Les termes du contrat qu'il venait de signer avaient fait perdre la tête à l'écrivain. Il avait signé dans la précipitation, en confiance, sans lire les petites lignes, tellement pressé de devenir célèbre et riche, d'enfin réaliser son rêve de devenir ce qu'il avait toujours voulu être : un grand écrivain, vénéré et admiré. Il avait accepté l'offre de M. Satan, cet éditeur mystérieux qui lui avait promis succès et gloire en échange de quelques formalités.

Aveuglé, Gérard n'avait prêté aucune attention, aux clauses particulières, aux formalités, ainsi qu'au sourire narquois de son interlocuteur.

Ce n'est que quelques jours plus tard, en relisant le document, qu'il vit l'horrible vérité. En bas de la dernière page, en caractères minuscules, il était écrit : "En signant ce contrat, vous acceptez de céder votre âme au diable, qui pourra en disposer à sa guise. Cette clause est irrévocable et ne peut faire l'objet d'aucun recours."

Il sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il venait de vendre son âme au diable ! Que pouvait-il faire ? Il se leva précipitamment et courut vers la porte. Il devait trouver un moyen d'annuler ce pacte infernal. Il pensa à aller voir un curé, peut-être qu'il pourrait l'aider à se libérer de cette malédiction. Mais il se rappela qu'il était athée, et qu'il n'avait aucune foi en Dieu. Il se dit alors qu'il pourrait aller râler chez le diable, lui demander de lui rendre son âme, ou de renégocier les termes du contrat. Mais il se souvint que Monsieur Satan lui avait dit qu'il était très occupé, et qu'il ne le recevrait plus jamais de plus, le contrat était formel et stipulait noir sur blanc : "Cette clause est irrévocable et ne peut faire l'objet d'aucun recours."

Il se sentit désespéré. Il n'avait plus qu'une solution : ne rien faire, et vivre tout simplement.