Chapitre 12 (3) - Allez, décroche !
L'eau chaude atténuait ses tremblements. Il conserva la tête baissée encore quelques minutes, le temps que le jet d'eau lui masse le cou et les trapèzes. Il finit par sortir de la douche. Il s’essuya lentement pour apaiser chaque partie de son corps. Il passa le premier pantalon de jogging qui lui tomba sous la main, attrapa un t-shirt propre dans son armoire et enfila une paire de chaussettes. Il prit le temps de défaire sa valise, de ranger ses provisions dans un placard de son espace cuisine. Il se prépara un café, attendit patiemment qu’il finisse de couler pour le boire à petites gorgées, assis sur le tabouret.
La douche et le café l'avaient réchauffé et lui avaient redonné une certaine clairvoyance. D’un bond, il récupéra le numéro de téléphone de Tom dans son manteau et composa les chiffres sur le cadran. Huit longues sonneries avant de raccrocher. C’est à ce moment là seulement qu’il aperçut le petit bouton rouge de son répondeur clignoter, indiquant plusieurs appels en absence et un message. Il l'écouta.
" Bonjour Paul, c'est Marianne. T'es là ? Je viens d'avoir ta mère au téléphone. Elle m'a dit que finalement tu avais décidé de rentrer plus tôt que prévu. Elle m’a aussi dit que tu avais eu le nez bien amoché. Elle m’a posé plein de questions sur toi. Elle s’inquiète tu sais, nous aussi d’ailleurs. J'appelais chez eux persuadée que tu y étais. Enfin bref, tout ça pour te demander pour le 31, tu t’souviens? On compte sur toi! On t’attends à 20h pétantes. Fais toi beau et prévois une bonne bouteille. Paul, t’es là, allez décroche...bon bah j’essayerai de te rappeler demain à midi. Je t’embrasse. Ah oui j’oubliais, Tristan te passe le bonjour. A demain. Biip."
Paul sourit malgré lui. Le message de son amie le réconforta immédiatement. Il remercia intérieurement la concierge, estimant que l’inconnu ne reviendrait pas avant la rentrée, s’il revenait, ce qui lui laissait trois jours de répit. Il fallait tirer toute cette affaire au clair et cela au plus vite.
Il essaya une nouvelle fois d’appeler Tom, et à sa grande surprise, celui-ci décrocha du premier coup. La conversation fut brève. A la voix de Tom, Paul comprit qu’il avait dû attendre son appel avec impatience. Il resta distant. Il exigea de savoir pourquoi il s’était fait agresser, et pourquoi il avait reçu la visite d’un inconnu qui avait déposé chez lui une lettre qui le menaçait. Au bout du téléphone, la voix hésitante de Tom. Bien sûr, il répondrait à toutes ses questions. Il était encore désolé mais qu’il se rassure, tout allait rentrer dans l’ordre. Le mieux était qu’ils se voient. Il lui expliquerait tout. Paul décida qu’il pourrait être chez lui dans vingt minutes environ, soit vers vingt deux heures. Il raccrocha, sans laisser à Tom la possibilité de terminer sa phrase.
Annotations