PIERRE DES ANCIENS *** II ***
QUELQUE PART SUR GOLTON II
Slikof s'agaca.
— Il me semblait vous avoir proposé à vous, et à vous seule !
— Je ne me déplace jamais sans Houda, répondit sèchement Brizbi.
La scientifique se trouvait derrière eux, traînant quelque peu des pieds. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'ils venaient d'entreprendre. À la suite de la remarque de Slikof, Houda saisit qu'il sous-entendait qu'elle était un poids supplémentaire, inutile à ses yeux.
— Je ne sais pas trop comment le prendre, s'amusa Houda.
Slikof grogna dans sa barbe inexistante.
— Ce n'était pas contre vous, Mlle Monty. C'est juste que nous prenons des risques. Je ne comptais pas vraiment avoir quelqu'un à protéger.
La scientifique en avait assez de l'entendre s'attribuer des missions inexistantes. Comme si quelqu'un lui avait ordonné quoi que ce soit, comme s'il était là pour prendre en charge toutes les personnes qu'il considérait comme faibles ou sans défense. Qui était-il pour la juger inapte à se défendre ?
— Je ne vous ai rien demandé, répliqua-t-elle d'un ton froid et détaché.
Houda resta proche de Brizbi et avança sans sourciller dans cette forêt sombre et profonde. Mais l'obscurité oppressante n'était rien comparée à la frustration qui bouillait en elle. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à tous les risques insensés qu'ils prenaient, encore et encore, sans véritable plan. Depuis son arrivée sur le Piros, elle avait l'impression d'être une pièce sur un échiquier dont les règles changeaient constamment, sans qu'on les lui explique. Ce n'était pas par manque de courage, mais par un besoin de contrôle : tout scientifique avait besoin de données concrètes, de stratégies solides. Pas de ces décisions improvisées qui semblaient découler de l'ego des uns et des autres.
Alors qu'ils progressaient, elle se tourna vers Slikof, son ton déjà imprégné d'une pointe de moquerie.
— Et où va-t-on exactement ? ironisa-t-elle.
— On va suivre la position fantôme que nous a fournie Dogast.
— Ok… Vous voulez dire la tâche noire de dix kilomètres carrés ? se moqua-t-elle.
Houda haussa un sourcil, moqueuse. Elle ne voyait pas vraiment en quoi se diriger vers ce trou noir pouvait être utile. La surface était bien trop vaste pour espérer retrouver qui que ce soit. Pour elle, cette démarche n'était qu'une perte de temps, une preuve de l'égo surdimensionné de Slikof, qui semblait vouloir être le héros de l'histoire.
— Avec tout le respect que je vous dois, Mlle Monty, je vous conseille de ne pas être désagréable.
— Je ne suis pas désagréable, je vous faisais simplement remarquer à quel point vous ne savez pas ce que vous faites. Ils pourraient être n'importe où. C'est vraiment du grand n'importe quoi… souffla-t-elle avec condescendance.
— Vous pouviez rester sur le Piros si cette mission ne vous convenait pas !
La conversation tournait en rond, alimentée par l’irritation de Slikof et l’impatience d'Houda. Brizbi décida d'intervenir.
— STOP ! Tous les deux. Vos chamailleries, aussi drôles soient-elles, ne nous avancent à rien.
Le silence retomba, comme si deux enfants capricieux venaient de se faire réprimander.
— Le but, c'est de les retrouver, pas de s'entretuer en chemin, rappela Brizbi.
Tout l’équipage portait aux poignets un outil de communication. Elle allait les retrouver en moins de deux. Elle marqua une pause, hésitant un instant.
— D'ailleurs… Sans vouloir paraître menaçante à vos yeux… J’ai piraté vos outils de communication dès mon arrivée sur le vaisseau. Nous allons les retrouver en moins de deux.
— Quoi ? s'insurgea Slikof.
— Oh, ça va ! C'est mon hobby, OK ? se justifia Brizbi en balayant son reproche d'un roulement des yeux.
— C'est un argument plutôt mince, Mlle Varane… lui reprocha Slikof.
Elle haussait les épaules, imperturbable.
— Bref. Résultat : j’ai leur position en temps réel. Je sais exactement où ils se trouvent.
Houda affichait un air de fierté, un sourcil levé en direction de Slikof, soulignant que, sans Brizbi, sa mission aurait été un échec.
— On en reparlera… grogna-t-il.
Il ne pouvait pas lui en vouloir. Pas dans leur situation actuelle. Cet acte, sans doute motivé par la méfiance, se révélait être la meilleure nouvelle depuis le début de cette traque impossible.
GOLTON II - SALLE DE LA PIERRE DES ANCIENS
— Quelle vérité ? Que savez vous ? demanda Kybop, la voix rebondissant sur les murs.
Alors qu'elle essayait de formuler une réponse, Tyra intervint, submergée par une colère noire, comme réveillée d’un long sommeil. Se retrouver enfin libre, face à celle qui avait sans doute été sa geôlière pendant tant d’années, la mettait hors d’elle. Son visage se crispait, comme un poing serré prêt à frapper, et ses mains se refermaient avec une telle force que ses veines saillaient, boursouflées par l’afflux de sang. La chaleur de sa colère brûlait son intérieur, chaque goutte de son sang bouillonnant alimentant sa rage. C’était comme si elle pouvait enfin lui cracher tout son venin, toutes ces vérités qu’elle avait dû enfouir au plus profond d’elle-même, ces secrets qu’elle avait été forcée de dissimuler dans les ténèbres de cette planète hostile, froide et inerte.
— Vous ne savez rien ! Vos préceptes sont des absurdités dictées par un incompétent qui n'a rien compris ! tonna-t-elle.
— Comment osez-vous parler de mes ancêtres de la sorte ?
La pièce semblait vibrer sous l'écho de la voix de Fiora, qui s'avançait d'un pas, les yeux flamboyants. Elle semblait défendre sa réputation et celle de tous les Golts avant elle. Chaque mot qu’elle prononçait semblait imprégné d’une force ancestrale, comme si les murs eux-mêmes se soumettaient à sa volonté.
Tyra ne cédait pas. Elle refusait de laisser cette femme croire qu’elle détenait la vérité, qu'elle était la seule à connaître le sens des événements. Pour Tyra, chaque mot que Fiora prononçait n’était qu’une calomnie, un tissu de mensonges qu'elle tentait de justifier sous couvert de grandeur. Elle ne voyait en elle qu’une créature rongée par son orgueil et sa peur de l’inconnu, incapables de comprendre la véritable complexité de ce qui les entourait.
— Vous ne comprenez rien aux textes sacrés ! Vous les avez toujours mal interprétés, transformant vos amis en ennemis. Par bêtise ? Par orgueil ? Ou simplement par jalousie ?
Fiora réagit avec un geste brusque, comme si elle chassait une insulte invisible.
— Qu’est-ce que vous racontez ? s'insurgea-t-elle.
— Vous n’avez jamais supporté l’idée que les Golts ne soient pas les premiers-venants, s’emporta Tyra. Vous avez refusé cette hypothèse par peur de perdre votre prestige ! Vous n’êtes que des êtres prétentieux, aveuglés par votre propre importance ! La vérité ne vous a jamais intéressée !
Fiora se redressa, droite comme un piquet, et son regard transperça Tyra.
— Les Golts veulent préserver l’univers de la corruption qui le ronge depuis des siècles, cracha-t-elle. Vos sang-rouge. Vos nuisibles. Ceux qui ne savent que détruire ! Vous êtes une malédiction !
La tension atteignait son paroxysme. Cela ne pouvait pas continuer. Si la conversation s'envenimait davantage, un affrontement était inévitable, et Tyra était en mauvaise posture. Elle s’était avancée sans réfléchir, se retrouvant complètement à découvert. Malgré l'escalade évidente de cette conversation, où la haine et la rancœur se déversaient, Kybop choisit de rester en retrait. Chaque mot entre elles semblait souffler sur les braises, et souvent, la colère menait à des révélations qu'on n’attendait pas. Elle n’osait pas intervenir.
— Pourquoi cette pierre se trouve-t-elle ici, à votre avis ? Détentrice de magie d'un autre monde ! hurla Fiora, la voix tremblante de fureur.
— Et pourquoi possédons-nous bien d’autres artefacts, à votre avis ? riposta Tyra, ses yeux étincelants de mépris.
— D’autres artefacts ? Quelle blague ! ria Fiora avec dédain. Vous voulez parler de vos pauvres bagues ! Ce n’est rien comparé à ces inscriptions !
Elle marqua une pause, son sourire détestable étiré à l’extrême.
— Vous n’êtes même pas capables de comprendre ce que vous tenez entre vos mains !
— Et vous ! Vous ne pouvez même pas lire vos propres inscriptions, répliqua froidement Tyra, le regard aussi affûté que des couteaux.
Fiora, piquée au vif, s'avança d'un pas, son arrogance éclatant de plus belle, mais Tyra n'en démordait pas. Elle prit une inspiration, prête à riposter de plus belle.
— Les Anciens Golts le pouvaient ! lança Fiora d'une voix pleine de dégoût. Et ils avaient déjà traduit ces textes ! Nous possédons les écrits ! Pas vous !
— Nous aussi, mais nous ne les avons pas laissés entre les mains de fanatiques obsédés par le pouvoir et leur égo ! Vous avez dilapidé le savoir des Anciens en le pliant à vos petites ambitions personnelles !
Fiora ricana, une éclatante lueur de défi dans le regard.
— Ah oui ? Et qui d'entre nous se dit Reine, Princesse, Roi, hein ? Qui parmi nous se permet de se prétendre supérieur ? Moi, je ne prétends rien ! Mon seul but est de sauver cet univers de sa déchéance, de ses vermines de Sang-Rouge ! Alors cessez de me donner des leçons !
Tyra, implacable, répondit d'un ton glacial, la rage tordant chaque syllabe.
— Nous visons le même sommet, Fiora, mais ne vous y trompez pas… Nous n’emprunterons pas le même chemin ! Le vôtre est déjà pavé de cadavres et de mensonges.
Il était clair que la situation ne pouvait durer plus longtemps. Cela devait s’arrêter maintenant, avant qu’il ne fût trop tard. Kybop savait qu’en réagissant tous ensemble, rapidement, ils pouvaient encore s’échapper sans prendre de risques majeurs. Drike et Fiora auraient déjà agi, tentés quelque chose, s'ils avaient eu un moyen de se défendre. Mais non, ils se contentaient de se protéger derrière un bouclier, immobiles. Le regard de Kybop croisa celui de Kylburt. D’un simple mouvement de tête, sans un mot, Kylburt capta son intention. Il attrapa la princesse Tyra, sans ménagement, la déposa sur son épaule comme un vulgaire sac de patates et se mit à courir vers la seconde porte. Binny surgit de l'ombre, rapide comme l'éclair, et se précipita vers l'entrée pour l'ouvrir au reste du groupe. Sans hésiter, tous le suivirent, enchaînant les pas et rattrapant Binny dans une course effrénée.
— Où alliez-vous comme ça ? Fiora s'indigna.
Elle déversait sa frustration en voyant leur fuite, mais elle ne bougeait toujours pas, figée derrière son bouclier. Sa main se posait contre la bulle protectrice, comme si cette barrière la rendait prisonnière de sa propre magie, l’empêchant de réagir. Elle semblait prise au piège dans son arrogance, incapable de faire autre chose que de leur hurler dessus. Dans leur course effrénée, ils débouchèrent sur un escalier interminable. La lumière naturelle au sommet était si intense qu’elle les aveugla presque. Le prince Hyldon, épuisé, demanda à Dozik de l’aider à monter plus vite. Il fallait dire qu'ils étaient dans un état de faiblesse considérable.
GOLTON II - A LA SORTIE DU GOUFFRE
Après un effort soutenu, ils sortirent enfin à l'air libre. Spontanément, Kybop releva son poignet, déterminée à connaître leur position. Mais lorsqu’elle tourna son visiocummunicateur devant elle, elle se rendit compte qu'il était hors service. Elle se tourna rapidement vers les autres, cherchant une réponse dans leurs regards.
— Est-ce que les vôtres fonctionnent ?
— Non, répondit Kylburt en vérifiant son propre appareil.
— Moi non plus, ajouta Binny.
Katany se pencha par-dessus l'épaule de son frère, hochant la tête pour confirmer la mauvaise nouvelle.
— Non, nous non plus.
— Et toi, Fygs ?
Il se pinça les lèvres et fit un signe négatif de la tête. Kybop peinait à cacher son inquiétude.
— Merde...
— Comment on va faire pour retrouver le Piros ? paniqua Katany.
— On n’a qu'à suivre les courants d'air. Si les fleurs penchent à gauche, on pourrait...
Mais avant que le jeune Ristoc n’eût le temps de terminer sa phrase, Kylburt lui lança une baffe magistrale derrière la tête, ajoutant d'un ton glacial :
— Mauvais timing, petit.
Sa sœur réprima un ricanement, et la tension se relâcha l'espace d'une seconde. Ils pensaient vraiment être dans de beaux draps, quand trois silhouettes surgirent à travers le brouillard mauve et épais, comme des prophètes arrivant de l’inconnu. Brizbi apparut en première.
— Salut les loosers...
— Brizbi ! lâcha Kybop, soulagée.
— Slikof ? Houda ? Il y a eu un problème sur le vaisseau ? s'inquiéta son frère, l'angoisse de les voir les rejoindre.
Sans répondre, Houda, immobile, les yeux froids comme de la glace, secoua simplement la tête.
— Mais alors, qu'est-ce que vous faites ici ? rétorqua Fyguie, abasourdi de les voir devant eux.
Les trois se regardèrent un instant, comme s'ils cherchaient les mots pour justifier leur présence. Et ce fut Brizbi, toujours aussi imperturbable, qui brisa le silence avec une sincérité inattendue :
— On s'emmerdait.
— QUOI ? s’indigna Kybop.
Les yeux écarquillés d’incrédulité, Kybop observa la scène. Slikof, gêné par la franchise de Brizbi, se coucha la main sur le visage, maudissant sa propre lenteur à réagir. Puis, d’un ton plus sérieux, il reprit :
— Peu importe. Nous sommes là maintenant. Et nous pouvons vous ramener jusqu’au Piros. Dépêchez-vous...
Mais il ne termina pas sa phrase et s'arrêta net, paralysé, apercevant le visage du prince et de la princesse.
— Par le Nid...
Tandis que tout le monde continuait à suivre Brizbi, le choc de Slikof semblait suspendu dans l’air. À son approche, le prince posa une main sur son épaule, un sourire empreint de reconnaissance.
— Ravi de vous revoir, Slikof.
PIROS - SALLE DE VISIOCONFÉRENCE
Zorth était hors de lui, ne parvenant pas à croire que Slikof eût pu ne pas suivre ses directives. Son imprudence le révoltait au plus haut point. Il activa son moyen de communication et tenta un appel, sous les yeux de tout l'équipage ainsi que de la Régente et Milo.
— J'écoute.
— SLIKOF ! DEPUIS QUAND ES-
— Vous nous remercierez lorsque nous serons à bord, interrompit Slikof avec impertinence.
Brizbi ricana, échangeant un regard complice avec lui. Comme deux fauteurs de troubles, qui, par le plus grand des hasards, se retrouvaient dans la peau des sauveurs, leur permettant de faire pénitence de leur inconséquence.
— Vous remerciez ? Que voilà une plaisanterie !
Sans ajouter un mot, l'espion raccrocha, puis l'alarme du pont se mit en route. Lilas ne cacha pas son inquiétude et se tourna vers Zorth.
— Ce sont eux ?
— Je l'espère ! Prenons position.
Méfiants, ils placèrent pour accueillir un potentiel danger. La Régente et Milo, toujours en communication, comprirent qu'il était temps de raccrocher.
— Prenez soin de vous, rappelez-nous dès que la situation sera plus calme.
Saranthia sourit à sa cousine avec la plus grande bienveillance avant d'interrompre l'appel. Les doigts tendus sur les détentes, la première silhouette qu'il découvrit fut celle de Kybop.
— C'est nous ! Posez vos armes !
Elle vit les épaules de Lilas s'affaisser dans un grand souffle de soulagement. Slikof, Brizbi et Houda entrèrent à leur tour sous le regard assassin de Zorth. Kylburt et les trois têtes roses firent une entrée fracassante, portant sous leurs bras les deux nouveaux arrivants. Lorsque Kybop observa la réaction de Lilas, il vit son visage se décomposer. La princesse regarda Hyldon et Tyra avec incompréhension, comme s'ils n'étaient finalement que le fruit de son imagination. Cherchant la confirmation auprès de personnes qui pourraient également les reconnaître, Lilas donna un coup d’œil à Zorth. Celui-ci avait les yeux grands ouverts, une larme au coin de sa joue. Elle comprit qu'elle ne rêvait pas. Zorth entrouvrit ses lèvres, laissant échapper dans un souffle incrédule :
— Mes seigneurs...
Le couple princier se jeta dans les bras de Lilas, qui ne referma pas immédiatement son étreinte. Au bout d'une seconde ou deux, celle-ci se laissa finalement submerger par son émotion, celle d'une enfant retrouvant son oncle et sa tante qu'elle croyait à jamais perdus.
GOLTON - DEVANT LE PIROS
― Quel incroyable vaisseau, s'émerveilla Lozy Lane, les yeux brillants d'admiration alors qu'elle contemplait le Piros.
― Je n'ai jamais rien vu de tel, confirma Tiger entre ses dents. Et ce qui s'était passé là-dessous... Quoi qu'il se passe entre eux et Fiora, pas sûr qu'elle fasse le poids.
― On fait quoi maintenant ? On monte à l'intérieur ? demanda Lozy, hésitante.
Le pont allait bientôt se refermer, ils n'avaient plus beaucoup de temps.
― Non. On colle un mouchard, puis on retourne voir Fiora comme si de rien n'était. Ce qu'on vient de voir n'était qu'un amuse-bouche. Il y a bien plus grand derrière ce bordel.
Lozy hocha la tête, repensant à ce qu'ils avaient entendu dans la salle de la pierre des Anciens. Les voix, les éclats de lumière, le silence lourd qui avait suivi... Ils n'avaient pas tout saisi, mais ils avaient vu assez pour comprendre que les enjeux dépassaient tout ce qu'ils avaient imaginé. Les bribes de conversation qu'ils avaient captées, entrecoupées de la tension palpable, leur avaient suffi à saisir que l'histoire se jouait à une tout autre échelle.
― Ok. Je m'en occupe, répondit Lozy en se redressant, déjà en mouvement pour accomplir sa tâche.
― À toute, ma belle.
Il la regarda s'éloigner, puis opéra un demi-tour, ses pensées plongées dans la scène qu'ils avaient observée à distance. Le vaisseau, la pierre, les secrets à peine effleurés... Tout cela ne faisait que commencer.
Annotations
Versions