare. Peu après leur embarquement, Zorth avait réuni tout le monde. Il semblait avoir des informations importantes à partager.
— Merci à tous d'être là. Nous allons aborder quelques points ensemble aujourd'hui. Tout d'abord, je vais donner la parole à maître De Xylis, ensuite, je vous parlerai de détails concernant la mission Minden. À l'issue de quoi, nous ferons un tour de table pour que ceux qui désirent prendre la parole s'expriment.
Zorth jeta un coup d'œil pour s'assurer que tout le monde avait compris ses consignes avant de se rasseoir, laissant Slikof leur faire part de ses informations. Fyguie affichait une impatience évidente.
— Bon. J'ai eu des rapports de mes Oiseaux me laissant croire qu'Houda avait quitté Zoldello. Ce qui nous donne deux informations importantes. La première, c'est qu'elle est en vie. La deuxième, c'est qu'elle n'est pas morte.
Le petit trait d'humour de l'espion fit rire Binny et Kylburt, tandis que Fyguie leva les yeux au ciel, bien qu'un certain soulagement soit perceptible sur son visage.
— Et où est-elle ? s'empressa Kybop.
— Je suis désolé, mais je n'en ai aucune idée, répondit l'espion, feignant l'air désolé.
— Est-ce qu'elle était seule ? interrogea Kylburt, inquiet.
— Apparemment, non, confirma-t-il.
— Comment est-elle partie de Zoldello ? demanda Kybop, confuse.
— Un vaisseau de la flotte des émissaires Gudjanien s'est volatilisé. Il est fort probable qu'il ait été subtilisé.
— Houda ne sait pas piloter un vaisseau, annonça Fyguie, le front plissé.
— Alors cela signifie que la personne qui l'accompagne, oui, déduisit Slikof.
— Brizbi Varane ? supposa Milo.
— Certainement Officier Kal.
— Si vous avez le signalement et l'identification du vaisseau, nous pouvons demander à nos services de retracer sa trajectoire, informa la commissaire d'un ton autoritaire.
— Bien. Je vais vous donner ça, remercia Slikof d'un mouvement de la tête.
Le fait de savoir qu'Houda était toujours en vie redonna un peu de souffle à tout le monde. C'était le sujet en suspens depuis leur départ de Zoldello, entre ceux qui s'inquiétaient en silence pour Houda et ceux qui se sentaient coupables d'avoir privilégié la mission à sa sécurité. Tout le monde avait besoin d'être rassuré. Slikof reprit place, tandis que Zorth se leva pour remettre son costume en ordre. Il s'éclaircit la voix avant de débuter son discours, tournant autour de la table, les mains derrière le dos.
— Bien... Voilà où nous en sommes. Nous avons su récupérer les informations de l'œil sur les hauteurs des Askyrs. Tout mène à croire que nous devons trouver un portail sur la planète Kapu. Planète dont nous ne connaissons pas grand-chose.
Son index se leva enfin, montrant qu'il prenait confiance à mesure qu'il exposait les faits.
— La flamme du Savoir a été rallumée sur Adhara, permettant à son peuple d'avoir connaissance des nouvelles prédictions de l'Oracle, salua-t-il dans la direction de Binny qui était tout sourire. Cela pourrait se révéler également très utile pour nous. Je reste intimement persuadé que notre rencontre n'était pas fortuite, Mlle Ristoc. Nous savons maintenant que la relique de la Princesse est une sorte de Carte intergalactique. Une carte nous montrant le chemin. Nous avons également des personnes à nos trousses dont nous ne connaissons pas l'identité. Il est fort à parier qu'il s'agisse de partisans de la Prophétie des Sang-Rouge.
À cette allusion, le visage de Lilas se renferma dans la colère.
— Nous ne pourrons pas atteindre la planète de Kapu sans une autre escale. Il va falloir prendre notre mal en patience, soupira-t-il. Bien ! reprit-il sur un ton jovial. J'ai maintenant le grand plaisir de convier la Régente Saranthia à cette réunion.
Zorth mit en route la communication et Saranthia apparut holographiquement au milieu de la table.
— Bonjour à tous, lança-t-elle rayonnante. J'espère que tout se passe bien pour vous.
Lilas était visiblement ravie de retrouver ce visage familier et rassurant.
— Pour ma part, tout se déroule sans encombre. J'ai cependant quelques réserves concernant la sécurité au sein du palais.
— Que veux-tu dire ? s'inquiéta Lilas.
— Certaines portes qui devraient rester closes se retrouvent déverrouillées. Des murmures circulent dans les couloirs. J'ai l'impression que quelque chose se prépare. Le peuple m'accueille à bras ouverts, mais il semblerait qu'un complot visant les richesses du Palais soit en cours.
Lilas se leva de sa chaise, les mains bien à plat sur la table.
— Zorth ! Cela ne va pas. Nous ne pouvons pas laisser les choses ainsi.
— Elle a raison. Il nous faut quelqu'un sur place, confirma De Xylis avec fermeté.
— J'irai, proposa Milo en se levant de sa chaise. Envoyez-moi sur Zoldello. Je ferai tout mon possible pour protéger la Régente.
Birland le regarda, un peu stupéfaite de cette initiative.
— Je n’ai pas de rôle dans cette mission, si ce n’était de suivre le mouvement. Là-bas, au moins, je me sentirais utile.
La commissaire comprit ce qu'il se tramait derrière cette proposition pseudo-héroïque. Elle leva la main, exaspérée. Elle allait devoir le chaperonner, ce qui ne l'enchantait guère.
— Je vais l’accompagner, bougonna-t-elle.
— Je suis d’accord avec cette proposition, s'enquit Lilas, affichant son approbation.
Slikof lança un coup d'œil inquiet en direction de Saranthia avant de répondre.
— Moi aussi.
Instinctivement, le reste de l'équipage leva la main pour exprimer son accord. Un vote collectif s'établit rapidement, et le résultat fut sans appel. Zorth mit fin au débat d'un mouvement de tête, acceptant leur requête. Il invita ceux qui le souhaitaient à prendre la parole. Sylice, le regard sérieux, leva la main.
— On vous écoute, Mlle D'Argon, accorda-t-il.
— J’aimerais connaître la prochaine escale, dit-elle. J’ai besoin de matériel.
Zorth lança un coup d'œil à Dogast, qui semblait indécis quant à l'endroit le plus judicieux pour faire escale.
— Le mieux serait de s'arrêter sur Hasture, proposa le capitaine. Si vous avez besoin de matériel médical, c'est l'endroit parfait.
— Ce serait idéal, acquiesça-t-elle simplement.
Satisfaite de la réponse, la scientifique laissa la parole à sa voisine.
— Je n'ai pas vraiment de question à poser, mais plutôt une déclaration à vous faire, avoue Binny. Lors de notre voyage sur Eredet, l'Oracle m'a confié ce que nous appelons le Savoir. Vous connaissez l'Histoire, je ne vais pas tout répéter. Mais un mystère planait depuis le début de cette épopée : nous ne savions pas pourquoi l'Oracle s'était exilé d'Adhara. J'ai maintenant connaissance de la raison. Ils ont tenté d'échapper aux Golts.
— Aux Golts ? Mais pourquoi cela ?
— Ils ont tenté d'assassiner l'Oracle sur plusieurs générations, dans le but de faire échouer la prophétie de l'équilibre. L'Oracle est cité dans celle-ci comme celui qui révélerait l'emplacement du portail au Sang-Rouge.
— Vous pensez que ce sont des Golts qui nous poursuivent ? s’interrogea Slikof, les sourcils froncés.
Je ne pense rien, je vous rapporte des faits.
— Donc les Golts sont les partisans de la prophétie des Sang-Rouge ? demande Fyguie.
— Il n'y a rien d'étonnant là-dedans. Les Golts ont toujours été convaincus d'être les Premiers-venants, ricane Zorth en haussant les épaules. Mais cela ne signifie pas qu'ils sont les seuls partisans de cette hérésie.
Un silence s’installa dans la pièce. Chacun prit le temps d’analyser l’information, à sa manière.
— Très bien, merci, Binny. C’était, en effet, important d’en parler, valida Zorth en souriant.
Le maître de réunion attendit un instant, observant si l’un d’entre eux avait quelque chose à ajouter. Mais personne ne prit la parole.
— Très bien, à la prochaine escale, nous vous trouverons un vaisseau, et Milo partira en direction de Zoldello, accompagné par la commissaire Birland.
Mais alors que Zorth s'apprêtait à mettre un terme à cette réunion, des questions que Kybop se posait depuis quelque temps ressurgirent.
— Qu'allons-nous faire sur Kapu ?
— Nous allons devoir chercher le Portail. Nous savons grâce à l'Oracle qu'il se trouve là-bas, répondit Zorth.
— Non, nous le savons grâce à mon père. Il nous a guidés jusqu'aux Askyrs, s'insurgea Lilas en repensant à son défunt père.
— Peu importe. Une planète, ce n'est pas comme fouiller une maison, Zorth, rétorqua Kybop, agacée. Nous ne pourrons pas tomber dessus par hasard. Il va falloir qu'on en sache plus, au risque de ne jamais le découvrir.
— Elle a raison. Sur Eredet, nous savions que nous cherchions quelque chose sous terre, et ici, nous n'avons rien du tout. Pas une seule indication, acquiesça Kylburt en hochant la tête.
Zorth sembla embêté. Il porta ses doigts à son menton pour réfléchir.
— Peut-être pouvons-nous demander à Hirsule de consulter l'Oracle. Maintenant que la Flamme Azurine brûle sur Adhara, nous pouvons lui parler. Pensez-vous que cela soit faisable, Mlle Ristoc ?
— Oui, sans problème, répondit Binny.
— Je me charge de contacter Hirsule, coupa Tamy.
— Merci, Mme Ristoc, conclut Zorth.
— Et le portail ? Que savez-vous sur son sujet ? Qu'en dit la prophétie ? énuméra Kybop.
— La prophétie... Je ne l'ai jamais eue entre les mains, vous savez. Seulement quelques bribes me parviennent au compte-gouttes, répondit-il en secouant la tête.
— Par quel moyen ? insista Lilas.
— La confrérie des Hématiens, rétorqua-t-il rapidement.
— Comment vous contactent-ils ? N'aurions-nous pas moyen de les voir ? demanda Kybop, pressée.
— Je reçois des appels. La voix n'est jamais la même. Je ne sais pas comment intercepter le signal... Admit-il, l'air frustré.
— Mais échangez-vous avec eux ? interrogea Lilas, cherchant des précisions.
— Non, ils ne me laissent jamais leur poser de questions. Je réponds, ils me fournissent des informations, puis raccrochent, expliqua-t-il en soupirant.
— Nous devons en savoir plus. Nous manquons cruellement d'informations concernant ce portail... conclua Kybop.
— J'en conviens Mlle Flokart. Nous souffrons tous de cela, la mission également. Attendons d'avoir un retour de Mme Ristoc lorsqu'elle aura contacté l'Oracle. Nous aurons peut-être quelque chose de plus probant sur ces sujets, termina-t-il.
Zorth questionna du regard pour s’assurer que personne n’avait rien d’autre à ajouter.
— Régente Saranthia, voulez-vous adjoindre un propos ?
La Régente, qui était restée silencieuse durant nos débats, secoua poliment la tête.
— Alors, considérons cette entrevue achevée. Merci pour votre présence, Votre Altesse. Au plaisir de vous revoir, déclara Zorth avec un léger sourire.
Le conseiller, d'habitude plutôt bavard, hâta le pas et mit fin à l'entrevue en se retirant vers ses quartiers.
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