Le journal du Chevalier de Hadoque

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Dans un appartement belge, en plein coeur d'une ville agitée, le son d'une radio résonne par dessus celui des moteurs. Loin du tumulte de l'extérieur, tout est calme entre les murs de ce salon.

Ce dernier se compose d'une table avec des pieds abimées par quelques coups de griffes, un tapis éliminé ayant maintes fois été piétinés et d'une commode sans âge

Installé dans un fauteuil, le journal dans les mains, un jeune homme blond vénitien d'une trentaine d'année particulièrement concentré. A ses pieds, un chien blanc très occupé à ronger un os à moëlle.

La quiétude qui règne se retrouve brusquement troublée par une porte d'entrée s'ouvrant en claquant contre le mur. Un grand homme brun barbu, vêtu d'un pull à col roulé bleu frappé d'une ancre au milieu de la poitrine, vient de pénétrer dans la pièce, sa casquette de marin à la main.

  • Tintin, Tintin, vous n'en reviendrez pas de ce que je viens de trouver dans les carnets de mon ancêtre ! s'exclame-t-il en agitant les bras.

Le jeune homme redresse la tête de son journal. Peu pertubé par l'agitation soudaine, il pose tranquillement son journal sur le bord du fauteuil.

  • Quoi donc, capitaine ? Un nouveau trésor de Rackam le Rouge ?

Un sourie amusé étire ses lèvres. Ce n'est pas la première fois que son ami vient le trouver en clamant avoir découvert un nouveau trésor. Entre deux bouteilles de whisky, il passe tout son temps à parcourir des carnets retrouvés dans la cave du château de Moulinsart.

  • Tonnerre de Brest, ne vous moquez pas, mon ami ! gronde l'homme en sortant un carnet d'où dépasse plusieurs feuilles prêtes à s'envoler au moindre mouvement. Cette fois c'est du sérieux !

Levant les yeux au ciel, son ami se lève et s'approche pour étudier cette fameuse trouvaille.

  • Là regardez, sur la page de gauche, lisez ! s'impatiente le capitaine.

28 juillet, aux abords des ruines

J'ai parcouru maintes fois les mers, traversé les océans au coeur des tempêtes, résisté à Rackam le Rouge... Mais jamais je n'avais découvert quelque chose d'aussi étrange, d'aussi... irréel.

Les indigènes étaient persuadés qu'il existait une porte permettant d'accéder au monde des esprits. Chaque année, au cours d'une cérémonie rituelle, ils y envoyaient un des leurs chargé de servir d'intermédiaire entre eux et les esprits en le faisant entrer dans un immense temple construit sous terre. Nul ne sait ce qui arrivait à ces envoyés une fois le seuil franchit.

Hé bien, mille millions de mille sabords, je crois bien que j'ai trouvé. Mes hommes et moi sommes tombés sur ce fameux temple en cherchant de quoi nous ravitailler. La pioche a délogé ce qui s'est révélé une des pierres du mur du temple. En élargissant l'ouverture, nous avons pu y entrer.

J'ai d'abord cru qu'il n'y avait rien, juste une immense salle haute de plafond. Mais à la lumière d'une torche, une immense arche s'est dessinée dans les ombres. En m'approchant, j'ai constaté que son contour était gravé de symboles que je n'avais jamais vu. Les mêmes que ceux présents sur les murs des rares ruines encore visibles à la surface.

Intrigué, j'ai passé ma main sur cette étrange arche sans que rien ne se déclenche. Ni piège, ni trappe caché. On aurait pu en rester là et ressortir si l'un de mes hommes ne m'avait pas rejoint. Faisant parti de ceux qui avait élargi l'entrée, il s'était blessé à la main et n'avait pas encore bander sa plaie. Du sang coulait de sa blessure et l'une des goutte tomba sur l'arche.

Aussitôt, une lumière si vive que je dut me cacher les yeux envahit toute la pièce. Lorsque je pû de nouveau regarder, je vis que l'arche s'était illuminée. Des sillons lumineux s'étendaient de par et d'autres de cet étrange objet. En son centre, une sorte de brume opaque ressemblant à un voile. En m'en approchant et y mettant ma main, je vis que cette dernière passait à travers sans pour autant réapparaître de l'autre côté.

Je ne sais pas si cette porte mène vraiment au monde des esprits, mais ce que je sais, c'est que les hommes que j'ai envoyés en reconaissance ne sont jamais revenus. Sans que je ne fasse quoi que ce fût, l'arche a semblé s'éteindre seule après que j'eûs attendu un mois dans l'espoir de revoir mes hommes.

Le reste de mon équipage me poussa à partir prestemment, persuadés que cet objet était maudit. Nous remimes les pierres en place comme nous le purent en quittant les lieux, en espérant que personne ne tombe jamais dessus.

Pour ma part... je suis intrigué par ce qui peut bien se trouver derrière cette arche, mais je préfère rester dans l'ignorence jusqu'à ma mort. Jamais je ne parlerais à mes enfants de cette découverte et je compte bien me débarrasser de ce carnet pour que personne jamais ne sache.

Chevalier François de Hadoque

Tintin resta interdit devant la découverte faite par son ami. Lui aussi avait voyager aux quatre coins du monde. Mais une arche s'activant avec du sang et conduisant à on ne savait où ?

En relevant la tête, il vit que le capitaine l'observait avec un grand sourire. Il ne tenait plus en place et à ses pieds, Milou l'observait d'un air blasé.

  • Alors, vous me croyez maintenant ?

Devant le hochement de tête de son ami, il enchaîna en prenant à peine le temps de respirer.

  • J'ai épluché le reste du journal. Il n'en reparle nulle part. Aucun indice non plus à Moulinsart. Mais avouez qu'on tient l'une de vos plus formidable aventures Tintin. On serait les premiers à redécouvrir ses ruines et voir ce qui se trouve au delà.
  • Vous, vous voulez donc partir crapahuter dans une jungle de votre plein gré ?
  • Mille millions de mille sabords, ce n'est pas aujourd'hui que je compte laisser une des trouvailles de mon ancêtre sans réponse ! s'emporta le capitaine en tapant du poing sur la table.

Lançant un regard au carnet, Tintin lui désigna le dernier paragraphe du doigt.

  • Que compter vous faire de son avertissement ? Lui même voulait que le lieu reste inconnu du monde.
  • Sacrebleu, avec les inventions de Tournesol, on doit bien pouvoir jeter tout ça aux oubliettes !

Le jeune reporter sourit franchement avant de se tourner vers son chien.

  • Hé bien Milou, il semble que nous ayons une nouvelle aventure qui nous attend.

L'animal lui répondit en aboyant joyeusement. Il se détourna des deux hommes et alla chercher son os négligemment abandonner sur le tapis. Revenant au pied de son maître, il leva fièrement la tête.

  • Tu veux emmener ton os avec toi ? Il sera bien mieux à la maison. Tu le retrouvera en rentrant, lui expliqua Tintin tandis que le chien penchait la tête sur le côté.
  • Et si on f'sait commer ce brave Milou et qu'on préparait le voyage ? Je me charge de prévenir ce bon vieux Tournesol, rendez-vous à Moulinsart dans trois jours ! s'exclama le capitaine en partant à grand enjambées.

Une fois la porte de l'immeuble refermer sur l'homme, Tintin échangea un regard amusé avec Milou. Décidément, le capitaine Haddock ne changeait pas.

En tout cas, voilà qu'il se retrouvait embarquer dans une toute nouvelle aventure qui promettait beaucoup de mystères.

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