Bonus/réflexions 1
Chapitres 1 à 18 : quelques réflexions, au fur et à mesure de la construction de l'histoire...
Partir d'une image, d'une situation, d'un souvenir qui vous trotte dans la tête depuis des années. Prendre un cahier et un stylo. Et commencer à écrire. / Pourquoi avoir gardé en mémoire ce souvenir d'étudiant : le dernier cours avant Noël où je regardais par la fenêtre attendant patiemment la fin du cours ? Tenter de reproduire les lieux. Mais à l'époque, point de rencontre comme ici. / En sortant de l'université, Paul arrive devant une grande porte d'un ancien immeuble ? Cela m'a toujours amusé de lire les noms des boîtes aux lettres ou celle des interphones, avec leurs écritures manuscrites.../ La musique qu'écoute Rickie...le son du vinyl 33 tours présent dans ce texte. La musique et les mots. / Paul entend son nom derrière lui. La surprise de quelqu'un qui vous appelle. La surprise pour moi de voir arriver un deuxième personnage de cette façon. Les rencontres de la vie. Certaines vous marquent. On a tous vécu ça, non ? / Barbara. Une femme aux longs cheveux blonds. Une envie de pays lointain où il fait froid. / Il était impensable que l'on ne boive pas de thé dans cette histoire, enfin ! Pour écrire, je carbure exclusivement au thé. / Trouver un lieu pour mes personnages. Un lieu où ils auront envie de se retrouver. Un lieu, un personnage. Merci Loïc pour m'avoir conseillé de me concentrer dessus. Je ne connais pas encore tous les recoins du Petit Marcel. / Les premières paroles, les premières discussions entre Paul et Tom. Faire connaissance. Spontanéité, retenue, éclats de rire. Et les tables en formica que je trouvais laides enfant et qui me plaisent aujourd'hui... / Se rappeler comment une cabine téléphonique fonctionne. Se souvenir des heures passées dedans avec de nombreux pièces à la main avant que la source ne s'épuise et que la conversation ne se coupe en plein milieu d'une phrase...Un indice pour situer l'histoire dans une époque. / Après une soirée mouvementée au Petit Marcel, celui-ci se vide, avec l'énergie, la peur, le souffle des clients dans l'air. Inventer un passé à ce serveur qui m'est devenu vite très sympathique. / Paul se réveille dans un lieu inconnu. Des sons et des odeurs différentes. Dessiner un croquis de ce à quoi ressemble l'appartement de Tom avant de le mettre sur papier. / Au départ, Tristan s'appelait Jean. Au fur et à mesure des semaines, ce personnage a décidé de n'en faire qu'à sa tête et de prendre son indépendance. Décidément son prénom ne lui correspondait pas. Et puis je réalisais que beaucoup de mes personnages avaient des prénoms bibliques. Cela avait-il un sens caché ? Bref, Tristan continue à me donner du fil à retordre et a pas mal bousculé mon histoire de départ. Je ne peux pas lui en vouloir pourtant. / Le métier de Marc s'est imposé très vite comme une évidence. La photographie, je n'y connais rien. Envie de polaroid. /Il était important que Paul revienne chez ses parents. Comme si ce qu'il venait de vivre n'avait jamais existé. La scène de "Cobra" est arrivée un beau matin, très visuelle et assez jouissive à écrire. Et le clin d'œil à ma sœur avec qui je me disputais pour ne pas vider ce fichu lave-vaisselle. / Le père de Paul, pour l'instant, je ne lui ai pas trouvé de prénom. Mais cela viendra. Un père qui pour la première fois va dévoiler à son fils une partie de sa vie. La confiance est au centre de cette histoire. / Ce n'est que tardivement dans l'écriture que le père de Rickie fait son entrée. Je voulais un personnage avec une vie trouble. Celle-ci pourrait me servir pour plus tard, qui sait.../ La première grosse ficelle arrive avec la rencontre entre Paul et Barbara. Pourtant ne dit-on pas que le monde est petit ? Le souvenir de mes voyages en train, un casque sur les oreilles (avec la mousse orange!), flanqué d'un livre, les genoux collés contre le siège avant. / Des heures et des heures à écouter de la musique allongé sur un lit ou sur un tapis. Le pied. Merci à Fabien pour le choix de Depeche Mode. / Le parc. Un moment où le récit bascule. Paul prend la décision d'agir, de prendre des risques. A ce moment précis du récit, je n'avais aucune idée où cela m’emmènerait. Cette scène dans parc a été compliquée à écrire. Je ne suis pas encore sûr si elle fonctionne. Paul se retrouve dans une situation qui lui échappe complètement. La peur. Je tenais à ce que Paul n'arrive plus à respirer. / La scène entre Rickie et Marc n'a pas existé pendant des mois. La confrontation de deux hommes dont on ignore leur passé commun. A un moment, j'avais érotisé la scène. Marc demandait à Rickie d'enlever son t-shirt pour voir s'il n'avait pas d'autres contusions. Puis je me suis dit qu'il fallait finalement un moment plus sérieux où Rickie prend une grande décision. / Après plusieurs épisodes sous tension, besoin de reprendre son souffle. Mais comment ? Là encore, je me suis laissé porter par les pas de Paul dans la ville. Barbara, personnage solaire, va lui redonner de la légèreté./ Je n'ai jamais réussi à finir les six faces d'un rubicube en entier, ça m'énerve rapidement ! / Donner une autre facette au Petit Marcel, celle de "jour". / Pour son 31 décembre, Paul ose la cravate rouge. Ce soir, il est lui-même avec ses amis du lycée. / Un épisode ludique à lire je l'espère car les dialogues entre Paul et Marianne sont venus assez facilement. Envie d'une petite pièce bruyante et enfumée, qui contraste avec le froid du balcon de la scène suivante. / Lorsque les clients du café font la fête autour de la table et que Paul se retrouve à la fois étranger à eux et finalement à sa place : une scène que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire à partir de souvenirs personnels. Paul se fait embrasser par des garçons. Je voulais voir sa réaction. Je me pose la question de sa naïveté et si cela est crédible. / La nuit du 31 décembre. Un moment de flottement dans le brouillard. Entre le rêve et la réalité. Première scène intime entre les deux garçons que j'ai réécrite je ne sais combien de fois. Il fallait que je visualise exactement chaque geste et chaque mouvement. Un jeu acrobatique. Puis, Paul va goûter pour la première fois au manque.
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