EBREDES *** I ***
PIROS – COULOIR
Il y avait tant d’agitation et d’appréhension à bord du vaisseau ces dernières heures. Mais étrangement, personne ne semblait uni, comme les maillons d’une chaîne solide qui se briseraient. Beaucoup d’entre eux jouaient les solitaires, en quête de calme intérieur avant la tempête annoncée. Au détour d’un couloir, Zorth, sortant du cockpit du capitaine, croisa Hyldon, qui portait un regard profond et lointain à travers une des baies vitrées du Piros. Le conseiller n’osa pas perturber le prince, préférant continuer son chemin, presque certain qu’il n’avait même pas remarqué sa présence.
Lorsqu’il passa à son niveau dans le plus grand silence, Hyldon l’interpella doucement, tout en restant figé dans sa position contemplative.
— Zorth.
Le conseiller s’arrêta, ses pas résonnant légèrement sur le sol, trahissant l’usage de petites talonnettes. Il joignit ses mains dans son dos, puis se tourna lentement pour rejoindre Hyldon d’un pas solennel.
— Prince Hyldon.
Une fois côte à côte, la différence de stature entre les deux hommes devint plus évidente. Zorth, droit et élégant, releva légèrement le menton pour poser son regard sur le prince. Lui, était perdu dans ses propres pensées, comme s’il avait laissé une partie de son âme dans les profondeurs de Golton II. Zorth scruta son visage avec un mélange de curiosité et de respect.
— J’ai beau regarder l’univers défiler sous mes yeux, je n’arrive pas à me dire que nous sommes là pour le sauver, dit le prince en posant sa main contre la vitre froide. Nous ne sommes que de simples mortels, des gouttelettes perdues dans une tempête infinie. Chaque fois que nous croyons toucher le dénouement du bout du doigt, il nous échappe et nous entraîne dans un autre tourbillon. Gotbryde avait tenté de nous dissuader de nous engager dans cette tempête interminable à maintes reprises, et voilà qu’aujourd’hui, il nous replonge dans une quête que nous peinons à comprendre. Ce livre, cette… prophétie, reprit-il sur un ton plus bas. Parfois, j’ai l’impression qu’elle se joue de nous. Les termes sont flous, les phrases sont tournées de manière à donner naissance à des théories sans fin. Rien n’est fait pour nous simplifier la tâche. Un mystère en cache un autre, puis un autre… C’est un véritable tourment.
Zorth inspira profondément. Il n’osait l’admettre, mais il ressentait profondément la frustration que le prince exprimait ouvertement. Le Gudjanien n’était pas aussi jovial que d’habitude ; il était aussi en proie à des incertitudes qu’il n’avait encore partagées avec personne.
— Seriez-vous victime d’une défaillance de votre détermination, prince Hyldon ?
— Jamais. Et, pour être tout à fait honnête, j'ai encore davantage de raisons aujourd’hui de m’investir corps et âme dans cette prophétie, confia-t-il sans détour.
— Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
— Ma vie est derrière moi. C’est au moment où nous avons décidé de partir vers les sommets des Askyrs que nous aurions dû faire marche arrière. Profiter de la vie que nous avions, veiller sur Saranthia. Aujourd’hui, elle est une femme accomplie, entière, elle est la Régente du royaume que nous avons abandonné autrefois. Je ne se suis plus le père qu’elle a connu, et elle n’est plus l’enfant que je regrette tant d’avoir laissée, dit-il en marquant une pause, brisé par le poids de ses décisions. Je pense qu’il est temps d’aller au bout des choses, peu importe où cela nous mènera. Je me pose simplement des questions… Parfois, j’ai du mal à trouver ma place dans tout cela…
— J’ai, il y a fort longtemps, renoncé à m’égarer dans la quête vaine d’une place qui ne m’est point promise sur cet échiquier capricieux qu’est l’existence. Au lieu de cela, j’ai embrassé l’idée d’endosser chaque rôle que le destin, dans sa sagesse insondable, juge bon de m’octroyer. Peu m’importe la case où l’on m’établit, pourvu que ladite tâche se conforme aux préceptes et aux valeurs que mon âme chérit au plus profond.
Zorth inclina légèrement la tête, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.
— Je ne suis point maître de la main qui me déplace, mais je demeure le gardien vigilant de l’intégrité de mes actes.
Hyldon le regarda avec considération, appréciant la profondeur de son approche. Après tout, qu’avait-il été d’autre qu’un pion lui aussi ? Un jeune homme brillant sur une planète oubliée, un orphelin sans destinée, puis un prince dévoué, un mari aimant, un père engagé, un sang rouge, un défenseur de l’équilibre... Il avait embrassé chacun de ses rôles sans jamais plier.
Le prince plissa les yeux, une lueur de détermination dans le regard, acceptant avec ferveur le nouveau chemin qu’il s’apprêtait à emprunter.
— Je dois vous parler de quelque chose, Zorth. Quelque chose que je trouve important.
Le conseiller de la couronne s’approcha alors avec le plus grand sérieux, prêt à accueillir les confidences que le prince s’apprêtait à partager.
— Dans la prophétie, une phrase me fait douter de notre destination, déclara Hyldon d’un ton grave. "Au clair des lunes, chaque Œil montrera le chemin", vous souvenez-vous ?
— Bien entendu, acquiesça Zorth en fronçant légèrement les sourcils.
— Eh bien… Vous serez d’accord avec moi pour dire qu’il n’existe qu’un seul endroit dans l’univers qui possède cette particularité.
Le prince scruta Zorth, guettant la moindre réaction. Mais c’était le corps de ce dernier qui parla le premier. Son visage se figea, avant de se transformer en une étrange expression mêlant réflexion, déni et incrédulité.
— Il est vrai que je n’avais pas prêté attention à cette fine précision, finit-il par répondre d’un ton mesuré. Mais le fait qu’il s’agisse de deux astres ne signifie aucunement qu’ils doivent être dans le même espace géographique. Cela pouvait tout aussi bien être la lune de Zoldello… puis une autre, ne pensez-vous pas ?
Hyldon acquiesça d’un clignement vif des paupières, suivi d’une profonde inspiration, comme pour signifier qu’il acceptait la suggestion qu’il venait d’entendre. Pourtant, une ombre de doute persistait en lui. Il ne saurait dire pourquoi, mais quelque chose, une intuition qu’il ne pouvait ignorer, lui soufflait qu’il avait raison.
Avant même qu’il n’ait eu le temps d’exposer à Zorth l’idée de se diriger vers Adhara, ce dernier prit les devants :
— J’entends bien qu’il s’agisse là d’un élément non négligeable, un point sur lequel il nous faudrait revenir très vite. Mais… nous avons déjà une destination à honorer, une étape dont je n’ai pas encore parlé à l’équipage, avoua-t-il, ponctuant sa phrase d’un toussotement gêné.
— Pourquoi ce changement de dernière minute ? s’étonna le Prince.
Zorth, visiblement désemparé, baissa la tête et enfonça son menton dans sa poitrine, les yeux clos.
— C’est ce que je m’en vais m’employer à expliciter devant tous.
Il releva sa manche et déclencha l’alarme, brisant le calme apparent du vaisseau.
ESPACE – VAISSEAU DE FIORA
Fiora, Tiger et Lozy progressaient lentement, suivant le signal du Piros grâce à leur mouchard de fortune. Les deux assassins peinaient à cacher leur ennui et leur impatience. La filature, il fallait bien l’admettre, n’était pas une activité qui les amusait particulièrement. Lozy Lane était affalée dans l’un des sièges du cockpit, la nuque basculée en arrière, laissant ruisseler sa chevelure rouge feu le long du cuir usé. Ses bras ballants tombaient avec lassitude, presque jusqu’au plancher. La tête rejetée en arrière, son regard croisait les yeux dorés de Golt, qui la fixait avec un dédain manifeste. Loin d’être impressionnée, Lozy se permit une provocation.
— Ton petit toutou aux oreilles pointues te manque ? lança-t-elle.
Elle pivota sur elle-même pour se redresser, avant de poser ses coudes sur le dossier de son siège.
— Pourquoi me parlez-vous sans cesse ? N’avez-vous donc rien de mieux à faire ? grogna Fiora, agacée.
Lozy haussa légèrement les épaules, un sourire narquois étirant ses lèvres d’un rouge grenadine.
— Pas vraiment, non… confirma-t-elle avec désinvolture.
Elle se laissa retomber dans son siège dans un soupir exagéré.
Fiora l’observa se mouvoir avec un certain dégoût, comme si ces deux-là appartenaient à la pire espèce. Deux incapables en guise de compagnons dans la mission la plus importante de son existence. Elle vivait sa présence ici comme une demi-défaite, ressentant la culpabilité d’une cruelle perte de contrôle. Jamais elle ne se serait doutée qu’un jour, Tiger et cette greluche aux cheveux rouges l’accompagneraient dans ce qu’elle considérait être sa destinée : protéger l’équilibre de l’univers en débarrassant celui-ci des Sang-Rouge. Cette infection purulente qui s’infiltrait insidieusement sur de nombreuses planètes, souvent porteurs de couronnes, bien cachée dans leurs épais murs de pierre.
Fiora laissa son regard se perdre sur les écrans, observant les petites lumières vertes qui traçaient leur itinéraire, semblables au fil de son destin. Ce fil, qu'elle déroulait entre ses mains, semblait s'échapper d'une pelote infinie. Tirer les fils d'une telle destinée n'était pas chose aisée. Les Golts avaient beaucoup misé sur son engagement et son dévouement sans faille, tout comme le jour où elle avait pris la décision d’éliminer son père, Waldo, de l’équation, jugeant qu’il mettait en péril la cause. Quel ne fut pas son déchirement ce jour-là, le jour de ses dernières larmes. Alors que sa vue se brouillait et que ses pensées s’échouaient dans son passé, elle fit semblant de ne pas prêter attention aux messes basses de ses deux pilotes.
Tiger se pencha légèrement pour glisser quelques informations à son acolyte :
— Lorsqu’on aura rejoint ce vaisseau, si quelque chose dégénère, on s'extrait, affirma-t-il entre ses dents.
Lozy lui répondit par un sourire machiavélique, s’imaginant probablement Fiora tombant seule, sans soutien de leur part.
La jeune femme et Tiger se connaissaient depuis quelques années seulement, mais leur rencontre avait tout de suite créé des étincelles, comme si une force invisible les avait réunis pour semer le chaos à chacun de leurs mouvements. Rien ne les prédestinait à sévir ensemble. Eux qui avaient été d’éternels solitaires, frappant là où l’argent était en jeu, le faisant tomber comme une cascade de pièces d'une machine à sous. Leur chemin s’était croisé sur Duta, alors qu’ils couraient tous deux après le même contrat : un jeune voleur sur lequel un riche aristocrate Hasturien avait fait peser une lourde rançon.
Le jeune homme n’était pas du genre à se laisser faire, et ils avaient dû user de nombreuses ruses pour enfin réussir à l’attraper. Malheureusement, la subtilité et la stratégie n’étaient pas dans l’arsenal de ces deux tueurs dans l’âme, et dans une manœuvre malencontreuse, le pauvre voleur perdit littéralement la tête. La violence inouïe dont Lozy avait fait preuve ne fit que provoquer l’hilarité incontrôlable de Tiger, qui se retrouva avec un crâne roulant à ses pieds. Cet événement, qui en aurait fait fuir plus d’un, avait scellé une amitié étrange et complètement platonique entre deux êtres dépourvus de toute empathie.
Fiora, toujours concentrée sur l’écran verdoyant, remarqua leur petit manège du coin de l’œil. Loin d’être dupe, elle laissa échapper un souffle nasal dédaigneux. Tiger détourna son attention vers elle et remarqua le sourire en coin qu’elle lui adressait. Une expression qu’il reconnut immédiatement, celle de quelqu’un qui dissimulait sa méfiance derrière un rictus qui se voulait provocateur.
Tiger Stern et Fiora s’étaient croisés plus d’une fois au fil des années, et celle-ci n’avait jamais été généreuse lorsqu’il s’agissait des tâches ingrates. Mais l’argent n’était pas ce qui nourrissait cet homme froid et avide d’adrénaline funeste. Guidé par la seule satisfaction de soustraire des vies, même pour un maigre profit, la richesse lui était sans saveur. Il semblait pourtant, d’apparence, bien éloigné de cet acharnement presque carnassier. Son physique, loin d’évoquer la brutalité, rappelait plutôt celui d’un aimable émissaire Gudjanien : peau brune, cheveux élégamment tressés et allure raffinée, tout dans son apparence suggérait une fragilité inattendue.
Se toisant encore quelques secondes, Tiger finit par détourner son attention vers une préoccupation bien plus primaire : son appétit.
— Je crois qu’il est temps de grailler quelque chose, ma belle, lança-t-il à Lozy.
Tous deux se levèrent, activant le pilote automatique d’un geste nonchalant, sans accorder la moindre importance à Golt, dont le regard les suivit alors qu’ils quittaient la pièce. Une fois seule dans le cockpit, Fiora tenta de joindre Drike, en vain. Elle lâcha un soupir de mécontentement, son corps se tendant sous l’effet de cette absence qui lui causait tant de soucis. Son fidèle toutou ne semblait plus être à son service, et elle devrait se résigner à avancer seule, pour l’instant.
GYSKON – AUBERGE
Le son était coupé, mais Drike sentit la vibration de son visiocommunicateur à son poignet. Il jeta un regard furtif à l’écran, sachant déjà qu’il ne répondrait pas. C’était Fiora. Il secoua la tête, envahi malgré lui par un sentiment de culpabilité face à son manque d’obéissance. Comme un animal apprivoisé depuis toujours qui aurait décidé de retourner à la vie sauvage : inquiet, cruellement dépourvu de confiance en lui, tentant de survivre dans un milieu où personne ne lui dictait quoi faire ni quand agir.
C’est dans cet état fébrile qu’il poussa la porte de l’auberge, suivi de près par Andras. Au moment où les deux inconnus firent irruption dans ce qui pourrait s’apparenter à un piège, les buveurs posèrent leurs godets, les joueurs suspendirent leur partie, et le personnel ralentit ses gestes, profitant de ce faux-semblant d’activité pour leur lancer des regards chargés de méfiance. Mais la brute aux oreilles pointues ne se démonta pas : ce n’étaient pas quelques brigands de Zoldello qui allaient l’impressionner. D’un geste ferme, il attrapa Andras par l’épaule et le poussa jusqu’au bar.
— Assieds-toi là et ne dis pas un mot, ordonna-t-il en s’installant.
Andras, intimidé, se contenta d’obéir. Mourir dans ce bouge malfamé n’était certainement pas dans ses plans. Il nourrissait des ambitions bien plus prometteuses. Le serveur s’approcha d’eux en nettoyant un verre avec un chiffon qui semblait avoir pour but de le salir plutôt que de le nettoyer.
— J’vous sers ? lança-t-il avec un accent prononcé.
— Deux mousses d’Ultya, répondit Drike sans même croiser son regard.
Le serveur s’exécuta et se tourna pour faire couler les deux pressions sans aucune délicatesse, faisant dégouliner une bonne partie de la mousse le long de sa main. Une fois les godets bien remplis, il les déposa sans ménagement devant les deux nouveaux arrivants. Drike l’attrapa par le poignet, le forçant à rester accoudé au comptoir.
— Petite question, est-ce que t’aurais aperçu un type dans mon genre dernièrement ?
Le serveur posa ses yeux avec fureur sur l’emprise qu’il exerçait sur lui avant de lui répondre sèchement :
— T’veux dire un gars avec des oreilles pointues ?
— Exactement.
L’homme regarda Andras, puis Drike, et sembla fouiller dans sa mémoire.
— Ouaip, souffla-t-il sans fournir plus de détails.
Drike tira une nouvelle fois sur son poignet, approchant brutalement son visage près du sien, l’air plus menaçant que jamais.
— T’as pas compris, mon grand, je veux que tu m’en dises plus, grinça-t-il entre ses dents.
Quelques soulards, certainement habitués des lieux, observèrent son comportement avec une envie perceptible que tout dégénère. Ils attendaient une occasion de jouer des poings, mais la réponse du serveur ne leur offrit que déception.
— Pas la peine de s’énerver. Tu vois ça ? dit-il en pointant une tâche noire mal nettoyée sur le comptoir.
— Ouais. Et alors ? s’impatienta Drike.
— Bah c’est c’qui a coulé de sa gorge quand l’autre l’a tranchée.
Sur ces mots, Drike le relâcha immédiatement, comprenant que dans cette auberge, si quelqu’un faisait couler du sang, l’issue était forcément fatale. Ses pupilles se dilatèrent et sa respiration se fit plus profonde, comme un prédateur qui s’apprêtait à fondre sur sa proie. Mais il n’y avait pas de proie, juste un petit frère qui réalisait que sa quête était vaine, que son grand frère était parti à jamais, vidé de son sang sur ce comptoir miteux que personne n’avait pris la peine de nettoyer.
Andras saisit la gravité de ce moment. Il comprit qu’il se retrouvait coincé avec une brute assoiffée de vengeance et débordante de rage. Chacun des mots qu’ils pourraient échanger pourrait le faire exploser une bonne fois pour toutes. Il prit conscience que Drike était ce genre de personne, de celles qu’on ne réconfortait pas, de celles qui ne pleuraient pas et n’exprimaient leurs ressentis qu’à travers la violence. Sir Iker, discret et hésitant, n'osa s'introduire dans cet événement, préférant se faire tout petit et attendre qu’il le sollicite avant d'intervenir.
Finalement, Drike s’échappa de l’auberge d’un pas décidé, mais absent à la fois. Comme s’il ne pouvait pas vraiment faire face à ce qu’il traversait, pris entre une ambivalence de vulnérabilité, de chagrin, de force et de colère. Lorsqu’il franchit la porte de sortie, Andras se tourna vers le serveur et tenta une approche différente.
— Mon brave, est-ce que vous avez vu qui lui a fait ça ? interrogea-t-il avec douceur.
Le serveur ricana, comme si sa réponse valait quelque chose. Le Sir le comprit immédiatement et sortit de sa poche une petite bourse de monnaie qu’il laissa tomber sur le bar. Celui-ci s’en approcha, comme s’il venait en évaluer la valeur.
— Vous êtes généreux, M’sieur, avoua-t-il, une étincelle de cupidité dans les yeux. J’crois qu’le type avait des ch’veux bleus. Prop’ sur lui. Belle gueule. Il était avec un grand type noir et une p’tite Adhara aux ch’veux roses.
— Merci à vous.
Sans un mot de plus, Andras quitta l’auberge, satisfait d’avoir tiré des informations qui pourraient bien lui sauver la peau. Il se dit qu'il pourrait toujours jouer cette carte si Drike venait soudainement à se retourner contre lui, nourrissant ainsi la brute endeuillée d’une vengeance à portée de main.
Annotations
Versions