Je devais contrer les plans du voleur, et sortir de l'anonymat auprès de cette attrayante victime ! Ainsi fut-il. Je suivis le chemin du voleur et calculai le temps qu'il me faudrait pour l'intercepter au rythme de sa marche. Quand la longue vue arriva à butée, je m'empressai d'aller à sa rencontre et prêt à improviser comment je récupérerais le butin. Évidemment, fêtes de Bayonne oblige, mon chemin fut ponctué d’embûches... Entre une cordée de festayres attachés les uns aux autres par le foulard à leur taille, formant une chenille qui me parut sans fin, ou les vendeurs ambulants gênant ma vue avec leurs ballons gonflés à l’hélium, j’avançais avec difficulté.

Est-ce que tout Bayonne s'était mis d'accord pour rendre impossible ma mission de chevalier servant ?

Quand enfin je fus soulagé à la vue du pickpocket, que je reconnus, je m'approchai de lui avec le choix de la manière forte, mais le hasard en décida autrement… Une marionnette géante en train de rejoindre le point de départ du corso le heurta par accident et le fit tomber au sol.

Il lâcha alors le butin, que je ramassai immédiatement. Je lui signalai que je m'occupais de le rendre à sa propriétaire ; le voleur ne demanda pas son reste et déguerpit.

Très bien, il me restait alors la mission quasi impossible de retrouver la belle inconnue, dans la zone où je l'avais quittée des yeux, près de la mairie.